vendredi 9 mars 2012

Perception

C'est rendu rare que je m'attarde à la perception que pourraient avoir les gens de moi et ma famille.

À l'époque je me sentais mal et j'étais triste de penser que ce que je dégagerais en sortie ne reflèterait pas ce que je suis en réalité. Comme meilleur exemple, pourquoi pas le regard long et sévère d'une dame à notre sortie de la relâche quand je me suis fâchée après le papa pour avoir lâcher fiston dans la foule.

Évidemment, du regard extérieur je dois être la cinglée qui gueule(qu'est-ce que le stress ne fait pas faire hein) après son conjoint juste parce que son grand garçon s'est un peu éloigné (il est assez grand pour ne pas se sauver non?). Voyons!

Bon, aujourd'hui c'est loin d'être quelque chose qui me préoccupe, heureusement!

Par contre, aujourd'hui j'avais envie d'aborder le sujet de la perception que peuvent avoir les intervenants qui s'occupent de nos enfants.

Quelle perception ont-ils de nous, parents d'enfants différents?
Ou quelle perception ont-ils de nous parents inquiets, qui sont à la recherche de réponses?

Je me pose la question comme ça, parce que j'ai vécu du jugement lors des évaluations de ma grande il y a 3 ans. Pas nécessairement du jugement envers moi, mais envers ce qu'ils supposaient de moi, de ma vie, de l'ambiance à la maison.  SUPPOSAIT. Est-ce qu'ils m'ont demandé comment c'était? Non parce que de toute façon ils ne pourraient pas nous croire sur parole!

C'est fâchant de penser qu'on peut être perçu comme des parents qui en font trop, pas assez, qui élèvent mal leurs enfants, qui sont une famille défavorisée etc... (je ne parle pas de moi mais toutes les idées qui pourraient passer par la tête des intervenants).

Je crois que les spécialistes aussi objectifs doivent-ils être, autant ils doivent se faire une idée, c'est tout simplement humain d'analyser un peu "l'autre", on le fait tous un peu.


À l'époque on a accusé que ma famille devait être fragile, dans une mauvaise passe, que l'ambiance devait être triste et négative à la maison. C'est de cette façon qu'ils ont décidé d'expliquer les particularités de la grande. C'était de notre faute voyons!


Aujourd'hui, je reviens d'un Xième rendez-vous de la deuxième évaluation de la grande et j'ai mal. À chaque rendez-vous je souffre intérieurement, parce qu'on me garde dans l'ombre, parce qu'on étire les rencontres... parce que c'est long.

Je discute, j'explique ce qu'on vit, mais j'ai vécu une mauvaise expérience une fois, et je me demande vraiment quelle perception ces nouveaux "spécialistes" ont de la mère que je suis. Parce que j'insiste, parce que je dis que je suis tannée du niaisage...  J'ai probablement l'air de la mère qui pense que tous les enfants ont des troubles? Voyons pourquoi se contenter de deux quand on peut en avoir trois, ça fait bien plus de choses à raconter!  J'ai probablement l'air de la mère en panique, qui veut à tout prix un diagnostic (c'est presque ça rendu où j'en suis!).

Je me demande encore une fois si les éléments qu'on apporte sont prix au sérieux même si on me dit que oui, et s'ils ont l'impression qu'on est met trop? Qu'on essaie de forcer la chose en exagérant. Ne me faites pas croire, qu'une personne "supposée" objective ne pourrait pas décider de ne pas tenir compte de certains éléments s'ils pensent qu'on exagère.


Comme vous pouvez-voir, ça travaille dans ma tête, je n'aime pas ne pas savoir la perception qu'ils peuvent avoir de moi, je n'aime pas être gardée actuellement dans l'ombre. J'ai encore deux rencontres de torture à subir, peut-être trois... et des réponses? Peut-être jamais, peut-être dans 2 longs mois. Tant qu'à torturer les parents, aussi bien le faire comme il faut! J'aimerais bien les voir ces spécialistes avec un enfant différent!

Oui vous pouvez me dire que je me fais des scénarios, mais ça reste une question légitime

"Qu'est-ce que les intervenants pensent réellement de nous?"



mercredi 7 mars 2012

La relâche version "nous"

Qu'est-ce que c'est la relâche?

