samedi 22 septembre 2012

Pas vraiment négatif, pas vraiment positif

Je vous avertis ce soir, l'idée se bouscule dans ma tête et je n'ai aucune idée de ce que ça donnera une fois écrit! Désolé si jamais c'est décousu par moment!

Ça a comment par une simple question. 

"Qu'est-ce que l'autisme a changé dans votre vie?".  Parlant des rêves, des projets qu'on avait, des choses qu'on voulait mais ne peut pas faire...

Et la première réponse fut qu'il était difficile de répondre sans avoir l'impression d'être fataliste.

En un quart de seconde, j'ai décidé de vous écrire ce soir. Et les idées, les réflexions se promènent dans ma tête.

Souvent, avant de commencer à écrire, j'ai déjà un paragraphe entier dans ma tête, et je me lance en vitesse sur l'ordinateur pour ne pas perdre le fil. Là, je me suis lancée, en vitesse, mais le premier paragraphe n'est pas écrit.

La personne a ajouté qu'elle devait alors se concentré sur le positif parce que l'acceptation du diagnostic était encore difficile.

Et je repense à mon discours concernant l'autisme, concernant le fait que ce n'est pas un drame, mais en même temps, ce n'est pas non plus positif, sans être totalement négatif.

Vous me voyez venir avec mon titre! 

Et les idées continuent d'apparaître (ou plutôt se faire entendre!) dans ma tête.

J'ai repensé aux témoignages que j'ai souvent lu, aux discours à la télévision que j'ai souvent entendu, aux écrits de personnes vivant les démarches ou le diagnostic récent.

Quand on regarde tout ça, c'est difficile de faire autrement que d'y voir du négatif.  Un peu comme il y a deux semaines (je vous l'ai dit, ça se promène dans ma tête ce soir!) on m'a dit que mes écrits étaient sombres et semblaient être négatifs alors que ce n'était pas du tout du tout le but de ceux-ci.

Mais quand on y pense, quand on décrit notre vie, les défis de l'autisme, c'est ce que les gens remarquent, c'est le triste, la peine, les combats, parce que c'est ça notre vie et quand on en parle, on peint un portrait réaliste de ce qui se passe.  On ne racontera pas comment la routine du matin est géniale si notre enfant n'est pas autonome.

Ici, j'essaie d'être juste, j'essaie de doser entre les bons comme les moins bons moments.

Mais moins bons? Plutôt difficiles.  Mais négatifs? Pas vraiment, pas pour moi, juste réalistes.

Il faut être honnête, si je n'étais pas moi, et que j'étais une lectrice de mon blogue, probablement que je serais attristée par les écrits de cette personne. Quand on le vit, c'est différent. Les émotions ne sont pas les mêmes.

De l'autre côté, j'aime écrit les beaux moments, les petites joies, les grandes réussites. Ils sont présents et ils nous permettent de continuer. C'est notre rayon de soleil de la journée. Mais peut-on décrire ces moments comme étant "positif" de l'autisme? Je ne crois pas non plus. Parce que pour les vivre, pour qu'ils deviennent spéciaux, il faut avoir vécu tout le reste.


Ce soir, j'avais, par ma question, simplement envie de partager, ce qui parfois nous revient à l'esprit, parfois nous ronge un peu de l'intérieur, qu'on tasse et qui revient par moment.

Ce soir, j'avais envie de parler de ce que l'autisme a changé dans ma vie. Ce que j'aimerais, ce que je croyais, ce que je rêvais.


L'autisme seul, dans mon cas, serait probablement légèrement différent de l'autisme multiplié des particularités des autres enfants, parce que j'ai l'impression d'en perdre plus.

La toute première chose, que les particularités de mes enfants a changé, c'est mon retour au travail.

Suite à la naissance de la grande, je me voyais au travail pour quelques mois avant de mettre en route le projet bb2.  À neuf mois, l'intégration de la garderie a été un échec total. À 14 mois, je me suis vue refuser une place en garderie parce que c'était "trop compliqué".  C'est ma maman qui a gardé ma fille durant 4 mois, et finalement, tout ça a mis en route bb2 plus rapidement. Un bébé difficile, heureuse au travail mais torturée et fatiguée et pas de garderie... a été décisif pour revenir à la maison plus rapidement.

