mardi 1 mars 2011

Des petits riens

Les petits riens, ce sont en fait des choses banales, qu'on ne remarque habituellement pas. Ces petits riens qui font de la vie des parents avec un enfant différent une montagne russe.

Les petits riens ce sont des détails tellement précis, qui nous rendent un peu fous...

Une goutte d'eau sur un gobelet.
Un cheveux pris entre les orteils.
Un calinours posé à l'envers sur l'oreiller.
Un oreiller tourné du mauvais coté.
Un morceau de galette qui s'est défait.
Une graine de pâté qui est tombée par terre.
Un ventilateur qui tourne au plafond.
Des manches de chandail relevées.
Un chapeau "mal" attaché.
Un plat "trop chaud".
Un toutou qui tombe dans la neige.
Une bouche d'égoût.
Un livret d'instruction.
Un vieu fauteuil.
Une lumière qui clignote.
Des escaliers sans contre-marche.

Je pourrais sûrement continuer la liste mais ce sont les idées qui me viennent en tête présentement. D'ailleurs je suis relativement chanceuse, parce que pour certaines familles, ces petits riens sont beaucoup plus envahissants et compliqués.

Ces petits riens peuvent être source de stimulation, source d'angoisse, source de drame.

Ces petits riens on fini par les "voir" avant qu'ils arrivent. Ces petits riens sont tellement nombreux, qu'ils sont loins d'être "rien" dans la vie de l'enfant et de ses parents.

Ces petits riens amènent régulièrement des jugements de toute sorte. Enfant roi, mal élevé, parent sans autorité... caprices...

C'est avec ces petits riens qu'on doit traverser les journées. Certaines journées sont plus faciles, et les "petits riens" ne semblent pas trop envahissant, et d'autres jours, ils amènent à gérer des crises par dessus crises, à faire la "police", à limiter les dégats.


Le gobelet mouillé, c'est un petit rien qui amène une petite fille en larmes. Il faut l'essuyer, et n'oubliez surtout pas UNE GOUTTE.  C'est un petit rien nouveau, probablement passager, qui nous amènent quand même à se questionner. Pourquoi ce petit détail est soudain dérangeant au point d'amener une fillette en larmes?

Les escaliers sans contre-marche c'était une petite fille qui hurlait, tremblant de tous ses membres, lorsque c'était le temps de les gravir.

Le vieu fauteuil, le livret d'instruction, ou toute autre banalité qui "traine" dans la maison, prend une importance incroyable dans la vie de la grande fille. Se départir d'un objet banal est difficile, angoissant, source de larmes. Évitez surtout de le jeter directement aux poubelles, parce que le méchant camion de vidanges risque de le briser. Pensez des détails comme le mettre dans un sac, pour éviter de voir le fameux objet tomber dans le camion directement. Si il est dans un sac, on évitera une crise d'angoisse.

La bouche d'égoût, ou les "manhole", peuvent amener garçon à se lancer dans le milieu de la rue pour aller regarder l'eau tomber, lancer des roches dans les petits trous, et lire les lettres qu'on y trouve.

Un toutou qui tombe dans la neige, c'est un drame, tout simplement. Un drame qu'on tente de transformer en plaisir. Il aime ça le toutou la neige, c'est pas grave, on peut l'essuyer.

Un chapeau "mal attaché".  Ah bon!  Parce qu'il arrive souvent que fiston me demande de rattacher son chapeau après que son papa l'est déjà fait.

Les manches de chandails ça ne se relève pas d'accord????  Les manches on les baisse bon!  Parce que fiston ne manquera pas de remarquer ce détail et tirer lui-même sur les manches de votre chandail pour les replacer.

Un morceau de galette qui s'est défait, peut amener à voir la galette au complet égrainnée sur la table.

Une graine de pâté qui tombe, c'est évident que les autres graines doivent suivre la première. Ne me demandez pas pourquoi!  C'est un non-sens, le groupe a été "séparé" ?

Un plat trop chaud.  La chaleur tout court. Parce que même que dès que ce n'est pas FROID... on doit souffler. Chaud ou pas, impossible de manger si on a pas souffler sur TOUS les aliments de l'assiette.

Un ventilateur au plafond d'une épicerie, attention au poteau devant, il se pourrait que fiston se pète la tête une millième fois.

Un cheveux pris entre les orteils. Oui un cheveux. Parce que c'est une extrême sensibilité chez la minie puce, RIEN ne doit aller entre les orteils. C'est une terreur qui la fera figer sur place, hurlant à plein poumon. C'est une peur si intense qu'elle a même de la difficulté à accepter l'explication et voir quelqu'un d'autre toucher son "entre-orteil".


Pour moi ce n'est "rien", je sais que certains en vivent beaucoup plus, mais c'est fou tous les détails qu'on fini par devoir surveiller, qu'on doit parfois deviner, comme fiston ce matin qui est tombé deux fois en descendant les escaliers, il regardait "un petit rien" que je n'ai jamais réussi à deviner. Parfois c'est étourdissant, on ne sait plus où donner de la tête!


Les petits riens c'est aussi des petites choses qui deviennent source d'émerveillement. Des détails qu'on ne remarque habituellement pas.

Comme fiston qui ce soir, nous a montré notre nouveau compagnon en l'appelant par son nom. Pourtant nous ne lui avons pas enseigné directement, mais de lui-même il nous a montré le lapin en disant son nom!

C'est entendre un vrai OUI à 4 ans et demi.


La vie avec un enfant différent est remplie de "petits riens", qui finalement sont de "grands quelque chose".

1 commentaires:

Anonyme

Je comprends ce genre de choses. Perso, je déteste les escaliers sans contre-marche, j'ai toujours la hantise de passer à travers. Je sais que c'est stupide, mais c'est ainsi. Des enfants dits "normaux" peuvent aussi avoir ce genre de phobies. Mais c'est dur quand il y en a beaucoup. Je vous admire et je vous souhaite bon courage.

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