samedi 30 septembre 2017

Quand le secondaire vient à la rescousse

L'an dernier a été une année de questionnements pour notre grande. Les pré-ados de l'école lui apportaient beaucoup de points d'interrogation, des changements imprévus à la direction de l'école et bien d'autres.

Je ne peux pas dire que le primaire fut positif pour elle. Quand on pitche un enfant de 7 ans dans la cour d'école, seule, sans coaching, alors qu'elle a des difficultés sociales et de jeux depuis qu'elle est toute petite, on ne peut pas s'attendre à ce que ce soit un grand succès.

Nous avons tout de même eu la chance qu'elle soit suivie deux années (1ere, et 2e) par la TES de l'école et elle a eu un peu d'aide, mais tout le coaching du monde n'enseigne pas à un enfant différent comment se faire des amis "normaux".  (façon de parler bien entendu!).  Même si je le savais, je pense que c'est seulement cette année que j'ai bien compris à quel point elle ne cadrait pas là-bas pour se faire des amis. Premièrement, plus les années passent, plus les gars et les filles se tiennent chacun de leur bord, sinon ils sont considérés des amoureux. Deuxièmement, paroles de ma fille elle-même, les fifilles sont paquets de nerfs et passent leur temps à crier.  J'en ai finalement été témoin en ce début d'année lors d'une fête à l'école et je peux très bien comprendre comment elle ne fitait juste pas dans le moule! Mais reste que pendant 7 ans, c'est le seul moule dans lequel on essaie de te garocher...

Bien qu'elle ait eu l'accompagnement nécessaire, je n'ai rien à dire de négatif de ce côté, le rôle de l'équipe-école en devient plus un de compréhension de soi :

 - Pourquoi je ne suis pas comme les autres.
 - Pourquoi les autres agissent de X façons..
 - Comment je peux essayer d'aborder les autres pour réussir à avoir des contacts gagnants.

L'an passé elle a quand même eu 2-3 amis avec qui passer du temps, mais seulement à l'école... très rare qu'ils venaient la voir en dehors de la classe, presque jamais a-t-elle été invité à des fêtes d'amis(4 en 7 ans d'école) alors que j'entends les autres parents dire comment ça coûte cher, c'est l'enfer toutes les fêtes auxquelles leurs enfants vont... Il y des journées, elle revenait le sourire aux lèvres d'avoir passé du temps avec un ami, mais le 7/8 du temps, elle revenait mauvaise humeur, triste, parce que l'ami en question prenait un autre chemin ou passait devant la maison sans l'invité mais allait invité l'autre voisin 2 maisons plus loin.

C'est crève coeur voir son enfant qui a autant de difficulté d'intégration et ne pouvoir rien faire de miraculeux. La seule chose qu'on pouvait faire c'était l'assurer qu'au secondaire ce serait nouveau et qu'elle repartirait à zéro, et qu'en vieillissant un jour ou l'autre on rencontre des gens qui nous ressemblent. Mais c'est un bien piètre pansement...

Elle a fini son année, avec l'aide de la TES pour la rassurer sur tous ces questionnements, et avec la compréhension que le nouveau s'en venait. Mais l'été a été long, elle n'a pas vu personne, elle a eu de la peine, on ne l'a invité qu'une seule fois en 2 mois de vacances... Donc on avait à la maison une ado, air bête(pourquoi pas! ;) ) mais surtout triste...

Quand j'écris que le secondaire vient à la rescousse, je dois tout de même clarifier un point. Nous avons tout mis de notre côté pour qu'elle puisse vivre un secondaire à la hauteur de ce qu'elle est... Une fillette qui cherche seulement à se faire des amis, à sentir qu'elle appartient à un quelconque groupe et qui adore l'école et rendre service. C'est donc finalement vers le privé, même si nos moyens ne nous le permettait pas tant que ça, que nous nous sommes dirigés. Après plusieurs visites, nous avons fait le choix qui nous semblait le mieux pour elle. Une école pas trop grande, avec de belles valeurs, un programme éducatif très enrichi au niveau académique, sinon elle s'ennuie, et surtout une belle diversité au niveau des élèves qu'elle accueille. D'ailleurs c'est dans cette diversité que notre grande a finalement trouvé sa place.

Il y a maintenant un mois que l'école est commencée et c'est une grande toujours le sourire aux lèvres et les yeux brillants qui revient à la maison. Elle en avait besoin et le besoin s'en venait même urgent. On la dépose tôt, et elle veut rester le plus tard possible pour profiter de ses amis. Bien entendu, en ado qui se respecte on s'attend tout de même à des peines, des bris d'amitié et autres petits drames par-ci par-là, mais, en attendant, de voir notre fille revenir aussi heureuse nous assure pour le moment que nous avons fait le bon choix!

vendredi 29 septembre 2017

L'oeuvre du temps

Le temps fait bien les choses.

C'est la première expression qui me passe par l'esprit au moment de prendre le temps (tant qu'à y être!) d'écrire. J'ai bien dit prendre le temps, ou plutôt peut-être le voler... car au moment d'essayer (oui!) d'écrire ces lignes, on me réclame encore..

Pour faire un résumé clair et net de mes sentiments actuels face au temps qui avance (et qui ne fait peut-être pas si bien les choses), je me sens toujours la pire mère du monde et je suis parfois inquiète...

