lundi 4 janvier 2010

Présentation

Pourquoi pas ?

Un an et demi plus tard (environ) je suis dûe il me semble pour une présentation en bonne et dûe forme.

En juillet 2008 je passais sans avertissement de maman d'enfants tout à fait "normaux", à maman d'UN enfant à besoin particulier.

En 2008, je débutais les démarches diagnostic pour mon garçon qui était alors âgé de tout juste 2 ans.

Je n'avais aucune idée de ce que l'avenir me réservait mais j'avais une grande confiance en moi, en mon fils et en l'avenir. Je prends mes journées encore plus "au jour le jour" qu'avant. J'ai compris que la situation qui dans ma tête n'était que passagère avec mon garçon, ne l'était peut-être pas tant que ça finalement.

Le parcours de Tommy a évolué d'une façon surprenante, alors que j'y partageais le vécu de mon seul enfant "particulier", me voilà maintenant à vous partager mon vécu en tant que mamans de quatre enfants à besoins particuliers.

Tommy, né en juillet 2006 a un diagnostic d'autisme sévère.

La minie, sa petite soeur de 15 mois plus jeune a un diagnostic de TED plus léger que son frère... à préciser avant l'entrée scolaire...

La grande soeur, novembre 2004, après trois ans de bataille a obtenu de multiples diagnostics TED-NS, TDAH avec impulsivit et trouble anxieux.


Et un petit frère s'est finalement joint à la famille quelques années plus tard, lui aussi avec ses particularités bien à lui.

Je suis une maman tout à fait comme les autres, loin d'être superwoman, je fais mon possible avec mes connaissances et j'essaie d'aider les autres par mes témoignages ci-présents.

Vous pouvez me contacter en tout temps à l'adresse :

annie.dsa@gmail.com

Je rapatrie... ("merge" de blogs)

Tranquillement pas vite, je vais rapatrier les textes du blog de ma grande...  vous pourrez les consulter dans la section à son nom !

http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/01/un-bebe-facile-et-difficile-la-grande-0.html
http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/01/une-petite-fille-en-devenir-la-grande-1.html
http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/01/des-enfants-hors-normes.html
http://ou-est-tommy.blogspot.com/2009/01/ma-fille.html

vendredi 1 janvier 2010

Jasmine se présente

Bonjour,


L’année dernière mon grand frère se présentait à vous. Il ne parle pas, il « bats des ailes », il est dans son monde. Il est Autiste. Mon grand frère apporte beaucoup de joie dans la maison, il aime jouer, rire, sautiller, il est toujours de bonne humeur !


Aujourd’hui c’est à mon tour de me présenter.




Je m'appelle Jasmine.
Je suis une petite fille de 2 ans avec un petit visage bien taquin.


Lors d’une rencontre je peux avoir quelques réactions :

Je peux être très sociable, venir vous voir, vous montrer mes jouets.
Je peux être un peu « sauvage » et pleurer dans les bras de maman.
Je peux vous ignorer totalement comme si vous n’étiez pas là.

À première vue, ces réactions sont tout à fait normales chez une enfant de mon âge.


Si vous essayez d’entrer en contact avec moi vous remarquerez peut-être :


Que je n’écoute pas vraiment.
Que la conversation semble plus à un sens… vous parlez mais je ne réponds pas.
Que je répète une grosse partie de vos paroles (un vrai perroquet croirez-vous).

Vous aurez peut-être de la difficulté à capter mon attention et mon regard. Je ne répondrai pas toujours lorsque vous essaierai de m’appeler par mon prénom.


Dans un contexte de groupe, je peux souvent passer inaperçue. Je passe pour une enfant qui joue tranquille, qui vient vous voir une fois de temps en temps… et parfois pour une enfant un peu difficile. Je passe surtout pour une petite fille tout simplement indépendante.

Lors d’une fête, je suis plus intéressée par mes propres activités plutôt que de jouer avec le groupe. Je suis parfois aussi nerveuse dans un endroit regroupant beaucoup de gens, il se peut que je pleure souvent dans ces circonstances.



Un peu comme mon frère, alors que j’ai maintenant un peu plus de 2 ans, il se peut que vous trouviez que je manque un peu de maturité. Que je semble « mener » mes parents par le bout du nez.

