mercredi 24 novembre 2010

C'est compliqué manger

J'en ai parlé quelques fois depuis le début du blog.

Ici
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Ici et

Tommy a de grosses rigidités alimentaires. C'était à l'époque assez important pour motiver à avoir une évaluation un  peu plus rapidement au centre de pédopsychiatrie.

Bien entendu à l'époque ils m'avaient dit que les services du CRDI ne faisaient pas nécessairement de miracle avec un enfant qui a ce genre de rigidités... et on s'y attendait.

Ça fait longtemps que je n'ai pas vraiment abordé le sujet parce qu'en un peu plus de deux ans, rien n'a vraiment changé.

Lorsque les services de ICI ont commencés, Tommy ne mangeait plus de yogourt depuis quelques mois. À l'arrivée de l'éducatrice on instaure pendant les thérapies le moment de collation. Première journée que l'éducatrice tente un yogourt? Tommy le prend sans hésiter!

À ce moment je me sentais presque coupable. Est-ce moi qui ne lui a pas assez souvent offert l'aliment pour qu'il accepte de le manger? Est-ce que je devrais toujours lui présenter le repas du jour en même temps que le sien?

Mais Tommy est instable. Il a mangé avec appétit ses yogourts, jusqu'à ce que, du jour au lendemain, il les refusent encore une fois.

Tommy avait comme repas principaux trois choses. Croquettes (poulet ou poisson), pâté à la viande, macaroni au fromage.

Du jour au lendemain, il a refusé le macaroni au fromage. Depuis ce temps je lui ai représenté quelques fois, méritant une crise de larmes intenses et un refus de fiston.

Vers le printemps on a décidé de commencer des techniques afin de lui présenter des nouveaux aliments. Le but étant de diversifiée son alimentation qui ne comporte qu'un fruit, aucuns légumes, aucunes viandes réelles.

La rigidité alimentaire de Tommy, je l'ai déjà expliqué, touche tout ses sens. La vue, l'odorat, le goûter, le toucher. Il peut voir un aliment, le prendre et le lâcher rapidement avec dégoût. Parfois juste le voir il repousse l'assiette, ou bien il peut prendre un aliment, le mettre dans sa bouche et le recracher. Quand ce n'est pas un sens qui cause le problème, c'est un autre.

Nous avons donc à ce moment décidé de travailler la vue. Présenter des aliments par correspondance de couleur. Une pomme, la même couleur que la banane. Un ringolo pour présenter du fromage en tranche orange.

L'éducatrice a travaillé fort en 1 pour 1. Après quelque temps, elle a réussi à lui faire accepter les grilled-cheese, qui fait maintenant parti de son alimentation hebdomadaire.

Elle a aussi réussi à lui faire manger des raisins secs.

Les vacances sont arrivées, le travail sur l'alimentation a été relâché pour reprendre tranquillement dernièrement, tout en étant en attente des recommandations d'ergothérapeute.

Les pommes qu'il ne croquait pas il y a quelques mois, il peut maintenant les manger correctement et plusieurs morceaux.

Ça parait bien n'est-ce pas?

Pourtant ce n'est pas si simple. Pour introduire un nouvel aliment on procède sous forme de jeu. Tommy mange un morceau, il a un morceau de casse-tête en récompense (pour ne donner qu'un exemple). À tous les jours l'aliment(la pomme) est représenté à Tommy sous cette forme. Tommy le mange, la plupart du temps sans chigner.

Et pourtant, après plusieurs jours (voir au moins 2 semaines) l'aliment semble rester une "obligation" et non un plaisir. La pomme, qu'il mange en petit morceaux plusieurs jours, reste un aliment qu'il refuse de manger de façon naturelle. La même chose pour les raisins secs du printemps dernier, qui étaient mangé en thérapie mais qu'il refusait dans toutes autres circonstances.

Alors pour Tommy, deux ans plus tard, une éducatrice qui fait de son mieux mais qui cherche encore le truc miracle et des parents qui se plient à l'alimentation stricte de fiston, manger c'est compliqué. Deux ans après le premier message écrit ici concernant son alimentation, rien n'a vraiment changé.


Je pourrais arrêter là vous savez?

J'ai été gâté une fois. Avec ma grande fille qui mangeait de tout, qui mangeait comme nous.

J'avais déjà les mains pleines avec les restrictions alimentaires de fiston.

Mais la minie puce trouvait que ce n'était pas suffisament.

Je ne dirais pas que la puce a une rigidité. À vrai dire je n'ai pas les qualifications requises pour juger de sa problématique à elle. C'est peut-être seulement dans son caractère, mais la minie est difficile.

