vendredi 2 avril 2010

Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme... ou journée du silence?

Je me pose sincèrement la question.  C'est aujourd'hui la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme... une journée importante pour les familles de personnes autistes afin de briser le silence entourant la vie avec un autiste.

J'essaie depuis maintenant un an et demi de trouver des témoignages et d'en laisser moi-même sur Internet. Des témoignages que je considère important, pour nous-même et pour les "autres", ceux qu'on tente en quelque sorte d'éduquer. Les témoignages sortent un peu plus qu'il y a un an, mais sont encore difficiles à trouver et seulement une petite clique semble intéressée à nous entendre. Ça n'arrive qu'aux autres vous savez bien.

Aujourd'hui j'ai fouillé un peu partout. Les mamans blogueuses font leur possible et ont toutes mentionné cette journée importante à leur famille, leurs amis, facebook, forum et cie.

Les médias? Pour ma part j'ai eu beau chercher je n'ai rien trouvé. Et vous? Dites-moi, je l'espère, que je fais erreur. À quoi sert une journée mondiale de sensibilisation si seules les personnes concernées sont au courant de son existence. Et les médias? La population normale elle? Ce n'est pas pour eux en partie qu'on fait tout ces efforts? Pour nous, nos enfants et pour je le répète éduquer un peu la population?  S'éviter peut-être des commentaires mal placés... s'éviter les clichés.

Les gens associent encore beaucoup l'autisme à un enfant en crise... un enfant incontrolable, qui se balance dans un coin et qui est déficient. Si l'enfant ne répond pas à ce critère, les médecins ont soit fait erreur, soit l'enfant n'est pas si pire. On parle de sévérité... les gens pensent crise. Pourtant la sévérité comme on me l'avait expliqué est plus une question de "symptômes", de rassemblement de caractéristiques. Plus de caractéristiques, plus sévère est le trouble. Peut-être le terme est mal utilisé... mais c'est celui utilisé aujourd'hui. Un enfant catégorisé sévère n'est pas nécessairement malheureux, en crise constante.

Les gens pensent qu'un enfant autiste ne sait pas jouer, ne recherche pas le contact social, qu'il n'a AUCUN contact visuel. Je réponds FAUX à toutes ces affirmations.

Les gens pensent qu'un enfant autiste doit se balancer dans un coin, s'il ne le fait pas et sait écrire ses lettres(Tommy)... encore une fois... il n'est pas si pire selon eux. Pas si pire peut-être pas dans le sens difficile, mais ça reste un enfant dans son monde, difficile à atteindre, qui ne parle pas.

Mon garçon n'est pas siiiiii pire. Je l'avoue à tout ceux qui ont oser passer le commentaire comme s'ils étaient des connaisseurs dans le domaine ou comme s'ils avaient une boule de cristal pour me prédire son futur. "Il est pas si pire, c'est évident. Il va aller loin, c'est évident."  Mon garçon a tout de même été horrifié hier lorsque j'ai voulu lui mettre des espadrilles pour sortir dehors. Il s'est débattu fort quand on a mis le chapeau d'été cet après-midi. Il a eu une grosse peine, pendant qu'on vissait les caps de la clôture qui était sa plus grande obsession et il a repleuré quand je lui ai dit non pour qu'il ne joue pas dans les cailloux... son autre obsession. Finalement, il a tourné "en rond" une partie de la journée dehors, comme depuis 3 étés, ne sachant pas vraiment qu'est-ce qu'on peut bien faire dehors? Je me suis souvenue soudainement pourquoi j'avais trouvé les deux derniers étés difficiles avec deux enfants qui ne savent pas trop quoi faire dehors.

Mon garçon n'est pas siiiii pire. Une rigidité alimentaire réduit à seulement 3 repas différents son alimentation principale. Son éducatrice et même l'ergothérapeute sont un peu prises de court et ne savent pas trop comment l'aider avec cette rigidité particulière qui affecte tous ses sens (odorat, toucher, vue, goûté).

Mon garçon n'est pas siiii pire. Il passe sa journée à tourner autour d'une table, faire rouler un objet, écrire ses lettres sur son jeu d'aimant ou bien sur le magna doodle, ou aligner ses tapis de lettre sur le plancher.

Mon garçon n'est pas siiii pire. Il ne parle pas à bientôt 4 ans, mais il connait à peu près toute les chansons qu'il entend un peu partout... il passe sa journée à "chanter" ces chansons.

Mon garçon n'est pas siii pire. S'il se perd, n'importe quel étranger pourrait partir avec lui. Il ne pourrait pas répondre à des questions comme qui ou "où est ta maman". Il ne pourrait répondre à la question "quel est ton nom, tu as quel âge". Il tenderait les bras à n'importe quel étranger.

Mon garçon n'est pas siiii pire. On doit tout lui enseigner. Comment parler, les consignes simples, répondre à des questions simples, s'habiller, se déshabiller. Il a mangé pour la première fois avec une cuillère à 3 ans et demi. Je ne rêve pas du jour où il pourra conduire un vélo, présentement il regarde les roues, sans penser à pédaler ni regarder où il va.

Mon garçon n'est pas siiiii pire. Il est avec nous... mais pas tout à fait là. Prisonnier de son monde.

Mon garçon n'est pas siiiii pire. C'est évident. Il n'a pas le visage déformé... il n'a pas l'air "débile". Il n'est pas déficient. Il est toujours souriant et de bonne humeur et il peut même vous faire bye bye.

Mon garçon n'est pas siiii pire. Il est toutefois un enfant répondant au cas classique de l'autisme... sans la "sévérité" cliché que les gens s'attendent à voir la première fois qu'ils le rencontrent.