Je crois qu'avec l'autisme, on se sent toujours un peu poche, peu importe combien de temps cela fait qu'on est dedans... et même, j'en viens à mon idée... que le temps, dans notre cas, n'oeuvre peut-être pas tant à notre avantage. Je me souviens encore de mon positivisme de l'époque... et ce n'est pas une question de décourager les lecteurs, les nouveaux parents ou autre... mais, un jour ou l'autre, on se rend compte que le temps passe. Évidemment, c'est différent d'une famille à l'autre, d'un enfant à l'autre, mais chez nous, je trouve que le temps fait des ravages et on se demande combien de temps on pourra y survivre.

Est-ce que ça fait mal à lire? Peut-être, je ne sais pas vraiment puisque je suis celle qui l'écrit. Cependant, depuis un peu plus d'un an, quand je parle des enfants et comment ça se passe, il me vient toujours les larmes aux yeux (et ce, même en écrivant ces quelques lignes). C'est à ce point que le temps, j'ai l'impression qu'il a abusé de nous un peu trop...

Si on revient en arrière de plusieurs années, on était peut-être encore un peu en forme, et avec encore de l'énergie à revendre pour gravir la montagne de l'autisme. Peut-être n'avions nous pas encore réalisé que la montagne n'a pas de fin. On est rendu à quelques parts dans les nuages et on ne voit toujours pas le sommet... pis en chemin, il nous tombe plein de roches par la tête! Évidemment, la montagne est différente pour chaque famille.

Chez nous, la montagne est assez raide à gravir, et le temps a fait son oeuvre, qui fait que l'énergie, la patience du début n'y est plus, mais aussi qu'élever un autiste "classique", ça nous garde encore un peu en prison. C'est malheureux, mais la seule façon dont un jour on sera un peu plus libre, ce sera lorsque nous envisagerons le placement, nous en sommes conscients et nous espérons seulement que ce ne soit pas dans des jours rapprochés et nous souhaitons faire le plus long chemin que nous pourrons avec notre fils. Notre Tommy a maintenant 11 ans. Il est grand, il est fort, il s'oppose, il n'écoute pas toujours, il a trop d'idées qui lui passe par la tête et on fini par ne plus savoir où donner de la notre.

Tommy ne change pas vraiment. C'est un enfant qui ne sait pas quoi faire de ses dix doigts si on l'empêche de faire ce qui l'intéresse, et ce qui l'intéresse est plus probable d'être dangereux ou d'impliquer des bris dans la maison. Quand je parle de prison, c'est de celle-là que je parle. Alors, je dois gérer une crise d'un côté avec la petite grande qui aura bientôt 10 ans, en même temps qu'un petit bout de 6 ans qui risque de venir mettre de l'huile sur le feu en même temps que Tommy s'est peut-être sauvé au sous-sol avec un tournevis pour dévisser un luminaire, une prise de courant ou autre.. Et s'il n'a pas de tournevis, il peut quand même décider de déplacer le congélateur pour je ne sais qu'elle raison ou juste toucher à plusieurs choses qui ne le regarde pas... J'aimerais faire un résumé simple, malheureusement c'est trop compliqué. À la fin de l'année scolaire dernière, les enfants me demandaient souvent de pouvoir jouer au parc. Cependant, le grand Tommy lui ne joue pas dans le parc et préfère plutôt se sauver pour regarder toutes les piscines qui longent la très longue clôture du parc et de la cour d'école entière et il court vite. Donc, après 5 minutes, on a un Tommy triste qui "s'emmerde" vraiment... car on doit le garder assis sinon on doit courir après lui... Et 5 minutes plus tard on a des enfants tristes, parce que mon mental n'est juste plus capable d'en prendre et que j'ai juste hâte de revenir à la maison, pour finalement virer tout aussi "dingue" à me demander aux 30 secondes quels mauvais coups il fait encore alors que c'est l'heure d'essayer de préparer le souper.

Le temps n'a pas beaucoup changer les choses dans notre foyer, mais sur notre état psychologique et émotionnel, le temps est dur. Car, on ne se le cachera pas qu'on ne rajeunira pas.... et que plus le temps passera, plus ce sera exigeant, et plus la fatigue des années derrières nous se fera sentir et plus j'ai l'impression que je perds tranquillement la petite flamme de joie, de paix... pour avoir l'impression d'être toujours fatiguée, stressée, impatiente et en colère.... Car, je vais arrêter le tout ici pour ce soir, mais Tommy a encore 1 frère et 2 soeurs qui ne laissent pas leur place eux non plus entre le petit de 6 ans qui s'oppose constamment, la petite grande de 10 ans qui passe toujours autant de temps à paniquer ou pleurer... et la grande de bientôt 13 ans qui vit juste son début d'adolescence avec un air bête qui est digne d'un ado! (quoique le secondaire nous a énormément aidé de ce côté, j'essaierai d'y revenir prochainement, on commence enfin à respirer!! Je n'ai que du positif pour le moment de ce côté!)

 Probablement que je me répète, que c'est la même chanson à chaque fois que j'écris, mais, c'est aussi ça notre réalité avec l'autisme, pour nous ce n'est pas une accumulation de nouveaux progrès ou de succès... Il progresse bien entendu, mais les défis sont extrêmement présents...

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