J'aimerais bien me limiter à dire que c'est une question de goût, mais dans son cas, c'est plus complexe.

La minie n'aime pas les légumes, surtout pas les carottes, patates sucrées qui ne passent vraiment pas. Elle refuse aussi les patates pilées depuis quelques temps, tout comme n,importe quel autre aliment de la même couleur. Elle mange "un peu" du mélange de légumes surgelés. Elle mange une fois de temps en temps un morceau de brocoli, quelques grains de mais.

La viande, c'est ok mais en général, elle ne mange pas beaucoup.

Alors déjà, avec le goût, on est limité avec la puce aussi même si ce n'est pas aussi compliqué que son frère.

Mais la minie a eu 3 ans et elle ne mange pas comme nous, dans le sens physique du terme.

La minie a de la difficulté avec la manipulation des ustensiles. Elle pleure aussi si elle échappe un morceau et refuse de continuer à manger d'elle-même si c'est le cas.  "J'ai besoin d'aide", "non c'est toi"  sont des phrases que j'entends à tous les repas. Pour des choses simples qui habituellement sont acquises à son âge.

Trois ans, et si on veut qu'elle mange un peu dans une journée, on doit la nourrir.

Il y a trois complications à son alimentation.

1. Ses goûts, mais c'est gérable.
2. La manipulation difficile des ustensiles et sa réaction lorsqu,elle en échappe un peu.
3. Sa distraction.

La minie puce est distraite. Très distraite. Elle parle, chante, brasse la tête, regarde en arrière, en avant, s'asseoit croche, cogne ses mains sur la table. Finalement elle fait tout, sauf manger.

Hey oui croyez-nous, on a essayé de laisser aller, avertir, ignorer et enlever le repas si nécessaire et on se ramasse ainsi avec une enfant qui ne mange pas plus parce que manger pour elle ne semble pas être quelque chose de très agréable.

Le repas ne doit pas devenir un moment désagréable, c'est ce qu'on lit, entend et se fait conseiller partout. Mais qu'est-ce qu'on fait si enlever l'assiette mène à une crise de larmes parce que fillette a faim mais considère qu'elle ne peut pas manger elle-même?  On vient de rendre le moment punitif et négatif non?

Manger c'est compliqué. Tantôt la cocotte demandait une collation. Une purée de pomme. La purée a fini en partie sur la table, avec une puce qui pleurait pour avoir une serviette pour essuyer le tout. Par la suite par une cocotte qui pleurait parce qu'il y avait quelque chose dans sa cuillère qui ne faisait pas l'affaire? Pour finir avec la débarbouillette carrément dans le contenant de purée et une cocotte en larmes parce qu'on a enlevé la purée.


Et est venue l'idée de mon post de ce soir.... qui réalise que manger, ce n'est pas si simple finalement!

2 commentaires:

vieille sacoche

Oh my God que je te comprends ! Le seul conseil que je me permets de te donner est de ne pas abandonner. Continue de lui faire gouter des nouvelles choses. Le pédiatre de fils m'a suggéré 10 tentatives avant d'abandonné un aliment. Mon fils aussi a eu sa phase yogourt. Il faut y revenir graduellement. Justement hier soir au souper, nous avons remporté un petit combat. 1 cuillère de sauce à spaghetti (très lisse et sans texture) mélangé dans un bol de spaghetti blanc. J'avais le goût de sortir sur le balcon et de le crier à tous le monde.
http://vieillesacoche.blogspot.com/2010/08/la-fameuse-boite-lunch.html

Anonyme

ce que je te dit c'est merci. j'ai un ted ns avec qui ce nest pas très facile c'est temps ci et en lisant ce toi tu vis finalement ce n'est pas si pire chez nous. Le mien a 11 ans et n,accepte pas la différance et ne veut aucune aide alors c'est de la négo sur tout. il efuse maintenant l,aide de l'école. Je suis triste de voir son avenir de quoi?? j'ai trois autres enfants qui eux n'ont rien pour l'instant!! on entend souvent parler d'enfants plus jeunes mais pas aussi grand que le mien. quand tu parle que tu sens seule je te comprends à 100%. Quand je parle du mien les gens me disent souvent a le mien aussi fait ça desfois mais moi ce n'est pas desfois c'est tout le temps. Je me pose la question pourquoi moi mais je me dis que je dois être capable de vivre avec cela mais des jours je n'en peux plus et de lire des témoignage comme le tien ça remet les pendules à l'heure et redonne de l'énergie jusqu'à la prochaine fois!! Bonne chance et je vais surement revenir te lire!!

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