Suite à l'hypothèse d'autisme de Tommy et notre minie terreure épuisante plus l'hypothèse d'hyperactivité chez la grande, moi qui était dans un état physique lamentable, j'ai dû, difficilement, prendre la décision de remettre ma démission d'un travail que j'aimais beaucoup.  Si ce n'était de ces particularités multipliées, je visais un retour au travail quatre jours semaine. Croyez-le encore aujourd'hui quand j'en parle, je cache le "moton" qui monte...

Pourtant, je voulais être à la maison avec les enfants, d'ailleurs mon projet de vie était après quelques années sur le marché du travail, revenir à la maison pour ouvrir une garderie. Un autre projet qui a été mis de côté.

Ensuite, l'autisme nous prive de connaître vraiment ce que c'est d'avoir un garçon. Et oui ça fait quelque chose quand tu vois les autres garçons plus ou moins du même âge.

Ensuite, évidemment, bien entendu, nos sorties sont très différentes. Je ne m'empêche pas de sortir, mais l'exigence que c'est les limite. De plus, il y a que les sorties ne sont pas adaptées à notre garçon. Parce qu'on peut oublier le théatre, le cinéma, les musées... etc...  On aimerait pouvoir se promener, montrer des choses, s'émerveiller. La réalité fait qu'on peut le faire, mais on ne le vit pas toujours bien avec Tommy qui ne réagit pas, ne peut pas nous parler, ne comprend pas quand on s'en va... pourquoi on change de direction etc..

Sans avoir perdu totalement espoir, je fais tout de même une croix temporaire sur les sorties familiales que je vois, comme le vélo, le patin...   J'envie ceux qui font des cours de patin avec leurs  enfants, qui partent en vélo... j'aimerais énormément faire ces choses, même les cours de piscine. Mais je vis aussi avec la réalité des difficultés motrices, attentionnelles, gravitationnelles et d'angoisse. Un gros mélange, qui, au lieu de pouvoir partager ces choses en famille, on doit plutôt se diviser... ce qui fait, que j'en fais moins que j'aimerais. Parce que là, je me prive d'être en famille et je n'ai pas envie de cette constante séparation.

Et il y a pour finir, le côté social. Parce qu'à travers tous les rendez-vous, les thérapies, les maladies, les congés, il ne reste plus beaucoup de temps pour faire autre chose et voir du monde.


Comme j'ai tenu à mentionner dans l'autre message de "moi", je ne peux pas dire que je suis mal dans ma vie, qu'elle est négative... parce qu'à travers tout ça, je mérite des rires, des colleux, des beaux moments, je savoure la joie de voir fiston heureux avec sa nouvelle horloge, ou bien de son sourire lorsqu'il trouve une radio et les fils qui vont avec!  J'ai été gâtée de tous les beaux moments qu'on vit avec la naissance d'un enfant, les premières, les rires, les yeux brillants!  Si je ne peux pas dire qu'elle est négative, j'ai tout de même le droit d'affirmer, que l'autisme, ça change une vie, et qu'il peut nous manquer certaines choses. On s'habitue bien entendu à tout, mais le manque est là quand même.

1 commentaires:

Anonyme

Ce type d'activité ressemble beaucoup à la thérapie RDI (Relationship Development Intervention). Je rencontre une consultante via Skype une fois par semaine et elle me propose des activités à faire selon un objectif de développement social et affectif déterminé. L'une des première activité que j'ai fait avec mon grand garçon de 4 ans a été de lui donner des objets qu'il devait jetter dans un contenant (comme vous avec la poubelle). Le but de cette activité était de lui apprendre à avoir du plaisir à faire une activité ''avec maman''. Notre objectif présent est de développer chez lui le besoin de nous regarder pour obtenir de l'information.... il nous reste beaucoup de travail à faire...

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