mardi 27 mars 2012

Heureux... mais à quel prix

J'aurais envie d'écrire plus souvent mais le temps nous manque. Il y a aussi cette impression que je raconterais de toute façon encore et encore les mêmes choses.

Tommy grandit, il évolu assez bien, il comprend un peu plus, il parle un peu plus pour exprimer des choses simples, mais le reste, c'est du déjà vu.


Tous les parents souhaitent voir leur enfant heureux. Bien entendu, dans la vie de parent et l'éducation que demande les jeunes enfants, ça arrive qu'on ne fait pas leur bonheur.  On réprimande, on enlève un privilège...  Avec Tommy, c'est différent.

Mon souhait premier, comme tout le monde, c'est d'avoir un enfant heureux.

Si je suis cette logique, je ne veux donc pas priver mon enfant de ce qui fait son bonheur dans une journée. L'autostimulation visuelle!

Si je suis cette logique... j'empêche mon enfant d'évoluer et de sortir de sa "bulle" comme ils disent.

Si je suis ma logique... mon souhait premier de le voir heureux est celui qui entre en conflit avec le besoin de le stimuler pour qu'il puisse devenir plus autonome dans le futur.


À partir de cette constatation qu'est-ce qu'on fait?


Parce qu'il y a eu la semaine de relâche, et il y a son besoin INTENSE des dernières semaines de se stimuler de toutes les façons possibles. Au centre d'achat on doit le surveiller sinon il veut replacer les télévisions, caisses de son, les pancartes qui ne sont pas droites comme elles le devraient dans sa tête.

À la maison il veut aligner, regrouper, aligner, regrouper, aligner, regrouper, aligner, regrouper....

Mon souhait c'est de voir mon enfant heureux. Et dans ces moments où il peut faire ce qu'il veut, j'ai un garçon très heureux. Souriant, sautillant de joie, rieur...


Comme n'importe qui non?  La différence c'est qu'il ne comprend pas vraiment nos demandes... il ne voit pas l'intérêt de participer à un jeu de groupe et il ne sait pas adéquatement exprimer les émotions que nos demandes lui font ressentir.

Un enfant qui peut parler va se plaindre, "ça me tente pas, c'est plate..."  et on peut verbaliser nos attentes en expliquant que le "fun" revient après.

Tommy, on peut le voir pleurer, on peut s'asseoir à côté de lui et essayer de le consoler... mais dans le fond, quand ça arrive, j'ai de la peine moi aussi.

Si je veux jouer avec lui, à des jeux fonctionnels, qui peuvent lui apporter une certaine stimulation intéressante, lui accorder du temps tout simplement, j'ai, ces temps-ci, un petit garçon résistant et triste, tout ce qui va à l'encontre de mon souhait premier.

Tommy nous aime, je n'ai aucun doute, mais il n'a pas besoin de ce contact "typique", il n'a pas besoin de jouer avec nous, d'avoir notre attention. Je dirais même que de l'exiger c'est probablement aussi pire que de réprimander un enfant qui fait un mauvais coup.

J'arrive difficilement à trouver le bon dosage dans ma réalité actuelle avec lui. J'aurais envie d'écouter mon coeur qui veut voir son enfant souriant et heureux tout simplement.

Je veux l'aider à grandir, à se développer, à aller plus loin, mais malheureusement, il ne peut pas m'aider lui... il ne peut pas me dire ce qu'il aime, ce qu'il n'aime pas, ce qu'il voudrait faire, ce qu'il déteste... Il peut simplement sourire, rire, pleurer et crier.


L'éducation d'un enfant comme Tommy c'est différent et difficile...
(et les idées se bousculent dans ma tête, j'arrive difficilement à les mettre noir sur blanc)

6 commentaires:

Simplement Autiste

C'est déchirant! En voulant les aider à évoluer, on les rend malheureux. Des jours je voudrais le laisser tranquille dans son monde, mais je sais bien que ce ne serait pas bien pour lui dans sa vie. Pas facile!

Anonyme

Faut relativiser... Apprendre par le jeu, c'est une belle théorie, mais en pratique, les "vrais apprentissages" de la vie se font rarement dans la douceur et la joie. La vraie vie, elle apprend les vraies choses à coups de "claques sur la gueule". On apprend de nos échecs pcq ils sont désagréables et qu'on ne veut pas les répéter.

Oui, il faut que tu sortes ton petit prince de sa tour d'ivoire pour qu'il apprenne la vie, aussi plate et déchirant que ça puisse être, mais c'est ça le rôle "typique" des parents...