Jusqu'à preuve du contraire, suite à mon message de sensibilisation sur un forum qui est passé inaperçu (en fait je pense que les gens en lisant autisme n'ont carrément pas ouvert le message... ça n'arrive qu'aux autres... je ne connais pas ça... je ne sais pas quoi dire... de belles défaites données par ces gens), je vous souhaite donc à tous.



Aux familles, parents et amis :
Bonne journée mondiale de sensibilisation à l'autisme.À ceux qui ne se sentent pas concerné... :
Bonne journée du silence.

Et je vous laisse pour terminer quelques liens intéressants.
 http://comiteted-tsa.over-blog.com/
http://autismeinfantile.com/informations/actualites/journee-mondiale-de-sensibilisation-a-lautisme/
http://labulleazak.blogspot.com/2010/03/bon-mois-de-lautisme.html
http://www.gouvernement.fr/gouvernement/l-autisme-en-parler-0

jeudi 1 avril 2010

Une journée... aujourd'hui.... il y a un an.

Aujourd'hui, c'est le mois de l'autisme qui débute. Les gens touchés par ce trouble sont au courant, certains utilisent ce mois pour faire une plus grande sensibilisation auprès de leur entourage, certains passent par-dessus, encore dans la douleur et le déni du diagnostic de leur propre enfant.

Si pour la population c'est le mois de l'autisme qui débute, que pour plusieurs "ils s'en foutent" ou bien peut-être même trouvent-ils ridicule de dédier un mois à l'autisme, pour nous parents d'enfants TED(autistes) c'est "la journée mondiale de l'autisme" à tous les jours! Par contre, un mois par année, il semblerait qu'on a un peu plus le droit d'en parler, d'être écouté et d'afficher nos couleurs.

Pour débuter ce mois, je vous parle d'une petite journée bien banale, illustrant les particularités et les progrès tout à la fois... en vous ramenant un an en arrière pour commencer.



Il y a un an, j'écrivais de beaux messages sur ma cocotte. Petite minie pleine de vie, qui se développait d'une façon extraordinairement impressionnante comparé à son frère et sa grande soeur. Petite minie qui semblait avoir une conscience de ce qui l'entoure beaucoup plus développé. Petite minie a marché plus tôt, "parlé" un peu plus tôt, avait le "faire semblant" plus développé, avait un instinct surdéveloppé.

La minie était toutefois un petit monstre un peu difficile. Une petite puce qu'on adore mais qui épuise les dernières réserves d'énergie des parents. Elle grimpe partout, elle me laissait à peine respirer, pleurait énormément et ne dormait presque pas la nuit.

http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/03/quand-ce-quon-croyait-acquis-ne-lest.html

Petite minie m'a tout de même fait voir une facette différente du développement de l'enfant pour ses 0-16 mois. J'en suis bien heureuse, et un peu triste à la fois ne comprenant pas ce qui peut s'être passé par la suite, qu'est-ce qui a mis la switch à off et qu'est-ce qui la rallume, une fois de temps en temps chez ma petite "fluctuante".


Tommy, petit Tommy nous amenait de force, malgré lui, dans un monde tout nouveau pour nous. L'année dernière a été une année pleine de progrès mais avec un petit loup qui était souvent malade et vivait quelques frustrations nouvelles pour nous et pour lui.

Tommy au moment de son diagnostic n'avait aucune autonomie. Il commençait à tourner autour des objets ou des choses comme la table, il commençait à faire un peu de flapping. Tommy ne savait pas demander à manger ou à boire, on pouvait très bien oublier de le nourrir. Tommy ne savait pas qu'il devait nous suivre, il se lançait donc dans le milieu de la rue plutôt que de rester près de nous, tout pour donner des sueurs froides à ses parents. Tommy ne parlait bien entendu pas. Tout comme sa soeur aujourd'hui, Tommy progressait tout de même bien avec les petits défis que ça amène.

http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/04/deceptions.html
http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/03/complications-lhorizon.html
http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/02/jouer-differemment.html



La petite minie aujourd'hui dort mieux. ENFIN!  Plus de deux ans à se lever la nuit pour elle... je prends les nuits complètes à bras grands ouverts. Petite minie, qui était difficile à faire sourire et à faire rire nous ensoleille presqu'à tous les jours avec sa bonne humeur. On dirait que nous avons trouvé le chemin vers son âme...  ça peut sembler assez raide dit comme ça, mais ce n'est plus la même petite fille, c'est une petite fille qui me semble enfin heureuse et "avec" nous...

Elle a commencé depuis quelques semaines (2-3) a imiter un peu plus sa grande soeur. Pour la première fois je vois les filles jouer "ensemble".  C'est aussi pratique cette imitation pour motiver les repas, elle commence enfin à manger un peu plus "comme nous", utiliser plus souvent les ustensiles. Elle parle de plus en plus, peu faire des demandes simples, sa compréhension simple est assez bonne. Elle commence même quelques fois à faire des phrases parfaites, à ma plus grande surprise.  Tout comme son frère l'autonomie n'est pas totalement acquise. Elle ne comprend pas vraiment qu'elle doit rester près de nous, les marches et sorties de l'auto demandent une grande surveillance. Elle peut passer un repas sans demander à manger, elle n'y pense pas vraiment et on pourrait l'oublier facilement. Elle a un appétit d'oiseau, est encore difficile, mais un peu moins, sur la nourriture. Ces temps-ci elle passe ses journées à jouer avec des bonhommes ou dessiner sur son magna doodle ou être dans les bras lors de mauvaises journées. Elle grimpe sur la table, ne tient pas assise deux secondes sans avoir les fesses qui bougent. Répondre à son prénom est plus facile maintenant, elle se reconnait dans un miroir et photo. Certaines journées elle semble tout à fait normale dans sa façon de parler, d'interragir, d'autres journées sont plus particulières et typiques de son développement. Elle va toutefois me garder "hésitante" face à son diagnostic par ses comportements fluctuants.

