Lorsque les principes ne tiennent plus
Tous ceux qui ont des enfants comprendront une chose ici.
Avant d'avoir nos enfants, nous avons tous notre petite façon de voir leur future éducation.
"Moi je ne ferai pas ci ou ça avec eux"
"Moi je ne laisserais jamais mes enfants faire ça"
Lorsque les enfants arrivent dans notre vie on réalise habituellement assez vite que nos principes ne tiennent pas toujours la route, ou bien qu'ils ne vont pas avec notre enfant en particulier.
Un exemple banal est celui concernant les barrures d'armoires. Certains disent qu'ils n'utiliseront jamais ça pour leurs enfants, qu'il faut leurs enseigner à ne pas fouiller, que c'est la base même de l'éducation. Ces mêmes personnes pourront parfois revenir sur leur principe le jour où ils auront un enfant pour qui même le NON le plus ferme et la plus grande constance ne viendront pas à bout du fouillage d'armoire... et finiront malgré eux par barrer les fameuses armoires.
J'ai toujours eu comme philosophie de suivre le rythme de mes enfants, de les laisser être des enfants, ils ont bien le temps de vivre une vie de contrainte en vieillissant (lois, contraintes monétaire à l'âge adulte.. etc.). Je ne suis pas du type chaise de punition avant un certain âge non plus, alors que certaines de mes connaissances commencent ce type de discipline très tôt.
Mes principes m'ont sauvés la vie. Ma façon de voir face à mes enfants m'a éviter une TONNE de frustrations de tout genre. Frustration à l'heure des repas et toute autre frustration qu'on peut vivre à longueur de journée avec de jeunes enfants qui découvrent la vie !!! J'ai laissé ma grande apprendre beaucoup de choses d'elle-même et j'ai été chanceuse à ce niveau je le sais.
Toutefois, avec Tommy, ce beau principe idéal pour moi ne tient plus. Si j'attends de suivre son rythme, ça n'avancera pas fort. On devra travailler beaucoup avec lui pour lui enseigner les choses de bases de la vie.
De plus, je dois revoir mes principes au niveau de l'alimentation, l'heure des repas, le ramassage...
Tommy mange trois choses (quand ça va bien!)... alors on oubliera les beaux repas santé que j'essaie de faire pour mes enfants. Je dois me résigner à nourrir mon garçon de pâté à la viande (marques d'épicerie seulement), de macaroni au fromage et des croquettes de poulet avec frites. Si vous saviez comment ça me dégoûte de lui offrir ces repas jours après jours. Aucuns légumes, et un seul fruit : les bananes.
Tommy est malade présentement et c'est encore pire... il ne se nourrit que de galettes.
L'heure des repas que je voulais tranquille aura été dans les premières années de vie de mes enfants, devant la TÉLÉVISION. Seul et unique truc, dont j'avais bien honte malgré moi, pour les faire manger. Ma grande parce qu'elle vomissait son repas si c'était autrement, mon gars parce que sinon il ne mange pas, et la minie ça m'a sauvé la vie les premiers mois d'alimentation solide. Maintenant c'est rare et j'en suis bien heureuse MAIS oui de passer par dessus ce principe m'a enlevé d'énormes frustrations. J'ai suivi leur rythme et j'ai essayer d'être à l'écoute... j'ai laissé de coté ma façon de voir... et c'est une chose essentielle avec des enfants "hors normes".
Ensuite, les jouets ! Oh si vous veniez dans ma maison... des jouets il y en a à perte de vue. En haut et en bas ! Moi qui croyait ne plus investir en jouet ENFIN... je commence à magasiner pour Tommy, on fait le plein de jouets sonores et éducatifs à la fois parce que c'est la porte de son apprentissage.
Le ramassage ? Essayez de faire ramasser les jouets à une enfant de 4 ans qui a déjà ses propres difficultés en lui expliquant que son frère lui n'a pas besoin de le faire. On passe à coté. Elle nous aide à notre demande, mais on est bien loin des "va ramasser ta chambre". Tommy lance beaucoup. L'escalier est pour lui et la minie un moyen d'étudier la loi de la gravité... une fois de temps en temps quand je suis trop occupée à préparer le repas ou la vaisselle, ils se font une joie de lancer par-dessus bord ce qui leur passe par la main. Passer notre temps à empêcher ça chez un enfant comme Tommy alors que c'est sa principale source d'autostimulation, disons que ça demande beaucoup d'énergie... il pourrait pleurer 1hr et retourner le faire parce que c'est plus fort que lui... on tente de contrôler, mais encore là une fois de temps en temps il faut passer par dessus les principes.
Bien entendu je sais que certains pourront ne pas être d'accord et je respecte leur opinion à ce sujet. J'ai choisi mes batailles, je l'assume, je pense que j'ai fait les bons choix pour MES enfants et je mets mon énergie ailleurs. Mais surtout, je n'ai pas l'impression de manquer à ma tâche en terme d'éducation, même si je prends des chemins parfois détournés.
2 commentaires:
C'est fou à quel point je me reconnais.....mais O combien je vis encore avec le regard des autres qui pèsent constamment sur moi....J'ai hâte d'être solide, sûre et confiante comme tu sembles l'être.....Mes enfants sont encore jeunes (2 1/2 et 3 1/2) et mon fils n'est pas encore diagnostiqué TED, mais j'imagine qu'avec les années, on arrive à clouer le bec aux gens qui ne cessent de passer des commentaires sur nos manières d'Agir.....En tout cas, un gros merci, ça fait du bien de te lire!
Ge
Si la lecture peut aider certaines personnes, je ne peux qu'en être heureuse, je le fais pour ça !!!!!
Bon courage dans les démarches et oui le regard c'est ce qui est le plus dur à accepter, ça va venir avec le temps !!!!!!
Merci pour les bons commentaires !
Publier un commentaire