Je ne me déshabille pas seule, ça ne m’intéresse pas.

Mes parents me font encore manger à la cuillère ou je mange avec mes mains.

Je peux faire une crise si je n’ai pas faim ou si le repas qu’on me sert ne m’intéresse pas et tout lancer sur le plancher.

Mes parents ont de la difficulté à me garder assise lors du repas.

Je comprends les consignes simples mais « obéir » est difficile, je passe pour une petite fille capricieuse et rebelle alors que je ne comprends simplement pas toujours le pourquoi de vos demandes.

Je pourrais faire une crise pour laquelle même mes parents auront de la difficulté à trouver la cause.


Parfois, vous trouverez peut-être que mes parents me parlent étrangement, qu’ils me laissent tout faire, qu’ils ne me punissent pas ? 


Je suis une petite fille difficile à satisfaire par moment. Une minute je suis intéressée par une activité et la minute suivante je me fâche.

Mes parents disent de moi que j’ai un bouton « on », « off », qui s’allume et s’éteint sans aucun avertissement. Une minute vous aurez toute mon attention et la suivante je ne suis « plus là ».


À leur grande surprise, mes parents se sont vus recommencer la ronde des spécialistes, presque un an jour pour jour après mon frère. Pendant plusieurs mois ils m’ont vu progresser si bien et régresser un peu après un certain âge. Ils ne s’y attendaient pas.

Mon langage a tardé… maintenant pour les gens qui ne s’y connaissent pas ça passe plutôt inaperçu et j’ai l’air d’une petite qui parle quand même assez bien. Par contre, si vous me mettez en groupe avec des enfants de mon âge et même plus jeunes vous constaterez un « petit quelque chose ».


Ce qui a surtout inquiété mes parents c’est que je ne réagis pas beaucoup à mon environnement. Je semble parfois « sans émotions ». Je ne réagis pas à mon papa qui revient du travail, je ne réagis pas à ma maman qui quitte. Mes parents par moments, trouvaient que je ressemblais beaucoup à mon frère.


Je suis une enfant très difficile depuis mes six mois de vie, et je le suis encore aujourd’hui. Je ne comprends pas les règles donc je n’écoute pas vraiment. Je comprends les consignes de base, mais je dois souvent être mise en contexte. Je pleure beaucoup. Je suis très difficile avec la nourriture. Mes activités sont limitées et peuvent mener parfois à des crises. Je n’aime pas vraiment me faire taquiner, essayer de me faire sourire pourrait plutôt me faire pleurer, je suis fragile et j’ai une bonne grosse bulle !


Mes parents ont d’abord consulté une orthophoniste pour mon langage. Celle-ci dès la première rencontre a soulevé de gros doutes sur mon comportement en général en dehors du langage.

Ils ont alors trouver les coordonnées d’un bon médecin (neuropsychologue) au privé afin de pouvoir obtenir des réponses un peu plus rapidement et surtout avoir la paix d’esprit avec moi qui je l’avoue, leur donne beaucoup de fil à retordre.


Le 10 décembre 2008 mes parents obtenaient le diagnostic Autiste pour mon grand frère.


Le 9 décembre 2009 le neuropsychologue annonçait à mes parents que j’avais moi aussi
un trouble envahissant du développement.

Il n’a pas prononcé le mot autisme, il n’a pas tranché à mon âge et vu la subtilité de mon « cas ». Il a parlé de ce qu’on appelle un trouble envahissant du développement de haut-niveau. C'est-à-dire que mes particularités sont plus légères que celles de mon frère… que mon développement est plus de mon âge.


Mon futur n’est pas écrit d’avance. Chez les enfants avec un diagnostic plus subtil comme le mien il peut y avoir plusieurs issues possibles. Il est possible que je perde mon diagnostic avec l’âge et avec la stimulation intensive. Il est possible que je le converse et qu’il se précise avec l’âge. Il est possible que je traverse la ligne vers un trouble de langage plutôt que TED.


L’important dans le moment présent c’est que mes parents ont besoin d’aide et J’AI besoin d’aide. J’ai besoin qu’on m’apprenne à communiquer. Qu’on m’apprenne à socialiser et qu’on m’ouvre au monde !