C'est une période de l'année, où tout le monde étant fatigués, quelqu'un a compris que les enfants d'âge scolaire avaient besoin d'un break de l'école question de se refaire un peu d'énergie pour finir l'année en beauté!

Par contre, de l'autre côté, il pourrait y avoir des parents qui "en relâche" eux aussi, reviennent un peu plus fatigués que rempli d'énergie à leur retour.

Sommes-nous obligés de faire des activités à tous les jours pendant la relâche? Activités coûteuses pourquoi pas en plus!

Bien entendu que non. Toutefois notre belle société étant ce qu'elle est, les enfants d'âges scolaires reçoivent des pamphlets d'activités, de camps de toute sorte et de sorties.

La relâche, ce sont des vacances "de fin d'hiver", presque printemps!


La relâche, ça peut être bien, ça peut être moins bien.  Les enfants qui ont de hautes attentes peuvent être déçus de ne pas faire toutes les activités proposées qu'on leur a "gentiment" remis à l'école.

C'est une période où on peut parfois avoir l'impression qu'ils n'apprécient pas que la journée de "relâche" que les parents ont pris pour eux, on aurait peut-être eu envie de la passer devant un feu de foyer dans une grosse doudou chaude!!!


Bref, il y a plusieurs portraits de relâche possibles, incluant celle où les parents travaillent durant cette période ou bien que tout le monde est malade!!!!


La relâche version Tommy, c'est qu'on ne va pas à l'école.  Ça se limite pas mal à ça. Il n'a pas reçu une tonne de pamphlets il ne saurait (malheureusement ou heureusement?) pas de toute façon ce qu'ils représentent.

Pour Tommy, c'est finalement, une très longue fin de semaine!

La relâche version la grande, c'est d'essayer de comprendre pourquoi on ne va pas à toutes les activités  des pamphlets que elle elle a reçu. C'est aussi de l'avoir vu s'écrire une liste d'activités de la relâche dans son cahier d'écriture.

La relâche version la minie, c'est rien de spécial parce que sa routine ne change pas à l'exception de ses deux jours de garderie qui sera fermée.

La relâche version bébé, c'est euhhhh.... se faire un peu bousculer, manquer de sommeil parce qu'il y a plus d'action dans la maison et avoir un horaire tout bousillé!

La relâche version papa, c'est d'avoir envie de faire ces choses à lui... mais réaliser assez rapidement, que quatre mousses qui te tournent autour, tu ne peux pas faire ce que tu veux.

La relâche version moi, c'est rêver de pouvoir me reposer!?!?!


La réalité, c'est que la semaine est difficile pour Tommy. Il est en break évident de l'école et il n'aime pas qu'on lui dise non et qu'on contrôle certaines de ses autostimulations qui peuvent parfois être dangereuses. C'est de l'entendre crier plusieurs fois dans la journée, parfois avec de chaudes larmes qui accompagnent les cris. C'est un garçon qui ne comprend clairement pas le "chut", et qui fait BEAUCOUP de bruit, du levé au couché!  Alors l'idée de se reposer et dormir un peu plus le matin? À l'eau.  Tommy n'a pas envie de participer à des jeux dirigés et ça demande beaucoup de persuasion pour qu'il le fasse, en criant et pleurant!

La réalité c'est que si on est en "relâche" de la routine, les particularités des enfants, elles, ne prennent pas de relâche... elles sont là à temps plein et dans ces périodes où ils sont tous à la maison, on ne se cachera pas que ça en fait BEAUCOUP à gérer. Entre les cris de Tommy, l'incapacité de la grande de se calmer quand c'est le temps, et son plaisir à faire BEAUCOUP de bruit elle aussi, et la minie qui elle, est plus fatiguée, est plus rigide, demande plus de gestions de crises pour des raisons xyz, et le bébé qui lui, il est dans l'âge des dents(j'ai besoin d'en dire plus?).

La réalité, c'est que pour moi, il y a plus de ménage à faire, plus de bruits, plus de pleurs, plus de frustrations, plus de travail!


