Ces événements qui nous marquent...
Il y ces événements dans la vie qui vont garder une petite place spéciale dans nos souvenirs. Bons ou mauvais, mais ils ont une place spéciale... Bien entendu la mémoire est une faculté qui oublie... mais pour le moment, ces événements sont récents et ont cette place.
Ces événements dont je parle aujourd'hui ne sont pas de bons souvenirs... malheureusement.
Pour commencer je parlerai de ma grande il y a quelques années, ma grande anxieuse dès ses premiers mois de vie. Je me souviens des heures à la bercer... seul moyen de l'endormir dans ses crises de dents... et de toutes les fois où la recoucher était un échec (maudit planchers qui craquent!). Je me souviens de toutes les astuces pour la faire manger... de tous les repas que j'ai ramasser sur le plancher, semi-digéré.
Je me souviens vers ses 18 mois. Nous allions en visite chez les grands-parents du coté de mon conjoint. Grands-parents qu'elle voyait à ce moment peut-être une fois par mois, un peu plus, je ne sais plus, mais elle connaissait la maison et les connaissait. Ma grande était dans une phase intense (et qui a durée longtemps) d'angoisse en visite. Elle a tellement pleuré cette journée-là. Nous n'étions même pas entrés dans la maison. Nous avons tenté de la consoler dehors dans la balançoire au moins une trentaine de minute... tentant de lui changer les idées, de la divertir. Elle se calmait mais aussitôt qu'on a voulu franchir le seuil de la porte pour entrer, la crise repris de plus belle. Je m'en souviens très bien. À ce moment pour moi c'était rien de trop grave, passager, et ça passerait avec le temps.
Je me souviens de toutes ses photos prises chez Sears. Photos qui décorent mon mur à l'entrée. Photos qui me rappelle le travail et les efforts que ça pris pour avoir une puce souriante. Elle avait peur. Dès ses 18 mois(encore!) elle avait peur de la machine à photo. Le bruit du moteur quand l'appareil montait et descendait. Le bruit du flash. Chaque photo me rappelle la séance. Plus elle vieillissait, plus elle s'adaptait et gérait elle-même son angoisse à sa façon. Sur notre photo de famille avec les trois enfants alors que la minie avait 9 mois... on la voit collée sur moi. En fait, c'était une façon de se "boucher" les oreilles... une oreille bien collée sur moi et mon bras protégeant l'autre oreille.
Je me souviens de toutes les larmes versées en visite, s'isolant du mieux qu'elle pouvait, s'accrochant à moi de peur d'être abandonnée et qu'on disparaisse. Je me souviens des larmes versées parce qu'une amie demandait à jouer avec elle.
Je me souviens de la puce qui "se lançait dans le vide" à l'approche d'un escalier... même à 20 mois.
Je me souviens de son angoisse des bureaux de médecins, chambres d'hôpital. Du regard qu'elle m'a à peine jeter à l'hôpital à la naissance de son frère, trop terrorisée par la chambre.
Je me souviens de son blocage à la gymnastique. Tout ça pour une poutre. Moi qui était si fière de la voir participer dans le groupe... quelques cours plus tard elle pleurait en rentrant dans le local à cause d'une poutre!!
Je me souviens de ma grande qui s'arrêtait en plein milieu du children's place, pour se déchausser (bas inclus) afin de marcher sur les dessins de pied sur le plancher.
Je me souviens de notre sortie... 4 adultes. Deux enfants dans un panier et une grande à pied. Une sortie au centre d'achat... 4 adultes(je le répète)... qui a fini avec une grande disparue pendant peut-être le 5 minutes le plus angoissant, pour la retrouver, dans la section des chaussures, devant le tapis de "pieds" servant à faire les mesures. Une grande qui n'a même pas réalisé ce qui venait de se produire, me demandant simplement où était le tapis manquant. Une grande qui parlait à la madame près d'elle comme si de rien était.
