Parfois...
Parfois...
Je trouve que ça représente bien comment je peux me sentir et ça peut s'appliquer à tellement de situations, pas seulement les enfants différents.
Parfois... c'est mieux que souvent ou jamais. C'est l'entre-deux, c'est réaliste.
Parfois... c'est honnête.
Parfois... oui, on a envie de dire que la vie est injuste. Pas qu'elle est "juste" ou "pas juste" comparé aux autres personnes, mais que parfois... on trouve que c'est injuste envers nous tout simplement.
Parfois... on a envie de se plaindre...
Parfois...on se sent fort.
Parfois on se sent faible.
Parfois on se sent mal.
Parfois on se sent bien.
Parfois on se sent le meilleur.
Parfois on se sent le moins bon.
Parfois on rit.
Parfois on pleure.
Parfois... on voudrait que tout soit plus simple, plus facile.
Parfois... on voudrait pouvoir le dire, sans risquer de se faire répondre que l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin!
Parfois, on trouve que la vie nous a bien récompensé.
Parfois... on la trouve dure.
Parfois, on aimerait une pause.
Parfois... on aimerait mettre de côté les batailles.
Parfois, on voudrait savoir ce que c'est "autrement".
Je n'arrive même pas à exprimer un peu comment je me sens présentement. J'ai lu un texte concernant l'arrivée des vacances d'été (et le congé d'école!) et j'ai eu une boule. Parfois, j'aimerais ça que cette boule s'en aille. Et c'est pour ça que j'ai pensé à tous les "parfois" qui peut nous traverser l'esprit ici et là.
Parce que même si on se défonce, qu'on se donne à 200%, qu'on adore nos enfants plus que tout, parfois... on prendrait bien une vie un peu plus simple. Pas parfaite, mais juste simple, et sans cette maudite boule, cette fatigue, ce stress, cet inconnu, ce "et si..."..
J'aimerais voir mon fils, bien. J'aimerais qu'il puisse comprendre tout ce qui se passe autour de lui, le pourquoi des interdictions, le pourquoi des transitions, j'aimerais ne pas le voir pleurer parce qu'on lui enlève ce qui semble être la seule chose qui fait du sens pour lui et qui lui permet de s'amuser. J'aimerais qu'il comprenne le danger, j'aimerais qu'il soit autonome, j'aimerais ne pas vivre sur un stress constant lorsqu'il est présent à la maison... J'aimerais ne pas avoir à écrire ces lignes, j'aimerais ne pas avoir ces pensées.
Oui, j'ai une boule à la pensée des vacances qui approchent, à la gestion que ça va demander, à mon impuissance grandissante face à notre garçon, à notre envie parfois de juste "baisser les bras", laisser tomber juste pour une minute question de reprendre notre souffle. D'ailleurs c'est un des passages qui m'a le plus marqué du visionnement de "Aimer son enfant malgré tout". Je n'aimais pas le ton triste de l'émission, mais le passage, celui où les parents parlent de leur fils qui contrôle tout, qui ne voulait pas laisser leurs parents manger ce qu'ils voulaient et qu'ils ont affirmés que parfois... on lâche prise, parce qu'on est juste plus capable... On se refait des forces et on reprend la bataille (qui ressemble drôlement à une guerre en vieillissant!).
J'aimerais ne pas avoir d'inquiétudes sur les vacances qui arrivent, ne pas avoir peur lors de sa première journée au camp auquel il est inscrit, malgré moi, parce que parfois, c'est pour le mieux (espère-t-on).
Parfois, j'aimerais ne pas me poser une tonne de questions, ne pas avoir de réponses, avoir un semblant de réponses, penser que ma réponse n'est peut-être pas la bonne, penser que ce n'est pas moi qui ai tord...
Parfois, j'aimerais ne pas avoir à soupirer, hausser le ton, soupirer encore, juste parce que je n'ai pas vraiment le choix...
Pourtant, on a passé une assez belle fin de semaine, mais les extras, eux, ils ne prennent pas de vacances et parfois... ça prend une petite place, un petit nuage avec le soleil.
On a vu Tommy pleurer et être heureux... On surveille... du mieux qu'on peut tout en étant conscient que Tommy grandit et qu'il n'y a plus grand chose à son épreuve. La clôture ne fera plus le travail le jour qu'il décidera de peut-être avoir envie d'aller plus loin! Il nous en a déjà fait la preuve une fois cette fin de semaine. Je l'ai vu ne pas pouvoir parler, ne pas savoir comment demander ce qu'il veut, juste devoir me suivre sans pouvoir sortir de sa bouche des mots aussi simple que "maman j'aimerais aller regarder l'horloge là-bas". Je l'ai vu content lorsque je lui ai montré une lumière au plafond... et je l'ai entendu pleurer lorsque nous sommes retournés à la voiture.
J'ai gérer la minie puce, malade, qui ne comprennait pas pourquoi tout son horaire de repas était bousillé, qui paniquait plus d'avoir sauté son déjeuner alors qu'elle vomissait, pour paniquer encore en nous voyant diner, pour repaniquer parce que quand je lui ai offert une toast, ça ne marchait pas, parce que les toasts c'est un déjeuner ça.... parce que j'ai pas pris mon déjeuner, pour recommencer à pleurer à chaudes larmes, pour pleurer d'avoir sauté le diner... pour ne pas comprendre tout ce qui vient de se passer. Vous êtes mêlés? Et moi je manquais d'idées sur comment dédramatiser le tout pour la cocotte.
Petite minie qui est dans une phase plus "drame", plus de larmes, plus de "mais..", plus de "non"..
J'ai crié après la grande qui a passé proche de noyer son frère, totalement, complètement inconsciente de la situation, qui comme toujours, dans tous les dangers qu'elle a pu causer dans la fin de semaine, elle souriait... parce que c'est la seule réaction qu'elle connait réellement... c'est plus fort qu'elle, et c'est plus fort que moi de punir... et de me sentir fâchée quand ça se produit.
Mais on a passé une belle fin de semaine... comme on peut la passé avec des enfants extras... et je vous épargne les livres déchirés, le store démoli de la chambre à Tommy, les jouets qui prennent le bord quand c'est le temps de ranger... attention de ne pas être dans la trajectoire... Les cris de plus en plus forts, et les larmes... de tristesse, de frustration et d'incompréhension...
Mais parfois... alors que je voulais faire un beau topo positif de la fin de semaine... il y a ces petites choses, qui nous rappellent que ce n'est pas si simple... même si parfois... on en rêverait.
Souriez, la vie est quand même belle!