http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/12/je-comprends-certaines-choses.html


Tommy ne parle toujours pas. Tommy chante, court de plus en plus, s'autostimule énormément et se coupe de notre monde quand bon lui semble. C'est la description la plus courte et juste que je peux faire de lui. Pourtant Tommy est une petite boule de bonheur et un gros soleil dans la vie d'une personne. C'est un enfant toujours rieur et souriant. Il sait que nous sommes là, il est maintenant vraiment intéressé par notre présence, il ne joue plus seul, il viendra toujours jouer à nos cotés. Il sait demander à manger et à boire... il m'amène au frigidaire ou à l'armoire... je dois parfois même l'intercepter quand il veut se servir lui-même. Il vit quelques frustrations au jour le jour, l'arrivée de son éducatrice est parfois difficile, il la voit avec le coeur gros même si il s'amuse bien avec elle. Tommy ne mange pas plus varié mais mange mieux. Il mange avec un ustensile à mon plus grand bonheur, un petit pas de plus dans la bonne direction. Le matin il se lève et si nous ne sommes pas levés il vient "nous voir". En fait il vient allumer la lumière dans ma chambre et part à la course au salon pour commencer sa journée, qui consiste à aller tourner autour de la table de cuisine. Elle fait et dit bye bye aux gens. Il accueille la visite avec un grand sourire.

Tommy dort lui aussi mieux, il aime maintenant se faire brosser les dents, il sait qu'il doit rester près de nous, enfin un petit stress de moins, il s'éloigne un peu moins souvent et moins rapidement qu'avant. Ses journées consistent a jouer avec ses lettres ou chiffres qu'il voit partout et courir en chantant à tue-tête.


1er avril 2010.

Tommy s'est levé "tôt" ce matin. À 7h30 je l'entends sortir de sa chambre. Il y a un an on pouvait le garder dans sa chambre aussi^longtemps qu'on voulait en lui donnant un de ses jeux préférés, maintenant il veut être avec nous... aussitôt éveillé... aussitôt sorti. Aujourd'hui papa était déjà dans le salon avec la grande soeur, quelques secondes après avoir entendu sa porte ouvrir j'entends au loin "aaazi" avec ses bruits de pas digne d'une tremblement de terre. Il tourne déjà depuis 10 minutes, le temps que je me lève et je m'habille.

Tommy est de lui-même aller dire bye bye à son papa lorsque celui-ci a quitté pour le travail.  Un beau bye bye digne de Tommy qui en fait en profite pour l'effet de stimulation que ça procure en se passant les mains dans le visage... il regarde sa main tout en disant bye bye... mais avec un enfant comme Tommy on prend tout ce qui passe comme une vraie réussite, parce que ça en est une à sa façon, on ne peut pas exiger qu'il se comporte différemment de ce qu'il est. 

Aussitôt parti, aussitôt de retour autour de la table. Il a fini sa galette pour déjeuner, j'essaie de l'amener vers ses blocs de lettres, mais comme toutes les autres activités ces temps-ci ça ne dure pas longtemps... cinq minutes plus tard il recommence à tourner autour de la table... avec un nouvel air en tête.

La télé est mon meilleur ami, c'est le moyen le plus efficace pour arrêter Tommy de tourner. La télé est aussi un bon apprentissage pour lui, je ne me prive donc pas. Devant lui se trouve des naperons, qu'il transforme en lettre de l'alphabet, tout en faisant son flapping habituel en écoutant la télévision. Il est 8h40. Il dessine des lettres imaginaires sur la table. 8h50, il prend de lui-même son cahier de communication, prépare sa demande et je vais près de lui pour qu'il me demande "Maman, je veux jouer crayon"

9h20... la minie dort encore, c'est un spécial ces temps-ci elle rattrape toutes ses heures de sommeil perdus dans ses deux premières années de vie! C'est l'heure d'habiller Tommy non? On prend ça mollo certains matins, pourquoi pas! Tommy par contre ne peut pas quitter la table si la télévision n'est pas fermée... sinon il refuse de quitter son vidéo et me repousse en chignant.


Tommy répète mot à mot tout ce que je dis. Viens on va aux toilettes. "toilettes". On va s'habiller. "habiller". On va changer la couche "changer la couche". On marchant vers la chambre il continue sa stimulation constante. 3 grands pas, 2 petits pas, 3 grands pas, 2 petits pas, 3 grands pas, 2 petits pas. Il attrape ses doudous rapidement, il aime se coincer les doigts dans les coutures de la doudou... sa soeur fait la même chose avec les siennes. On se dirige vers la salle de bain avec un Tommy en "flapping" devant ses yeux. Je change la couche pendant que Tommy continu le flapping devant ses yeux et à l'habillage il fait ses jeux de doigts. Il répète toujours ce que je dis "on va mettre les bas" bas.

Aussitôt libéré Tommy retourne... tourner autour de la table. C'est intense ces temps-ci mais je ne sais pas trop pourquoi, je dois constamment l'amener vers une autre activité. Déjà 2 minutes, il tourne en disant "mayess". Je n'ai aucune idée de ce que ça signifie. Tommy décide d’aller dans sa chambre jouer avec ses doudous. J’en profite pour faire des pressions pendant qu’il est caché sous ses couvertures… il adore!