Je me souviens de l'aquarium... cette journée où deux des trois enfants ont temporairement disparu. Je me souviens de ma grande qui pourtant n'était pas si loin de nous..., un papa au parc, une maman aux jeux d'eau, rien de dangereux pour se perdre. Hey non, la grande voulait aller voir les poissons, est partie à pied, seule, jusqu'à l'accueil (qui n'est pas si près). Aucune panique, encore une fois, elle n'a pas du tout réalisée la gravité de la situation.
C'est drôle, ici je veux parler de Tommy et la minie, et jamais je n'arriverai au même compte que la grande... et ce n'est pas juste une question d'âge. Elle nous en a fait vivre de toutes les couleurs depuis sa naissance!
J'essaie de me souvenir de Tommy, mais en fait, il est égal à lui-même depuis qu'il est bébé. Je me souviendrai toujours de ses premiers mois difficiles. Un petit garçon qui n'arrivait pas à être éveillé sans pleurer durant son premier mois de vie. Je me souviens de toutes les soirées qu'on a passé devant la télévision... écoutant notre émission par pause de 10 minutes avec un petit loup qui n'arrivait pas à s'endormir. On le nourrissait, berçait, profitais du 10 minutes de silence pour écouter un petit bout d'émission pour refaire une pause pour les 10 prochaines minutes...
Je me souviens de mes premières descriptions de ses comportements "autiste". Il était devant le "store" et il le faisait balancer pour admirer le reflet du soleil sur le sol. Je me souviens après la naissance de la minie, il faisait tourner les balles sur un jeu, tournait le jeu à l'envers.
Je me souviens de l'obsession de Tommy avec les piscines et lancer les objets qui lui tombent sous la main.
Je me souviens de toutes les fois qu'il est tombé. Je me souviens de ma découverte de ses dents cassées et de mes larmes à ce moment. Je me souviens particulièrement d'une fois récente, moi tremblant de tout mon corps après avoir entendu un gros CRAC lorsque Tommy est tombé, face première sur la patte de table.
Je me souviens de la minie, de la semaine dernière où elle s'est lancée dans la rue trop de fois en moins de 5 minutes. Je me souviens de toutes les fois que je l'ai retrouvé debout sur la table. Je me souviens de toutes les nuits debout. Je me souviens de sa chute dans l'échelle du module de glissade, passant directement entre deux barreaux, chanceuse dans sa "malchance".
Et j'en viens à une journée. Aujourd'hui.
Tommy, égal à lui-même, qui recherche une stimulation en tournant ENCORE autour de la table. Qui se perche sur sa chaise d'appoint ou entre les deux chaises (comme si il faisait le grand écart).... et le boum qui suivit. Tommy avec une joue bleutée... encore une autre poque à ajouter à sa collection!
Je me souviens de Tommy cette fin de semaine qui a disparu... s'étant faufilé dehors par la porte patio chez des amis... pas de manteau ni soulier... seul à faire le tour de la clotûre (lire ici panique 200%... stress 400%)
Je me souviens de sa disparition à lui aussi à l'aquarium... malgré une très bonne surveillance de notre part, mais bon semble-t-il que ce devra être encore mieux la prochaine fois! Une petite minute ou deux où il s'est retrouvé au parc, à prendre une dame inconnue par la main pour faire une demande.
Il y a eu la minie... grimpeuse dans l'âme, qui prend le banc comme un moyen efficace pour atteindre de nouvelles hauteurs. Banc que je range maintenant dans ma chambre et sort au besoin. La minie qui a battue ses records... debout sur l'ilot de cuisine.
Et... il y a eu la grande.
Le matin pendant que je ramassais le gazon, elle me demande de rester en avant avec moi. Je me penche pour ramasser le gazon et je vois ma fille..... deux maisons plus loin!!!!!!
Et... l'événement marquant d'une journée déjà trop bien remplie à mon goût. Un événement heureux... et pas vraiment.
Je l'entraîne du mieux que je peux au tricycle depuis quelques temps. Elle était en émergence, mais le tricycle c'est difficile, ça demande toute une concentration! Je l'avoue, pour moi ce n'est pas du tout un moment agréable. Je me fâche intérieurement pendant la promenade qui devrait être amusante.
"Non regarde en avant, revient sur le coté."
"Tu es dans le milieu de la rue, viens-t-en."