Entrer dans mon univers n’est pas de tout repos. Avec mon bouton « on », « off » en constante action mes parents ne savent pas toujours comment s’y prendre avec moi. Ce que j’aime une journée je peux en avoir peur le lendemain, sans avertissement. On s’y prend beaucoup par « essais et erreurs » avec moi. Le conseil le mieux que je puisse vous donner est d’être patient avec moi. Ne pas trop insister si je ne semble pas réceptive, et profiter des beaux moments lorsque la bonne humeur y est !


Comme Tommy, ne soyez pas fâchés si mes parents refusent poliment de me donner à manger le repas que vous aurez préparé ou si je le lance en criant… je ne le fais pas pour être méchante. Soyez compréhensifs envers moi et mes parents, même si je donne l’impression de faire du caprice ou que mes parents donnent l’impression de me surprotéger. Il font le meilleur pour moi avec les connaissances qu’ils ont de mon monde qu’ils essaient de comprendre du mieux qu’ils peuvent à tous les jours.

Même si je ne le démontre pas vraiment soyez assurés que je vais tout de même apprécier votre compagnie "à mon façon".  Mes parents et moi on passe quand même du bon temps et ils apprennent à me connaitre doucement ! 

Au plaisir de vous rencontrer !

mercredi 30 décembre 2009

Quand la compréhension les rendent incompris...

Tommy était un enfant qui a 27 mois avait la compréhension d'un bébé de 9 mois... aussi bien dire une compréhension pratiquement nulle. C'est assez simple, on ne se casse pas la tête à savoir si il comprend, on ne se casse pas la tête à lui faire de longues phrases comme "vient manger c'est l'heure". 

Avec une enfant comme la minie, ou comme tout parents vivant avec un enfant plus de haut-niveau... plus ils comprennent, plus on est mêlés.

Cest comme ça que je me sens aujourd'hui et je ne pense pas être la seule.

La petite minie comprend certaines choses de base.  Elle comprend "montre moi le cheval", "donne moi le chien", "on va prendre un bain", "assis-toi", "va chercher un livre", "qu'est-ce que tu veux?",etc... 

En tant que parents on se sent parfois perdus dans tout ce qu'elle peut comprendre et pourtant elle comprend si peu en même temps.

Elle comprend les choses de base oui, mais elle ne comprend pas les fêtes, le pourquoi d'un gâteau ou des cadeaux, elle ne comprend pas le pourquoi d'un sapin dans le salon, elle ne comprend pas ses émotions etc.

Elle comprend "est-ce que tu veux du yogourt", mais elle ne comprend pas qu'elle peut le refuser sans le lancer au bout de ses bras. 



Avec une enfant comme la minie on se questionne constamment.

Pourquoi un diagnostic ? peuvent penser certaines personnes.

Elle comprend bien (base très de base mais en apparence ça semble beau non ?), elle parle (pour le commun des mortels elle parle bien, pour quelqu'un qui s'y connait, elle fait une grosse partie d'écholalie). 

Est-ce qu'elle a réellement compris ou elle a deviné par le contexte ? 

Elle a lancé son assiette, on ne peut pas vraiment la "chicaner" elle n'a pas conscience du mal de son geste... et d'un autre coté.... est-ce qu'on se trompe ?  

Est-ce qu'elle est seulement gênée dans un certain contexte ou est-ce qu'elle est dans son monde ?

Est-ce qu'elle ne répond pas à son nom volontairement ou involontairement ?


J'ai lu des gens qui racontaient qu'ils trouvaient difficile de faire la différence entre leur enfant TED et leur enfant POINT et je me rends compte aujourd'hui... plus elle va comprendre, plus elle sera incomprise dans son TED autant par nous par moment, que par les autres.


Plus ils comprennent, plus on oubli leurs particularités. Plus ils comprennent, plus on exige. Plus ils comprennent, plus ça passe pour un caprice.

Plus ils comprennent, plus nous-même on ne comprend plus trop.

TSA, TED, Haut-niveau, TED-NS, Asperger, Autisme, Autisme atypique, Kanner…

Vous trouvez mon titre long et étourdissant ?