Ça l'air sombre écrit comme ça n'est-ce pas? Je suis persuadée que ça donne l'impression que je n'apprécie pas la semaine que nous passons actuellement en famille. Mais les écrits ne reflètent en rien les émotions et même si je fais un portrait "réaliste" de ce congé chez nous, des beaux moments qui valent la peine, il y en a!


Aujourd'hui, c'était notre vraie journée relâche. La seule de la semaine parce qu'avec un bébé nous sommes plus limités sur les sorties. Il y aussi les éducatrices du CRDI qui venaient à la maison pour la minie, et les rendez-vous chez les spécialistes ne prennent pas relâche eux, parce que vendredi, nous avons le rendez-vous tant attendu de la grande pour la passation de l'ADOS.

Nous avons donc fait d'aujourd'hui, ce mercredi, notre journée de relâche!

Pour vous la décrire, je me dois d'être honnête, parce que nous avons passé une belle journée, mais ça ne veut pas dire que c'est une journée facile.


Tout a commencé par le levé tôt des enfants, de la première crise à faire réveiller les morts de Tommy à peine à 7h30 du matin. Moi qui rêvait de dormir jusqu'à 9hrs!

La raison de la crise? Papa m'explique qu'il a juste demandé à Tommy de se tasser un peu pour pouvoir lui faire sa toast! La journée commence bien!

Par la suite, j'entends de nouveaux pleurs, je finis par me lever et papa m'explique que c'est la minie qui est en crise, qui dit qu'elle ne veut plus aller déjeuner au restaurant comme prévu. Elle m'explique que ce ne sera pas les bonnes crèpes au restaurant, que ça ne marche pas qu'elle ne veut plus y aller, entre deux pleurs et un kleenex.

La grande, c'est la grande dans sa phase "grognage" et légèrement impolie par moment. 

Bébé qui n'a pas assez dormi, réveillé par les cris, se lève en refusant de boire. Je l'emmène avec moi dans le salon qu'il pleure et grogne déjà lui aussi. Je l'habille usant de mes forces parce que bébé décide qu'il est raide comme une barre ce matin!

Papa commence à préparer les enfants pour la première sortie de la journée. La minie est enfin calme pour le restaurant. La grande s'habille seule, les deux autres ont besoin d'assistance (pour ne pas dire qu'on le fasse à leur place). Vous pouvez oubliez l'excitation de "yé! on est en vacances!". Tommy est tout déboussolé et ne comprend pas trop où on va et s'habille en pleurant.

Bébé se fait habiller en pleurant et moi j'imagine déjà les larmes rendus au resto!

Toute le monde enfin dans la voiture, on part!

Arrivés au restaurant on a enfin des enfants de bonne humeur, même Tommy qui reconnait l'endroit.

On commande, bébé joue avec tout ce qu'il trouve et s'amuse à jeter les objets par terre, graffigner sa soeur, lui lancer une cuillère par la tête!  Il fini aussi par se pèter la tête sur la table! Merci à la serveuse de m'apporter par la suite le plateau qui va avec la chaise haute! (note à moi-même, la prochaine fois demander tout de suite le plateau!)

Tommy dessine un peu, mais n'est pas content parce que ce n'est pas la bonne sorte de crayons. Ça le dérange un peu. Par la suite, il pleure parce qu'il essaie de coller son dessin dans la fenêtre, sans succès. Il n'y a pas de gommette Tommy! Pauvre petit coeur, il s'en remet heureusement rapidement.

La minie s'occupe tranquillement de ses affaires!

On quitte le restaurant après avoir bien mangé tout le monde.

Bébé s'endort dans l'auto, malheureusement pas assez longtemps pour pouvoir éviter le réveil par les enfants qui parlent trop fort lorsqu'on arrive à la maison!  Coudonc, on rentre bébé dans la maison, on essaie encore de le faire boire pour se mériter un refus et un bébé toujours grognon!

Les enfants s'amusent un peu et on  décide que c'est l'heure de repartir (déjà) pour la deuxième destination. L'hôtel de glace.

Tommy retourne attendre qu'on l'habille, la minie se fait encore habiller. Si on attend après eux, dans une heure on ne sera pas encore partis malheureusement et moi j'ai toujours mon bébé grognon dans les bras qui pleure encore à l'habillage.