9h30. J’entends la minie m’appeler. MAMAN. Elle ne sortira pas seule de sa chambre. Même si elle sait comment ouvrir les portes, elle ne les ouvre pas. Si on ferme une porte devant elle c’est une « obligation » elle pleurera devant la porte pour avoir ce qu’il y a derrière, mais ne l’ouvrira pas seule. C’est la même chose pour sortir de sa chambre. À mon arrivée dans la chambre la minie a sa doudou dans les mains et sa coccinelle est allumée. À mon arrivée elle me dira un mot, ce qu’elle a habituellement dans les mains (un toutou, sa doudou, sa coccinelle). La minie est en mode succion… la doudou est comme une suce pour elle depuis qu’elle y a découvert l’étiquette! L’étiquette de la doudou est comme la suce, dès qu’elle la touche elle tombe en mode succion. Elle coince son doigt dans l’étiquette et frotte l’autre partie avec son pouce. Pour un plus grand réconfort elle amènera à sa bouche cette partie… la frotte sur ses lèvres. Pour débarquer la minie a besoin de trois choses. Ses deux doudous et son verre de jus. Première étape… aller lui chercher du jus. J’ai la minie dans les bras… je lui demande si elle veut aller sur le divan, j’ai le droit à un NON. Je demande si elle veut aller dans sa chaise… NON. Par terre? NON. Est-ce que tu veux du jus? « FRAISE » me répond-elle. Débarquer. Elle part à la course, doudous en main, vers le frigidaire. Elle voit le jus sur le comptoir. « Jus maman. Jus met. Met maman». L e jus prêt je travaille toujours le contact visuel, je me mets à sa hauteur, je demande si elle veut son jus. Ce matin elle m’a répondu « assis » et « par terre » parce que je me suis mise en petit bonhomme. La routine commence, minie vient s’asseoir à la table pour dessiner des bonhommes sur le magna doodle.


Je demande à la minie si elle veut manger. JASMINE. JASMINE. JASMINE. JASMINE. Elle ne se retourne pas même si je suis à deux pouces d’elle, elle dessine. Soudainement avec une grimace elle se retourne et me dit quelque chose d’incompréhensible et elle est retournée aussi rapidement qu’elle venue, à ses dessins. Tout à coup arrive un de ces moments particuliers et embêtant. Je demande si elle veut manger une autre fois. Elle me répond OUI ??? Ce oui si difficile à obtenir… et là il arrive comme ça, de nulle part. Elle semble avoir bien compris la question.La minie a bien déjeuné, une toast (ou stoat) au chocolat. Elle m'a demandé une débarbouillette pour laver ses mains, les demandes sont "bonnes", je dois maintenant travailler le contact visuel, le fait qu'elle doit attirer mon attention dans ses demandes et allonger les phrases qui la plupart du temps ne sont qu'un ou deux mots et on doit deviner le contexte qui l'entoure.

Tommy et la minie dessine à coté de moi à la table, chacun sur leur tableau. La minie des bonhommes, qu'elle fait sans arrêt, Tommy son alphabet et ses chiffres, qu'il fait sans arrêt.

Il est maintenant 10h20. La première partie de la journée achève. Ma partie matinale ou je prends ça tranquillement, je me permets d'être ici, sur l'ordinateur pendant qu'ils jouent tranquillement. Par la suite on va descendre au sous-sol ou aller dehors, selon l'humeur de la journée et la température.

C'est une matinée tranquille comme je les aime... une matinée qui me laisse respirer et réussir à penser un peu plus de deux secondes à la fois. Une matinée où ils sont de bonne humeur et autonome chacun de leur coté. Je les prends, parce que tous les jours ne sont pas comme ça et que je viens justement de traverser deux semaines difficiles avec des enfants demandants. La minie est de bonne humeur.. profitons-en!


Toutefois, à tous les jours je me bats intérieurement avec mes valeurs. Je m'occupe de mes enfants comme si ils n'avaient rien... je les éduque comme des enfants tout court. La stimulation je la laisse aux "spécialistes". Je n'ai pas envie de me perdre dans mon rôle de maman. Je les aide, à ma façon, dans mon quotidien, mais je ne stimule pas à plein. Si je n'ai pas envie de bricoler, je ne bricolerai pas seulement sous prétexte que je dois les stimuler. Si je suis trop fatiguée, je me permettrai une petite pause sur le divan à les regarder jouer, même si ça consiste à recommencer à tourner autour de la table. Ça reste tout de même un combat quotidien dans ma tête... un travail psychologique de longue haleine... je suis en paix avec moi... mais avec le petit sentiment de culpabilité qui plane. Je le vois bien haut qui aimerait prendre d'assaut toute ma tête, mais je l'en empêche et je regarde mes petits enfants avec leur beau sourire en me disant que je ne dois pas être si pire!


 BONNE JOURNÉE!

lundi 29 mars 2010

Un vidéo pour faire suite à : Quelle couleur!

En anglais.

Il n'y a pas d'enfants parfaits!


Dans les livres, sur Internet, sur les forums... on entend régulièrement parler du "Deuil de l'enfant parfait" (enfant rêvé ou enfant normal au choix).

Cette expression blesse parfois les adultes eux-mêmes atteint d'un trouble envahissant du développement. Sommes-nous si pire? Sommes-nous un fardeau pour notre entourage? Pourquoi parles-t-on de l'enfant "parfait" et pire de deuil... nous ne sommes pas morts, nous sommes seulement un peu différents dans nos façons de penser et d'être.

