jeudi 13 juin 2013

Attention... je parle

Aujourd'hui, parlons un peu de moi.  Moi en tant que moi en tant que personne.

Pour parler, je parle.

Je suis une personne qui est loin d'être extravertie. Aussi étrange cela puisse paraitre quand tu écris depuis bientôt 5 ans sur ta vie, publiquement, vu par des milliers de personnes. Non, je suis même plutôt le type gêné.

Pour parler, je parle, et pas qu'un peu.  Assez, qu'après, je regrette, je sens que j'ai trop parler, que j'ai dérangé, que j'en ai trop dit, que j'ai dit des niaiseries, mais... impossible de m'arrêter.

Par passion, par idées qui me passent par la tête, parce que j'aime être honnête (je l'ai dit ne me demandez moi pas "comment ça va" si vous ne voulez pas que je commence un discours!)

Tsé, quand même la caissière de l'épicerie te reconnait et te demande des nouvelles des  rénovations de ta maison! 

Mais j'aime ça, je crois (j'espère) que les gens l'apprécient pour la plupart. Mais bon... naïve suis-je peut-être.

Savez-vous que j'avais une estime de moi bien amochée?  C'est le résultat d'années scolaires difficiles, d'intimidation, d'isolement. Malheureusement, ça ne revient pas d'un claquement de doigt cette estime et pire j'ai tellement mais tellement de peine si j'ai dit quelque chose qui peut avoir blesser quelqu'un et paf, l'estime en reprend un autre coup.


Pourquoi je parle de moi aujourd'hui? 


Parce que hier, c'était la rencontre avec les professionnels de l'école à Tommy. Et... je parle.

Assez, qu'après, j'ai l'impression qu'on va croire de moi que je me fous un peu de ce qu'ils ont à me dire!  C'est pas rien ça!  Pourtant je suis intéressée, mais arrêtez-moi quelqu'un, j'en ai toujours trop à dire.

Je crois tout de même que c'est une partie de ma personnalité qui fait que les gens savent rapidement à qui et à quoi ils ont affaire. Pas de détours je suis honnête et directe.

Bon, je sais me taire, mais encore.

Malheureusement, j'ai fait une gaffe il y a quelques mois lorsque j'ai écrit mon texte suite au plan d'intervention de Tommy. Parce que j'ai "nommé" (sans dire de nom) un exemple d'un professionnel et que malgré moi, c'était tout à fait involontaire, ce qui se voulait une réflexion a pu paraitre méchant. Ce n'était pas mon but et j'ai réexpliqué le tout par après rapidement. Mais le mal était fait. Autant pour la perception qu'on a pu avoir de ma pensée sur l'utilité de l'école que de ma pensée sur les intervenants qui gravitent autour de nos enfants.

On a dit dernièrement que ce que je disais pouvais être déprimante. Que ça démoralisait les parents ou bien leur donnait une image négative de ce qui les attendait (exemple pour le monde scolaire) alors que mon but était de montrer ce qu'on peut vivre, les écarts entre l'école et la maison, les attentes différentes des parents versus les professionnels, la réalité concernant les interventions précoces versus les attentes très élevées des parents.

Peut-être. Parce que j'ai pris une voie différente où j'essaie de montrer la médaille de tout ses côtés sans exceptions avec ses détails remarquables comme ses petites erreurs... 

Le but. Simple. Que les parents puissent savoir qu'ils ne sont pas les seuls avec certains sentiments qui les habitent. Qu'ils ne sont pas des extra-terrestres sur cette terre avec leur enfant. Bien entendu que tous ne vivent pas les mêmes émotions, mais je crois au fil de mes lectures depuis plusieurs années, que ça se ressemble, sur beaucoup de point nous passons par les mêmes inquiétudes, les mêmes étapes, les joies, le découragement d'une régression, l'espoir qui s'amenuise quand on voit que ça ne va pas aussi vite qu'on le croyait, la bouffée de joie quand arrive un progrès inattendu...


Depuis toutes ces années, je parle, j'écris, et je suis honnête. Je ne garde rien, ni le beau, ni le moins beau. Ici, on sait à quoi s'attendre, je ne tiens pas à garder les gens sur un nuage, mais je ne veux surtout pas non plus les démoraliser.

Une petite mise au point a été faite, parce que je sais que mes écrits sont publics, accessibles à tous avec les risques que ça comporte, surtout, lorsque des gens lisent un texte, sans connaitre le contexte, le style d'écriture et la personne qui se retrouve derrières ces mots.

C'est un risque, disons-le en toute honnêteté, d'écrire publiquement, une partie de sa vie. J'ose tout de même croire que j'ai beaucoup plus aidé les gens que le contraire.


Donc, hier, j'ai parlé, encore... un peu de tout, de mes perceptions, de mes excuses, de Tommy...


On a fait un bilan des apprentissages de Tommy, ses progrès, son année qui a été meilleure que l'an dernier. Bien entendu, on parle en autiste, alors, les progrès se font à un rythme différent, mais l'important c'est qu'ils y soient. Et s'il n'y étaient pas? Honnêtement, parlant de moi moi, ça n'aurait pas changé grand chose. Je n'aurais pas été plus triste ou plus heureuse. L'important c'est qu'il est dans un bon milieu, que je sens qu'il y est heureux et surtout, qu'il apprend à vivre en groupe, en société, qu'il est valorisé à sa façon dans tout ce qu'il fait là-bas.


En attendant, c'est le temps que l'école finisse. Tommy est tanné et tout le monde écope.  On reprendra notre souffle pour une autre année dans le monde de la marmotte! Parce qu'avec un autiste comme Tommy, les années se ressemblent étrangement.

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