Bébé chigne, la minie pique une crise monstre après avoir été habillée. Prend un respire, deux respires, explique ce qui se passe. Elle trouve les bretelles de son pantalon de neige trop serrées. On arrange les bretelles.

On quitte, en vitesse parce que bébé fait une crise monstre de fatigue dans la voiture.

Bébé s'endort! Ouf!

On fait un stop pour rendre une petite visite à une personne qu'on apprécie beaucoup. Comme quoi ça ne prend pas grand chose pour rendre les enfants heureux, après avoir géré une xième crise de "pantalons  par corrects"(??) de la minie, il ont un fun fou à s'amuser dans l'entrée à faire des chemins dans la neige et lancer de la neige dans les flaques d'eau.

On part pour notre vraie destination, papa va faire la file pour acheter les billets pour entrer pendant que bébé fait encore dodo dans la voiture. La grande me fait répondre à une série d'équations qu'elle écrit sur un bloc-notes et j'ai ouvert une porte de la van pour que Tommy n'hurle pas de déception à voir son papa partir sans lui. Fiou bébé n'est pas réveillé. On s'amuse à prendre des photos avec le téléphone et on se prépare à aller rejoindre papa.

On rejoint papa qui est parti avec la minie, qui elle, est encore chigneuse, pleure pour être dans les bras pour ne pas marcher dans le parking parce que c'est trop loin. 

Arrivés à l'entrée, les enfants sont de bonne humeur!  On commence la visite de l'hôtel, avec un Tommy émerveillé par les lumières et les caisses de sons, mais légèrement hésitant tout à la fois.




On met en marche le "super radar" avec les deux jeunes qui ont tendance à s'éloigner un peu trop vite trop facilement.  Je me suis je l'avoue fâchée après le papa quand j'ai vu qu'il ne tenait plus fiston qui lui était en train de quitter les lieux à travers la foule. On a tenu Tommy bien fermement pour le reste de la visite.

Les enfants ont fait la file pour faire une glissade, la grande a dû intercepter son frère qui passait devant les autres et j'ai dû tasser tout le monde pour aller gérer la crise de la minie qui était rendue à mi-chemin, pour devoir finir par monter au complet à le deuxième crise en haut complètement.  J'avais expliqué à la minie qu'elle était derrière l'enfant au manteau bleu. Question qu'elle ait un point de repère visuel dans la file, sinon cocotte passe encore devant tout le monde. Ça a bien marché jusqu'au moment où la grande s'est mis devant elle... et par la suite Tommy qui poussait les autres.  J'ai dû finalement glisser sans pantalons de neige dans une glissade de glace. Brrrrr.

La minie a fait sa glissade comme une vraie championne un beau progrès pour elle depuis cet été!



On a continué la visite pour faire les chambres et les suites. Les enfants étaient vraiment excités! Tommy concentré à chercher les fils des lumières!





On a été se réchauffé à l'intérieur quelques minutes. Tommy a eu le temps de déplacer maintes fois les panneaux indiquant que l'aire de restauration est réservée aux clients. Papa a promené bébé grognon dans ses bras parce que 22lbs pendant plus de 30 minutes... j'avais les bras en compote! La grande a eu le temps d'avoir une idée de promener les chaises? Pourquoi aucune idée je n'ai pas eu le temps de voir ce qui se passait pendant que je r'habillais bébé.

On sort, on va voir les chiens de traineaux, on a pas le temps de réagir que la minie se fait avertir de ne pas traverser la ligne blanche. Désolé c'est qu'elle est plus vite que moi cette cocotte!  On fini par aller rejoindre un autre groupe qui flatte un chien, et je n'ai pas le temps de réagir que la grande les chicane en disant que c'est interdit. J'explique que c'est correct qu'on a la permission, je n'ai encore pas le temps de parler que la dame chicane à son tour ma fille d'avoir traversé la ligne.

Les enfants font un labyrinthe, visite les igloos miniatures et la minie quitte sans nous avertir (comme toujours) pour aller faire la glissade. Elle passe devant tout le monde, pour que je la vois redescendre vers moi en larmes. Point de repère oblige, je lui montre où elle doit se tenir derrière le manteau jaune. Une autre crise de passée!

Moi j'attends, j'attends (vous vous reconnaissez hein!) et enfin certainement une vingtaine de minutes plus tard, ils glissent!