J'avoue moi-même avoir de la difficulté avec cette expression mais je la respecte. En fait, on peut vivre différents "deuils" dans une vie sans que ce ne soit relié à une mort. Ça peut être le deuil d'un rêve important... et c'est là que vient l'explication de l'enfant parfait. Cet enfant qui dans notre esprit était parfait bien avant sa venue au monde. Plusieurs parents ont un réel travail de deuil à faire afin d'arriver à accepter le diagnostic de leur enfant.

Mes enfants ne sont pas parfaits.
Au fait le saviez-vous? Il n'y a pas d'enfants parfaits! Ça n'existe pas!  Pas plus que la mère parfaite, le père parfait, le conjoint parfait, la situation parfaite, la vie parfaite.
À partir de là le deuil de l'enfant parfait peut-être plus facile à faire?

Bien entendu un enfant différent arrive avec ses défis... et je ne parle pas que d'autisme mais aussi de trouble de langage(dysphasie), dyspraxie et tout autre trouble neurologique ou physique.  Des défis dont on se passerait bien entendu.

MAIS qu'est-ce que seraient nos enfants sans leur handicap? Parfaits? Certainement pas! 

Tommy aurait peut-être un retard de langage même en étant un enfant "normal".  Je viverais les étapes de développement pas toujours plaisantes, la crise du non, la crise d'indépendance, la crise du je suis capable, c'est à moi etc...  Je vivrais les chicanes entre frères et soeurs et en tant que maman d'enfants normaux je trouverais mon rôle de maman difficile. Peut-être auraient-ils eu quand même des troubles du sommeil... peut-être auraient-ils été tout de même gênés, indépendants... Ils auraient des peurs à leur moment. Ils auraient défiés l'autorité, désobéit. Il y aurait des journées que je trouverais plus difficiles que d'autres.

Pas d'handicap n'enlève pas le mot DÉFI qui vient avec les enfants et leur éducation.

L'enfant de la voisine a des difficultés d'apprentissages, sans handicap.
L'enfant d'une amie a un retard de langage.
L'enfant d'une connaissance a un trouble de langage sévère, sans diagnostic(pas de dysphasie).
La petite fille d'à coté fait beaucoup d'angoisse.
Le petit d'à coté fait des crises de colères monstres et a de la difficulté à gérer ses émotions.
Le petit d'une connaissance détruit tout dans la maison quand il est en colère.
L'autre petit d'une autre connaissance a des problèmes de vue nécessitant une opération.
L'autre a un problème avec ses jambes nécessitant une opération.


Je connais des enfants plus faciles... mais pas d'enfants parfaits. Et comme TOUS les parents, il m'arrive de me dire que je préfère mes petits problèmes à ceux des autres. Et comme TOUS les parents, il m'arrive de penser que c'est plus facile ailleurs. On a nos hauts et nos bas.

Dans le fin fond, on le sait, nos enfants sont parfaits dans leur imperfection! Cette imperfection qui nous force à nous accomplir en tant que parents imparfaits. Cette imperfection qui nous apprend énormément de ce qu'est réellement la vie. Cette imperfection qui nous ouvre les yeux... pour vrai.

Mes enfants sont parfaits.
Ils m'apprennent la vie à leur façon. Ils m'obligent à porter un regard différent sur le monde qui m'entoure. Mes enfants sont parfaits en tant qu'enfants imparfaits. Ce sont mes enfants!



Pas d'handicap serait plus facile certes, mais pas parfait!

vendredi 26 mars 2010

Quelle couleur?

J'avais plusieurs titres en tête pour ce texte :  En prison, Une prison neurologique, Prisionniers de leur tête et j'en passe. Ces titres viennent d'un vidéo que j'ai écouté il y a quelques temps déjà. Par la suite j'ai vu d'autres vidéos sur l'autisme et ma pensée reste la même. Nos enfants sont en prison. (désolé si je choque quelqu'un)

Pour comprendre mes propos il est préférable que vous preniez BEAUCOUP(près de deux heures de visionnement) de votre temps pour visionner les vidéos qui inspirent mes pensées. Certains sont difficiles à visionner je préfère le mentionner.

Le premier concerne les enfants atteints principalement de paralysie cérébrale. Le vidéo dénonce le sauvetage de nos grands prématurés... à quel prix. Le vidéo nous montre une réalité difficile. Des enfants qui avaient tout mais qui sont prisonniers de leur corps. De là m'est venue la réflexion pour les TED de prison neurologique.



Plus tard j'ai trouvé différents vidéos sur l'autisme qui confirmaient en quelque sorte ma pensée. Malheureusement le premier, très intéressant, est en anglais. Il résume la vie de ces autistes non-verbaux qu'on croyait déficient. Ils ne parlent pas, ils ne comprennent donc pas. Pourtant c'est une grave erreur que nous faisons de penser ça et le vidéo nous montre à quel point nos enfants(ou adultes) peuvent avoir une très grande compréhension de ce qui les entoure... mais ils sont prisonniers malgré eux. Ils comprennent mais n'arrivent pas à l'exprimer. Ça m'amène depuis ce temps à me demander ce qui se passe dans la tête de mon garçon non-verbal. Quand on lui pose des questions et qu'il n'arrive tout simplement pas à répondre. Qu'on essaie de notre mieux de stimuler le langage et la compréhension chez cet enfant. Compréhension? Peut-être comprend-t-il... comme dans le vidéo qui suit, mais n'arrive tout simplement pas à nous le communiquer. Je trouve que c'est une belle réflexion en tant que parent d'un enfant autiste, d'être sensibilisé que peut-être ils comprennent plus qu'ils peuvent nous le montrer. On devra trouver leur moyen, celui qui leur permet de communiquer avec nous... même si ce n'est pas par la parole directe.