Imaginez les parents qui naviguent dans ces termes à l’année longue.  En attente de diagnostic, en attente de services. 

Ils essaient du mieux qu’ils peuvent de se démêler, la plupart du temps par eux-mêmes, dans tous ces termes.


Ils essaient aussi du mieux qu’ils peuvent, la plupart du temps par eux-mêmes, de les expliquer à leur famille, leurs amis, l’étranger au magasin qui pense que leur enfant est mal élevé.


Ils se battent même parfois avec les supposés spécialistes dans le domaine.


On va commencer par le début.

TSA : Trouble du spectre autistique (ou trouble dans le spectre de l’autisme)

Nouvelle appellation utilisée pour décrire les troubles envahissants du développement. Les professionnels ont même décidés qu'ils ne distingueraient plus l'autisme du TED-NS par exemple, on parlerait de TSA pour tous...


TED
 : Trouble envahissant du développement

Englobe autisme, TED-NS, Asperger


Haut-niveau :  Des enfants avec un TED de haut niveau signifie des enfants habituellement avec une atteinte moins sévère au niveau interaction, langage… ce sont des enfants avec les caractéristiques TED mais qui fonctionnent mieux que le TED sévère… meilleure autonomie, réussisse à communiquer à leur façon, meilleur développement du langage.  On parle de haut-niveau de fonctionnement traduit de l’anglais High functionning autism.

TED-NS : Trouble envahissant du développement non-spécifié. L’enfant a ce diagnostic lorsqu’il n’a pas toutes les caractéristiques pour obtenir celui d’autisme ou d’asperger.

Asperger : Un TED dit de haut-niveau avec des caractéristiques différentes de l’autisme.  Aucun retard de langage, intérêt dans des domaines particuliers.

Autisme :  Ahhhhh là je parle français ?  Je n’ai pas vraiment besoin de mettre de descriptions ici et pourtant….

Autisme atypique : synonyme de TED-NS … un peu plus clair pour vos familles ? 

Kanner : On utilisera parfois le terme autisme de kanner, pour définir les enfants avec un diagnostic d’autisme classique tel que décrit à l’époque par Léo Kanner.



Lorsque j’ai besoin de parler de mon garçon, je n’ai qu’à dire « autiste »… c’est simple, les gens comprennent.  S’ils veulent plus de détails ?  « Ah bien c’est un petit cas classique comme dans les films ». 

Les gens aussi ont de la compassion, de la pitié peut-être parfois, de la tristesse.  Pauvres parents ça doit être difficile, « autiste »…  !


Si on doit parler de la minie, ou bien d’autres parents se reconnaitront peut-être ici.  Elle a un « TED (trouble envahissant du développement) » (nous n'avons pas encore les rapports ni spécifications entre autisme haut niveau ou ted-ns). 

Je parlerais chinois ça ferait pareil non ?  Certains même vivront des commentaires plates du genre « ah ça doit pas être si grave… c’est moins pire qu’autisme ».  Ou « ah ! Aujourd’hui on cherche à étiqueter inutilement des enfants juste capricieux ou sauvage ».  Les chanceux auront des familles et entourage compréhensifs, les moins se le feront reprocher jours après jours…  Autisme ? Ah ça aurait plus simple non ?  Et dans la tête des gens c’est même « plus grave ».

Je vous rassure je ne le vis pas personnellement, mais je le lis à tous les jours.

En plus de la comparaison entre la gravité d’un TED-NS versus un autiste versus un Asperger… on nous parle aussi de degré.  « Est-ce que c’est sévère ».  Oui pour mon gars. Non pour ma fille.  « Ahhhh soupir de soulagement pour la minie ».

Avec tout le temps qu’on passe à essayer de traduire tous ces termes, il est rare qu’on ait le temps d’expliquer notre réalité de tous les jours… réalité dans laquelle le diagnostic autisme ou TED-NS, sévère ou pas n’a aucune importance.

Lorsqu’on parle de degré… sévère, léger, haut-niveau… on parle en termes de caractéristiques. Tommy a une atteinte sévère au niveau des caractéristiques.  La minie a une atteinte légère (ou haut-niveau).  Lorsqu’on parle de degré on est loin de parler de difficulté.