"Qu'est-ce que tu fais encore?" (arrête pour un caillou, une branche, pour regarder la bouche d'égoût ou le drain qui laisse un trou dans la bordure de trottoir... incable de se concentrer sur une seule tâche... le tricycle et aller du point A au point B.)
J'arrive ENFIN à destination... non sans "je suis bloquée... c'est dur, je suis fatiguée, je suis coincée, je suis pas capable"... Mais ENFIN... elle y est arrivée SEULE sans mon aide pour la PREMIÈRE FOIS. Elle s'est redonnée les élans elle-même et a fait de longs bouts sans arrêter. Je lui avais promis une surprise et j'étais déjà contente d'aller au magasin plus tard avec elle la laisser choisir sa petite surprise.
Arrivée à la destination je demande si je peux la laisser avec son ami. Le papa est dehors, elles vont restées dans la cour le temps que je ramène pitou à la maison(une marche d'environ 3 minutes!). Elle angoisse. Laisse Tommy avec moi! Bien entendu je ne peux pas. Elle fini par partir... j'espère seulement qu'elle ne paniquera pas à mon départ. Je me dépêche... vraiment... je marche à une vitesse que même le chien a de la misère à suivre... pourtant elle est en sécurité, avec une amie et le papa n'est pas loin.
Je laisse le chien à la maison et reviens la chercher... je n'ai pas la moitié du chemin de fait, je vois une tâche mauve au loin... courant à toute vitesse... dans le milieu de la rue. J'ai beau faire des signes pour qu'elle se tasse, j'ai beau lui crier de se mettre sur le coté... rien à faire! Elle court et court, toujours dans le milieu de la rue. J'abandonne sur le coté la poussette pour la rejoindre plus rapidement. Je rejoins finalement une puce les larmes aux yeux qui m'explique que son tricycle a disparu. Qu'elle était retournée voir en avant si il y était toujours et qu'il avait disparu. En moins de deux elle était partie à la course pour me rejoindre à la maison, en larmes. Imaginez le papa qui avait détourné les yeux peut-être quelques secondes (disons une minute... rien de pas acceptable pour deux fillettes de 5 ans et demi qui jouent dans la cour arrière)... Une vision gravée dans ma mémoire. Une puce qui ne réalise pas, encore une fois, la gravité de la situation.
Et comme ce n'était pas suffisant, j'apprends en arrivant à la maison, que les fillettes ont lancées une tonne de cailloux dans la piscine.
Dans ma tête il me passe deux idées.
La première, le stress 400% face à l'école qui approche. Une puce à qui je ne peux pas faire confiance et mon stress face au système scolaire.
La deuxième, l'image de l'amie... vous savez, celle que les parents ne veulent pas trop inviter. Celles qui "dérangent", on a peur qu'elle soit angoissée, elle pose de trop de questions, elle bouge trop... et pourquoi pas maintenant "elle fait des mauvais coups et est une mauvaise influence". Hey oui.. c'est ma deuxième image... stress relié bien entendu à l'école, à des gens qui ne connaissent pas ma grande, tout son cheminement, tous ses progrès, tous les efforts... Stress de la petite qu'on pourrait écoeurer par sa naiveté et son manque de défense.
Finalement sa "punition", ou plutôt conséquence c'est qu'elle a dû remettre les sous de la surprise au papa de son amie. Croyez-moi ça ne l'a pas affecté plus qu'il faut, elle m'a seulement demandé comment on fait pour ravoir d'autres sous et quand il était temps d'aller donner les sous de la surprise au papa elle voulait seulement savoir quel dessin et quelle couleur était sur le billet qu'elle allait donner. (les sous parce que le papa parlait de payer quelqu'un pour nettoyer, donc seulement pour lui montrer la conséquence de son acte)
Et c'est comme ça que s'ajoute à ma mémoire, un autre événement marquant, malheureusement pas pour la raison de départ, pas pour la réussite, mais pour la déception de la suite... pour la tristesse d'avoir vue ma puce en plein milieu de la rue, seule, à courrir. Ne comprenant pas qu'elle aurait dû, pu demander au papa de l'ami où était son vélo.
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