60 Minutes on autism
envoyé par ir8chick. - Découvrez des vidéos faites entre amis ou en famille.


Le prochain est le témoignage d'une jeune autiste, autrefois non-verbal, qui explique ce qu'elle a vécu, qui parle elle aussi d'être prise, alors que jeune on lui demandait des choses, tentait de la faire parlé, mais il n'y arrivait pas.




Et pour finir, témoignages de plusieurs TED (autisme, asperger, ted-ns) sur "l'expérience" qu'ils vivent à tous les jours. L'autisme vu de l'intérieur.

http://www.youtube.com/watch?v=iziheKlZADU
http://www.youtube.com/watch?v=eVlHHxJjhSE
http://www.youtube.com/watch?v=i4hZE_BoXBc&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=siCE80-Grpk&feature=related


À tous les jours, je repense à ces visionnements qui m'aident grandement à comprendre et aider mes enfants. À respecter leur particularité et leur monde tout en tentant de les aider du mieux que je peux... en gardant à l'esprit que si ils pouvaient, peut-être pourraient-t-ils m'expliquer beaucoup de chose.


J'avais dit dans un précédent message que je tenterais de vous expliquer les particularités langagières de la minie et c'est ce qui a inspiré mon titre. Une petite conversation bien banale avec la minie. Preuve de ses forces et de ses faiblesses tout à la fois.

L'acquisition du langage est probablement le plus grand défi de l'enfant autiste. L'acquisition, l'utilisation et la compréhension du langage. Ça en fait beaucoup pour un seul mot.  Le langage demande de comprendre les codes sociaux, le tour de rôle, de comprendre une question même si elle est hors contexte. Le langage demande un contact visuel, attirer l'attention de la personne avec qui on parle, d'être attentif à ce que la personne dit. Le langage, la conversation demande une grande capacité attentionnelle. Ce sont toutes les raisons pour laquelle le langage est si difficile pour ces enfants.

Tommy est non-verbal. Il n'est pas déficient et sa compréhension? Autrefois j'aurais pris au mot le commentaire de l'orthophoniste qui situait mon garçon à une compréhension de 9 mois. Aujourd'hui je sais que c'est probablement sa prison qui le retient. Tommy comprend beaucoup de chose. Il connait les couleurs, l'alphabet en anglais et français, il écrit ses lettres, chiffres, son nom et quelques mots. Il connait beaucoup d'animaux et les sons qu'ils font. Il connait les formes. Il reconnait les objets divers dans la maison. Il comprend maintenant des consignes simples comme ranger, aller prendre un bain, dodo, sortir dehors, on va en poussette, on va en auto, viens t'asseoir, debout, couché, roule... Pourtant Tommy ne parle pas.

Tommy ne peut répondre à une question simple comme : "Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce que tu veux? Qui est-ce? C'est quelle couleur? C'est quelle forme?"

Lorsque son éducatrice le travail elle le fait en lui donnant la réponse. C'est quelle couleur? ROUGE. Après deux modèles Tommy peut le reproduire et répondre à la question, mais si on change en cours de route pour "c'est quelle forme"... il répondra encore une couleur. Le travail est à refaire à chaque fois. C'est un travail de longue haleine et je ne fonde pas d'espoir sur le quand mon garçon va parler. Je fonde mes espoirs sur comment arriveront nous à communiquer à sa façon, à lui donner les outils pour communiquer. Présentement nous travaillons avec le cahier PECS dont je vous ferai une démonstration vidéo bientôt. Ça semble être une belle porte d'entrée (ou de sortie pour Tommy) vers la communication.

La minie est le modèle semi-verbal. En fait, elle est verbale, elle parle beaucoup et sans arrêt. C'est l'enfant qui représente peut-être les enfants de certains qui ont été diagnostiqués sur le tard. Ces enfants qui parlaient, on croyait donc que tout était correct et qu'il comprenait.

Dans la folie de tous les jours, dans nos façons de parler à nos enfants, il est très facile de passer à coté des particularités langagières de la minie.

Est-ce que tu veux du jus ? --- Veut du jus... en a pu.
On va prendre un bain.  --- Prendre un bain.
Est-ce que tu veux ta doudou? ---- doudou mauve.

Elle comprend non? Bien sûr, mais ses réponses sont en fait la fin des phrases ou questions que j'ai posé. Pour des gens "ordinaires" qui ne sont pas dans le monde TED ou des troubles de langage, il n'y a rien là et même "wow elle parle bien!" parce que sa prononciation est très bonne pour son âge.

Dans une journée j'ai le droit à des demandes... répétitives. Veut jeu, veut jeu, veut jeu. Maman veut jeu. Oui ok tu veux un jeu. Quel jeu? --- veut jeu.

Dernièrement la minie demandait du jus en disant Fraise. Elle fait ce que j'appelle des associations. Lorsqu'on parle comme il faut, l'enfant associera donc les bonnes choses, ce qui donne l'impression qu'elle comprend. Les mauvaises associations par erreur nous montre ses difficultés.

La minie demandait du jus fraise. Une journée elle me demandait du jus orange en pointant une bouteille de jus de fraise. Je l'ai corrigé en disant non c'est du jus de fraise. Et voilà... l'association est faite. Elle ne veut pas toujours du jus de fraise, pour elle le jus s'est seulement transformé en fraise tout court. Maman e veu fraise. En a pu fraise. Donne fraise.

Il y a l'écholalie, immédiate et différée. Il y a le jargon, et les phrases préfaites qui sont réutilisées au besoin. (souvent elle prend sa grande soeur en modèle, elle a donc appris le moi aussi, c'est à moi ça...).