Ceux qui lisent l’anglais pourront aller lire ce texte qui est quand même bien (un peu complexe vers la fin mais le message y est intéressant) - http://autismville.blogspot.com/2009/10/autism-one-forest-many-paths-why.html

On ne m’a jamais vraiment demandé comment c’était avec mes enfants.  On s’est pour la plupart du temps arrêté au diagnostic.  AUTISTE SÉVÈRE.  TED HAUT-NIVEAU.

C’est clair non ? En apparence c’est évident que la vie avec un autiste sévère est 100 fois pire que le TED de haut-niveau voyons !  Vous comprendrez ici que je parle du moment présent et non du futur qui attend un ou l'autre de mes enfants.

Lorsque les parents obtiennent le diagnostic sévère, c’est ce qui leur traverse l’esprit pour la plupart. Même chose pour les parents qui obtiennent un diagnostic léger… avec un certain soulagement peut-être. On voit le futur...

Comme les enfants « normaux », les enfants TED viennent avec leur caractère.  Leurs intérêts à eux, leurs goûts. Certains ont un caractère plus « têtu », d’autres sont plus facile.

Il arrive quelque fois qu’on m’offre du répit… de mon garçon.  SÉVÈRE… n’oubliez pas ! 


Si on prenait pour une fois nos enfants TED pour ce qu’ils sont et non pour le diagnostic ? 

Le texte anglais que j’ai mis en lien plus haut parle de ce malaise qui existe parfois entre les parents d’enfants TED.  Celui où les personnes avec un enfant plus « légèrement»  atteint, se sentent mal à l’aise d’en parler avec ceux dont l’enfant est plus « sévèrement » atteint.  Ils se sentent mal à l’aise des progrès, ils se sentent mal à l’aise de parfois se plaindre de leur sort. Pour une fois, quelqu’un a pris conscience que le degré du diagnostic n’a RIEN À VOIR avec notre réalité et la « difficulté » que ça peut nous apporter dans la vie de tous les jours.

Je ne peux qu’approuver. 

Ma réalité à moi ?

Mon garçon a un diagnostic SÉVÈRE.

Le matin il se réveille, lève son store et s’assoit pour jouer à son jeu d’aimants.  Il ne demande pas à sortir, il ne demande pas à manger, il ne demande pas à boire, il ne m’appelle pas pour me voir.  Je pourrais le laisser là des heures… sans qu’il ne demande quoique ce soit.


Lorsque j’ouvre sa porte… il part en courant, sautille partout dans la maison en chantant ses chansons.  Sautille entre les deux cadrans sur le comptoir (micro-onde et four) en lisant les chiffres qui changent constamment.  Il peut aussi faire ça pendant des heures si je ne lui offre pas à manger.


Lorsqu’on descend au sous-sol… il s’occupe… il aligne ses lettres, saute sur le trampoline, réaligne ses lettres, fait tourner des roues…


Lorsqu’on remonte, il va s’asseoir tout heureux pour aller écouter l’émission que je vais lui mettre.  Lorsqu’il débarque il sautille jusqu’à son jeu d’aimants dans sa chambre, en chantant et en riant aux éclats.


En sortie à l’épicerie par exemple, il va être dans le panier d’épicerie et il va regarder sagement les fans tourner jusqu’à notre départ, sans un mot.


Le soir pour le coucher, il part en sautillant dans sa chambre avec le sourire aux lèvres, tout heureux qu’on le couche.



Oui il est sévère dans ses caractéristiques, il n’a pas d’autonomie, il n’a pas une compréhension très développé pour son âge, il passe une grosse partie de ses journées en autostimulation si on ne l’occupe pas adéquatement, il ne mange pratiquement rien… mais c’est un enfant FACILE.  Dans toute sa sévérité c’est un enfant heureux, souriant, de bonne humeur, rieur, taquin, c’est un enfant FACILE !


Ma minie avec un diagnostic LÉGER.