La minie pleure à la fin de la glissade et je gère en la félicitant très haut et fort qu'elle a été une super championne d'avoir faite cette grosse glissade! La minie est fière d'elle!

On va finir notre visite, on va voir la chapelle, on intercepte Tommy qui ne se préoccupe pas des cordes signalant l'interdiction de passer, et par la suite la minie qui fait la même chose, tout en répondant aux questionnements de la grande sur le pourquoi qu'il y a une corde. Euhh?

La visite tire à sa fin, 2 heures plus tard, un bébé qui a bien fini la journée de bonne humeur, une minie puce qui recommence à pleurer d'être trop fatiguée, qui fait une crise monstre encore dans le stationnement.

Des enfants qui ont bien aimé leur sortie (oui oui!) et des parents qui sont bien contents de leur journée de relâche! Mais... une journée.... c'est bien assez pour cette année!






lundi 5 mars 2012

L'espace d'un moment

Je pourrais dire L'espace de "plusieurs" moments, mais ça faisait moins beau comme titre!

L'espace d'un moment, je crois que plusieurs parents (sinon presque tous?) d'enfants à besoins particuliers peuvent se reconnaître, lorsque je dis qu'il y a CE moment, parfois, dans une journée, dans une semaine, où on peut oublier totalement l'handicap de l'enfant.

Ce moment qu'on savoure, qu'on voudrait voir durer longtemps.

C'est un moment où on ne peut remarquer vraiment la différence de l'enfant, où on ne le voit pas souffrir de son handicap, où il a l'air d'être dans "son élément". 

C'est un moment privilégier, qu'on vit une fois de temps en temps avec ces enfants.


Hier, l'espace d'un moment, Tommy était "normal". Il n'alignait pas, il ne criait pas parce qu'on lui refusait quelque chose, il ne pleurait pas pour les transitions...  Il n'était pas grimpé debout sur la laveuse pour aligner les produits dangereux, déplacer les serviettes ou autre choses du genre.

Ce moment, c'était une marche en forêt. Un petit bonhomme tout heureux de se promener avec nous. Il disait même "HEY" à chaque personne qu'on croisait, c'était excitant pour lui quand des gens croisaient notre chemin.

Je peux vous dire que ce sont des moments importants parce qu'on vit une sortie sans lourdeur. Pas d'inquiétudes que Tommy se perde dans une foule, pas de peur qu'il se sauve... on peut juste marcher tranquillement, se sentir calme et profiter du beau temps.





*** pour garder la "beauté" du texte je vous épargne les détails de la minie qui elle, s'est arrangée pour bien occuper la sortie avec une peur panique de la forêt. Les hurlements lorsqu'on l'a  fait un peu marché cachait le bruit des oiseaux! ***

samedi 25 février 2012

Tommy, c'est Tommy

Si parfois j'utilise l'expression, les jours se suivent et ne se ressemblent pas...  pour Tommy c'est vraiment l'expression les jours se suivent et se ressemblent, ou "le jour de la marmotte", ou comment revivre les mêmes batailles encore et encore et encore.

Ce n'est pas dit pour être négatif plus que réaliste.

Tommy... c'est Tommy. Il est propre une journée, ne l'est pas le lendemain. Il se conforme une journée, il s'oppose le lendemain..

Si Tommy pouvait parler et qu'on lui demandait ce dont il a besoin pour être heureux, il répondrait probablement "à manger", "à boire" et de jouer comme il veut à longueur de journée.  Le jouer arriverait avant manger et boire assurément.

On pourrait dire que c'est la même chose pour tous les enfants, c'est plutôt dans la forme de jeu que c'est différent.

Tommy va maintenant à l'école 5 jours par semaine. Quand on me demande comment ça va à l'école je réponds du tac au tac... "Tommy, c'est Tommy".

C'est un peu difficile de répondre à la question, Tommy bien que capable de parler "un peu" pour des choses essentielles, il ne raconte pas sa journée, il ne nous dit pas si il aime quelque chose ou non.  On doit se fier à l'agenda, qui encore là ne nous donne pas le "comment" Tommy se sent dans  tout ça.