Si Tommy est dans un prison bien fermée... en pierre, laissant à peine une petite craque d'entrée, la minie est dans une prison beaucoup plus ouverte, nous laissant beaucoup plus de portes d'entrée pour le langage, mais en même temps beaucoup plus de confusion sur la réelle compréhension qu'elle peut avoir de nos paroles et les siennes.

Et voici l'exemple de mes conversations avec la minie, et le travail que ça demande.

Quelle couleur.

Nous regardions des images à l'écran du portable.


Minie - Maman bottes.
Maman - Non ce sont des souliers.
Minie - Souliers bleeeeeuuus.
Minie(pointe le couvercle bleu de son gobelet) - Le verre... gobelet.

Maman - Il est quelle couleur le gobelet?
Minie(attention sur l'écran) - Quelle couleur... Maman couleur soulier
Maman(redirige l'attention sur le gobelet) - Il est quelle couleur le gobelet? 
Minie(attention encore à l'écran) - Couleur bébé
Maman(profite du fait que le bébé est lui aussi bleu) - Il est quelle couleur le bébé
Minie - Couleur bébé. Gobelet.
Maman(fait un modèle de réponse) - Il est quelle couleur? Il est bleu.
Maman - Il est quelle couleur le gobelet?
Minie - Couleur...  temps de pause. BLEU.
Maman - Oui bravo.
Maman(dirige l'attention vers une tasse blanche) - Elle est quelle couleur la tasse?
Minie - Deux...Bleu.
Maman - Non elle est quelle couleur la tasse?
Minie - CAFÉÉÉÉ.
Minie (pointe la base du gobelet) - Blanc.
Maman - Oui blanc... elle est quelle couleur la tasse?
Minie (continue de regarder le gobelet et pointe des taches). Raisin.
et ça continue...

Plus tard la minie me fait des commentaires, ou question c'est à moi de deviner.

Maman eee winnie a télé.    (je veux winnie à la télé ou bien il y a winnie à la télé??)
Chocolat banane (je veux du chocolat sur ma banane)
maman feuille un auto(Maman regarde au mur là-bas il y a une auto sur le dessin)
Maman ours.. calinours. Télé calinours. Non winnie télé... calinours(je veux calinours à la télé? noter que la télé est fermée à ce moment.)


Alors voilà pour le langage. Comment l'autisme emprisonne l'autiste (ou l'enfant ou l'adulte). Prison qui autrefois nous faisait croire à une majorité d'enfants déficients et qui autrefois les amenait à être placé en institution.

Si vous avez lu ce texte sans écouter les vidéos... je vous demande sincérement de trouver le temps plus tard et de bien les visionner. Ce sont des messages d'espoir, qui nous montre qu'au fond, l'autiste est une personne qui a seulement besoin d'aide.

Je sais que je ne touche pas tous les points essentiels, ce texte était principalement sur le langage.

mardi 23 mars 2010

Votre ami est notre ennemi...

Si le chien est le meilleur ami de l'homme, la lecture est probablement le meilleur ami de la mère!

Je caricaturise un peu, mais la mère d'aujourd'hui trouve réconfort et conseil dans la lecture. Des bouquins sur le développement de l'enfant, des méthodes d'éducation, des trucs et conseils. Il pleut des livres sur "comment un enfant devrait se développer et comment l'élever."

Ça commence par la grossesse. Les livres ou Internet, sur le déroulement d'une grossesse, les symptômes au jour le jour, le développement du foetus... le déroulement de l'accouchement.

Ça se poursuit avec les mieux vivre, les livres sur le développement de l'enfant et les discussions des mamans sur "À quel âge votre enfant a-t-il marché?"

C'est le meilleur ami de la mère... sans aucun doute! 

Ce meilleur ami réconforte la mère inquiète... qui ne sait pas trop à quel âge devrait marcher son enfant devrait ramper, s'asseoir seul, marcher.

Ce meilleur ami conseille la mère dont le bébé est dans son "angoisse de séparation" ou bien dans son si populaire "terrible two" ou ce qui revient ces temps-ci le "f...ing four".

Ce meilleur ami donne des pistes à la mère, des idées de jeux, des méthodes pour casser un "caprice" ou un enfant difficile sur la nourriture.

Ce meilleur ami rend fière la mère qui voit son enfant atteindre les étapes de développement dans les âges moyens.


Ce meilleur ami.... est l'ennemi des parents d'enfants différents ou tout simplement d'enfants qui retardent un peu dans leur développement.Ce meilleur ami, nouvellement ennemi rend inquiète la mère du bébé qui ne marche pas à 16 mois... vite à 18 mois il faudra consulter.

Celui qu'on croyait ami, culpabilise la mère qui essaie les conseils d'éducation en vain... la catégorisant dans les "pires mères du monde".

Cet ennemi rappelle aux parents d'enfants différents toutes les étapes non acquises chez leur enfant, tout le retard a rattraper.

Cet ennemi leur rappelle qu'on les a "semble-t-il oublié" dans la majorité des chapitres. Les livres traitants des enfants "différents" étant rares, difficiles à trouver ou sur commande!


Cet ennemi, meilleur ami de nos connaissances, on s'en passerait!  À tous les jours, plusieurs fois par jours, dans diverses circonstances, les événements sont là pour nous rappeler la différence et les défis de nos enfants, pas besoin d'un livre ou d'une charte de développement pour en rajouter.