Une minute après son réveil, elle pleure.  Elle veut une auto, non finalement pas l’auto, elle veut le casse-tête, non finalement pas le casse-tête, elle veut le yogourt, non finalement pas le yogourt.  Elle est assise dans sa chaise, attachée et réussie à s’en sortir… les jambes sur la table, assise à moitié en dehors de la chaise prête à tomber d’une seconde à l’autre, debout sur la table (pourquoi pas si je suis un peu trop loin pour l’en empêcher). 


Elle ne demande pas à manger, mais elle peut redemander à boire 3 fois de suite par contre.  Elle peut faire une crise pour nous VOIR mettre le jus dans le verre même ! (c’est arrivé une fois). Elle ne déjeune pour la plupart du temps pas.


Au repas, elle lance son assiette par terre, elle la vide sur la table, elle crie parce qu’elle ne veut pas ce qu’on lui offre. Elle accepte une bouchée mais crache la suivante par terre.


Elle pleure en auto. Elle pleurait beaucoup en poussette, dans sa coquille bébé.  Elle pleure dans le panier d’épicerie pour pouvoir débarquer, se lève debout, passe proche de tomber par terre.  Si on se promène elle s’écrase par terre pour ne pas suivre la direction qu’on veut prendre.


Elle pleure s’il y a beaucoup de gens dans une seule pièce.


Elle pleure quand elle tombe par terre. Elle pleurait d’avoir les mains sales. 


Elle pleurait dans le bain pour ne pas embarquer, elle pleure maintenant pour ne pas débarquer.


Elle hurle à l’approche d’une piscine.


Elle grimpe les échelles depuis ses 16 mois, mais rendu en haut pleure pour ne pas glisser et redescendre.


Elle déchire les livres, les boites, elle mange les crayons, elle met tous les petits jouets qu’elle trouve dans sa bouche.

Ma minie dans toute sa "légèreté" est une enfant DIFFICILE.  C'est une enfant demandante, difficile à satisfaire, qui s'occupe peu de temps à une activité, qui demande les bras, qui pleure beaucoup.



Si on arrêtait une petite minute de penser au futur.

Si on arrêtait un petite minute de s'en faire avec les termes diagnostics. 

Si on s'arrêtait à ce qu'on vit, sans malaise face aux parents d'enfants plus sévères...

Si on expliquait une fois pour toute la réalité aux familles

Si on démystifiait une fois pour toute ce qu'apporte comme défi un enfant avec un trouble envahissant du développement...

 ...qu'il soit autiste, asperger, sévère ou léger.

Avoir un enfant autiste... (3)

C'est retenir sa respiration 2 secondes au moment où on donne du macaroni au fromage à son garçon qui le refuse depuis 3 semaines et être soulagée de le voir ENFIN l'accepter de nouveau pour le diner.

C'est recommencer à donner le pâté à la viande de garçon en petits morceaux, 1 à la fois directement sur la table afin qu'il recommence à manger correctement plutôt que seulement défaire la pâté en graines et ne manger que la pâte.

lundi 28 décembre 2009

Dans un monde idéal !

Je ne devais pas écrire de message ce soir.  Petit mal de tête, manque d'inspiration et je me dis qu'il me semble que j'ai pas mal bombardé le blog depuis quelques semaines ! 

Une copine blogeuse à mis ce lien sur sa page et m'a amené à quelques réflexions.

Le traitement comportementale efficace dès 18 mois.
http://www.cyberpresse.ca/sciences/200912/28/01-934446-autisme-le-traitement-comportemental-efficace-des-18-mois.php

On avait déjà mentionné sur le forum de la fédération que des études étaient présentement en cours aussi au Canada à ce sujet. Par contre je n'ai malheureusement pas la source de cette mention.

C'est bien beau n'est-ce pas ?  On fait miroité aux parents un bel espoir par rapport au diagnostic de leur enfant. 

Le problème ?  Où sont les services ?  Et pire encore Où sont les diagnostics ?

Pour avoir accès aux services de centre de réadaptation au Québec, on doit tout d'abord obtenir un diagnostic.

Lorsqu'un parent ou un professionnel à des doutes d'un trouble envahissant du développement, on le met sur une liste d'attente pour une évaluation en pédopsychiatrie.... et quelle liste !!!!!!!!!!!!!!!! 