Fofie.

Annie

ien entendu fofie et c'est ce que je dis et comme j'explique aussi la différence c'est que l'enfant qui comprend c'est beaucoup plus simple et moins déchirant.

Tommy ne sait pas vraiment ce qu'on attend de lui, pourquoi on veut faire ces choses etc... il ne faut pas oublier qu'il n'a la compréhension que d'un bébé de 20 mois environ. Alors oui c'est déchirant parce que tu te verrais avoir toutes ces exigences avec un bébé de cet âge-là?

Anonyme

Encore une fois, je ne crois pas que les enfants en générale comprennent vraiment pourquoi on leur fait faire telle ou telle chose (ok, un enfant neurotypique va comprendre pourquoi on le fait jouer à un jeu, du moins pour qu'il s'amuse, mais il ne comprendra pas qu'on va vouloir aussi l'aider à développer telle ou telle habileté). Je vois tellement souvent des parents d'enfants neurotypiques avoir des exigences "niveau adulte" de leur progéniture (rien que obliger son enfant à se laver. Il n'en a rien à foutre l'enfant d'être tout propre. C'est une exigence d'adulte pcq on sait que les adultes vont juger notre enfant, et nous par la bande, s'il est sale.)

Mais oui, je le sais trop bien à quel point c'est épuisant et déchirant (en fait, très personnellement, je ne trouve pas ça déchirant, je trouve ça "frustrant". Et je précise, ce n'est pas mon enfant qui me frustre, c'est mon incapacité à lui fournir une information dans un "langage" qu'il peut comprendre) d'essayer de faire faire qqch à notre enfant non-neurotypique quand nos explications n'arrivent à faire leur chemin vers sa compréhension.

Dans le fond, mon point est le suivant : je crois qu'on se fait berner par la capacité d'adaptation et de résilience des enfants neurotypiques. Je crois que les parents font souvent de la projection en pensant que leur enfant "comprend le pourquoi du quoi", on leur attribue un raisonnement d'adulte, alors qu'avoir d'avoir un bagage d'expérience d'adulte en bas âge (ce qui, malheureusement, est le cas pour quelque-un), c'est anormal. Moi, je prétends que ces enfants comprennent moins qu'on pense, mais "achètent la paix" quand on leur demande qqch qui ne fait pas leur affaire.

Fofie.

Annie

Oui mais ma comparaison n'a rien à voir avec neurotypique ou pas, seulement à pouvoir s'exprimer et comprendre.

Si un enfant joue trop à des jeux vidéos, il comprend pas pourquoi son parent veut limiter le temps. Ça je le sais c'est évident. Par contre tu peux expliquer verbalement, on joue x temps, tu fais autre chose, tu vas avoir le droit d'y retourner. Il peut nous dire pourquoi il aime jouer à ces jeux là etc...

Les filles si je les appelles pour venir souper ou que je leur dis de ranger. Elles chialent comme n'importe quel enfant, mais elles ont compris ce que j'attends d'elles et elles savent que de lâcher une activité X ne veut pas dire que c'est terminé pour toujours. Si elles s'étendent trop en jouant on peut leur demander de ramasser un peu, de continuer leur jeu ailleurs etc..

Ce sont des choses que Tommy ne comprend pas et c'est ça qui est triste de le "runner" comme ça en déchiffrant toute l'incompréhension de ce qui se passe dans son visage. La peine, ne pas pouvoir s'exprimer, nous dire qu'il voudrait continuer. Quand on fait des commissions il pleure si on doit arrêter mettre du gaz, il pleure tout le long parce qu'il comprend pas qu'on arrête et qu'il débarque pas et encore une fois il ne peut pas mettre de mots dessus.

Je ne parlais pas de stimulation, d'apprendre à écrire ou de faire l'école mais vraiment de choses simples de la vie de tous les jours comme de lâcher un jeu pour venir souper, ou simplement d'être capable de faire autre chose que de s'autostimuler partout à temps plein.

Anonyme

Dans le fonds, peut-être que ce qui nous fait mal en tant que parent, c'est de sentir notre enfant "agressé" par son incompréhension. De voir que (bon,je vais encore référé à un enfant neurotypique, mais je n'arrive pas à l'exprimer autrement) même s'il ne comprend pas, il n'arrive pas à se laisser aller à sa confiance en l'adulte pour avoir foi que malgré sa frustration, si son parent lui dit de faire qqch, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison même s'il ne la comprend pas.

Un peu comme si on n'assistait plusieurs fois par jours à la fin de son monde...

Fofie.

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