Pourtant, vous devrez y faire face. Vous devrez faire face aux évaluations du développement, celle où on vous dit en chiffre le retard qu'a à rattraper votre enfant.  (pep-r, vineland, évaluation orthophonie, ergothérapie, psychologie) (Tommy 3 ans et demi, développement au niveau de la communication d'environ 12-18 mois, la minie 2 ans et demi compréhension entre 12-18 mois)

Vous devrez faire face aux petits voisins du même âge que votre enfant, qui se promènent dans la rue, en vélo... alors que le votre ne sait toujours pas faire de tricycle... ou est en travail depuis plusieurs mois (Tommy 3 ans et demi, la grande 5 ans presque demi)

Vous devrez faire face aux petits amis, à vos connaissances qui parlent des progrès de leur enfant dans la piscine, celui qui nage maintenant quelques secondes seul, sans flotteur, pendant que vous vous demandez comment vous aller faire seulement pour tremper une orteille de votre enfant dans l'eau ou éviter les crises et hurlements (la minie 2 ans et demi, la grande 5 ans et demi)

Vous entenderez, écouterez, vous ferez peut-être harceler sur des conseils d'éducation concernant l'alimentation de votre enfant.  À partir d'un an et demi il est clair que c'est du caprice, on retire l'assiette, l'enfant mangera plus tard, un enfant ne se laisse pas mourrir de faim. Vous l'avez peut-être entendu celle-là? (Tommy 3 ans et demi, la minie 2 ans et demi) 

Vous verrez vos amis, connaissances être fiers de leurs enfants qui parlent, marchent, font du tricycle, savent se balancer, jouent avec les amis au parc, et sont même au-dessus de la moyenne pour leur âge dans leur développement.


C'est, sans contredit, l'épreuve d'une vie.

Une épreuve avec ses hauts et ses bas, pour laquelle je conseille de bien vous outiller psychologiquement afin de passer à travers. Une épreuve pour laquelle je vous conseille de prendre tout ce que vous aviez cru "ami" (livre, charte, etc..) et les ranger... très très loin (j'aurais pu dire brûler aussi!!!). Je vous conseille de prendre ces fameuses chartes, rayez tous les âges moyens qui vous y trouvez et soyez seulement heureux et plus que fiers lorsque votre enfant atteindra une de ses étapes de développement en son temps!

Surtout, entourez-vous de gens qui vous comprennent et vivent les mêmes choses que vous, parce que même les meilleurs amis du monde, ne peuvent pas vous sortir de ce sentiment de solitude où vous avez parfois l'impression d'être seul au monde à vivre cet épreuve.



*** C'était un petit message de solidarité pour les parents qui comprennent très bien de quoi je parle ici. ***

lundi 15 mars 2010

C'est grâce à ...

Avez-vous déjà osé faire la liste des pours et des contres d'avoir un enfant?

Juste pour le plaisir là... pas sérieusement. Nous en parlions parfois moi et le papa. Si on décidait de faire un enfant avec une liste de pours et contres... qui auraient des enfants aujourd'hui?

CONTRES:

Nuits blanches
Les pleurs des enfants, les crises et cie...
Les maladies... surtout celles qu'ils vous amènent que vous n'attrapiez pourtant plus depuis longtemps
Fini les grasses matinées
La crise d'adolescence ou toute autre étape "agréable" du développement de l'enfant
Ça coûte cher!
Le gaspillage (toute la bouffe qu'ils nous recrachent en pleine face... toutes les déceptions du repas qu'ils refusent)


Il s'en ajoute sûrement plus mais bon j'arrête là seulement pour faire valoir mon point que vous comprendrez réaliste mais sur une note humoristique.

POURS:

L'amour au premier regard
Les rires
Les voir grandir

et sûrement plusieurs autres dans la même lignée que ceux précédents.


Pourtant... on a des enfants. Les gens veulent des enfants et il y a même un babyboom depuis quelques années.

Pourquoi malgré une liste épeurante de contres...  il faut croire que la population doit être un peu cinglée de s'embarquer dans une aventure aussi ... remplies d'embûches et de petites frustrations et de stress...

Parce que pour chaque CONTRES un POURS le vaut 10 fois plus.

Après une mauvaise nuit, tout est oublié par le magnifique sourire qui nous attend au réveil.
Après une crise... tout est effacé par le fou rire qui suivra peu de temps après.
Parce qu'une journée de bonne humeur vaut une semaine de pleurs...
Parce que les voirs grandir vaut tout l'or du monde.
Parce que chaque étape du développement nous rappelle le petit être unique que nous avons mis au monde.
Parce que malgré tout... il n'y a pas plus pur que l'amour d'un enfant envers son parent et l'amour d'un parent envers son enfant.


Qu'est-ce qui me fait garder la tête haute en tant que maman d'enfants "différents"?

Parce que comme un enfant typique... l'enfant différent nous récompense à sa façon, jour après jour, pour toutes les difficultés qu'on traverse.

Parce qu'un regard nous rappelle le monde extraordinaire dans lequel on vit. Parce qu'un sourire nous rappelle tous les défis surmontés. Parce qu'un rire nous donne un petit peu de leur monde.

C'est pour cette raison que j'avais envie de vous présenter mes petits bonheurs... ceux qui me réchauffe le coeur lorsque je me couche le soir... même après une journée difficile où je peux m'être parfois permis de pleurer... ces souvenirs et ces petits bonheurs sont ce qui nous rappellent pourquoi on tient le coup... et c'est grâce à eux!





**Vous avez la chance de voir... nos petites soirées un peu dingue avec nos boules d'énergie inépuisables. Vous pouvez voir l'énergie que dégage à elle seule la grande!  Vous avez eu droit à un peu de la minie il y a environ un an... tout pour me rappelle qu'elle a beaucoup grandit. Vous voyez la complicité qui les anime... à leur façon. Vous avez vu le regard de joie de Tommy et son rire... que dire de son rire qui nous gagne à tout coup. **

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