Dans certaines régions la liste s'allonge à plus d'un an d'attente.  Dans d'autres régions, seulement avoir l'approbation du CLSC afin d'avoir notre enfant sur la liste d'attente relève du défi.  Le CLSC détermine si oui ou non l'enfant est un cas à être évalué en pédopsychiatrie.  Il peut refuser totalement en disant que l'enfant est "normal"... comme il peut demander à ce que l'enfant soit vu quelques mois par leur éducatrice spécialisée.

Des mois et des mois d'attente.

Ça c'est le moins pire tant qu'à moi.

Le pire ?

Et si on commençait par former les professionnels de première ligne adéquatement ?

Je parle de l'orthophoniste du CLSC qui fait perdre 4 mois aux parents avant de leur recommander de consulter leur médecin.

Je parle du travailleur social qui recommande aux parents d'attendre de voir l'éducatrice spécialisée alors que le délai est lui aussi de 3-4 mois.

Mais je parle encore plus du médecin, du pédiatre qui dit aux parents

"votre enfant est seulement paresseux",
"c'est un garçon c'est normal ils sont plus lent",
"attendez ça va débloquer",
"envoyez le à la garderie ça va régler le problème"... 

ou bien si les parents arrivent déjà avec une idée du problème


"voyons, un autiste ça ne regarde pas dans les yeux(ou tout autre cliché qui vous traverse l'esprit à cette lecture)".

"il est trop jeune, on ne peut pas diagnostiquer un TED à 2 ans."


Oui oui je les ai tous entendu. Et plus encore !

Mes enfants ont reçus leur diagnostic à 27 mois et 25 mois. Je me suis battue, j'ai eu la chance de savoir dans quoi je m'embarquais, j'ai "envoyer promener" poliment le travailleur social qui voulait que je perde 3 mois à attendre une éducatrice spécialisée pour mon garçon alors qu'il ne mangeait plus.

À ma fille, j'ai téléphoné au privé, je me suis faites dire qu'elle était trop jeune, que seul un pédopsychiatre pouvait poser le diagnostic etc.. etc.. 

J'ai eu les diagnostics tôt, mais les services, qui ne sont pas très long à avoir ici, prennent tout de même 9 mois à arriver. (plus de 2 ans dans certaines région) Ils recommandent 20hrs ? J'en ai 12hrs.  Ils ont dû couper chez les enfants qui avaient moins de 3 ans au moment de la demande de service afin de pouvoir accommoder le plus de parents possible.

Dans un monde idéal, il y a plusieurs choses à régler avant même d'arriver à la possibilité de recevoir des services de réadaption et ça commence par les services de première ligne qui sont pour plusieurs carrément "out"... qui manquent de formation et qui sont encore dans les "maudits" clichés des années 50.

Dans un monde idéal ?  Les médecins passeraient tous le CHAT, même si ce n'est pas le test le plus fiable, afin de pouvoir possiblement dépister les enfants à risque.

Dans un monde idéal ? Les médecins informeraient les parents des différentes possiblités qui s'offrent à eux... services au privé en attendant, diagnostic au privé etc..

Depuis le mois de décembre, des psychologues formés en trouble envahissant du développement peuvent maintenant donner un diagnostic TED sans passer un pédopsychiatre ni une évaluation multi-disciplinaire.  Pouvez-vous me dire pourquoi les parents ne sont pas au courant de ces nouvelles possibilités qui s'offrent à eux ?

Dans un monde idéal,

on écouterait les parents,
on ferait du dépistage précoce,
on informerait les parents sur les procédures, sur le trouble envahissant du développement,
on formerait les parents en ICI de base (projet sur lequel travail MIRA), on les outillerait au lieu de seulement leur donner des petites tappes dans le dos avec un "courage, ça va venir"

Non je ne mets pas dans ma liste d'obtenir les services de réadaptation tôt, parce qu c'est malheureusement irréaliste, mais de former les parents, de dépister et diagnostiquer plus rapidement ça c'est réaliste.


Ce sont de bien belles nouvelles que le journal publie, des nouvelles tout simplement irréalistes et qui ne sont même pas à la base du réel besoin qu'ont les parents présentement (c'est bien entendu mon opinion). Avant de parler d'intervention précoce, parlons donc de dépistage précoce.

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