Quand il descend de l'autobus, je dirais que la moitié du temps il est blanc et il a mal au coeur. Le retour prend environ 1h15 de voyagement, parfois un peu plus. Sa façon de pouvoir le dire c'est "SOIF" et il s'écrase au sol en débarquant de l'autobus.  On prend quelques respirations, il revient jusqu'à la porte en marchant à quatre pattes, trop fatigué pour pouvoir se relever.

Tommy, c'est Tommy. Il y a maintenant plus d'un an qu'on a fait l'entrainement à la propreté... avec des succès et des régressions fréquentes. Tommy est "propre" par phase, et d'autres phases (plus fréquentes) il s'échappe dans ses sous-vêtements, parce que la stimulation est trop forte pour qu'il arrive à quitter son activité pour aller aux toilettes.

À l'école, il a des séances d'orthophonie, de l'ergothérapie et de la musicothérapie. Il a des périodes scolaires avec son enseignante, des périodes de jeu libre (BONHEUR!) et des périodes de jeu structuré(un peu moins bonheur).

Son enseignante a la chance de travailler la lecture avec lui, apprendre à compter, grouper, les unités, les dizaines. C'est un beau défi pour celle-ci sachant qu'habituellement, les enfants de 5 ans et demi, on s'amuse plutôt à dessiner et apprendre l'alphabet.  Pour sa part, Tommy apprend à lire.

Bon ça l'air génial comme ça, mais tout comme la compréhension du langage verbal, on est loin de la compréhension de ce qu'il lit. Toutefois, c'est pratique lorsqu'on doit faire des interventions par le visuel on peut se permettre de le faire par écrit seulement.

Tommy c'est un enfant spécial. Très autiste, mais très fort cognitivement. Il apprend vite, il aime apprendre, il coopère généralement bien, il ne s'oppose que très peu, il ne fait pas beaucoup de crises.  Mais Tommy, il est principalement AUTISTE, le reste est bien là et présent, mais son autisme l'empêche d'avancer comme il le devrait.  C'est un peu spécial, parce que pour les éducatrices c'est un enfant impressionnant et fort et agréable à travailler, mais son autisme le garde dans son monde. De l'autre côté, il y a des enfants moins "autiste" qui seront de plus gros défis parce qu'ils font plus d'opposition, parce qu'ils sont moins réceptifs aux apprentissages. 

Tommy aime apprendre et apprend vite, mais maintenir les apprentissages c'est une autre histoire. Un peu comme la propreté. Il apprend, il se conforme, mais un moment donné ça ne lui tente juste plus et le "fun" du nouveau est passé.

Par exemple, nous avons mis en place une routine pour la préparation du matin. Toute impressionnée son éducatrice a un plaisir fou à voir Tommy coopérer, sautiller de joie entre les transitions et se préparer comme "un champion".  C'est plaisant... mais ça ne dure pas. Après une semaine, ce n'est plus nouveau, ce n'est plus stimulant comme au début, donc Tommy repart dans la lune, recommence à déplacer ses pictos plutôt que les suivre...  Il aura donc réussi à suivre, pas longtemps...  pour revenir à "on doit tout faire de a à z avec lui". 

À l'école c'est un peu la même chose, Tommy étant Tommy, il est Tommy partout! 

vendredi 24 février 2012

Mon regard à travers les yeux d'une autre mère

Il  y a quelques semaines déjà j'ai croisé une mère.

Avant de la voir, la première chose que j'ai remarqué c'est son enfant. Possiblement dans la fin de la vingtaine, peut-être même plus vieux.

Je me demande souvent comment ce sera avec Tommy quand il sera plus vieux... et parfois, il m'arrive de croiser des enfants qui me donnent une impression du futur.

Cette fois-là, je me voyais, je voyais  fiston dans une vingtaine d'années.

Je me souviens l'époque où je n'avais pas d'enfants "différents", j'aurais eu de la peine pour les parents de cet enfant devenu adulte. J'aurais imaginé la vie difficile qu'ils ont, sans penser qu'il y a aussi des beaux moments à travers tout ça. Je n'aurais probablement pas remarqué le regard de la mère... je n'aurais peut-être même pas vu celle-ci, parce que le malaise m'aurait fait regarder ailleurs.

Cette journée-là j'ai vu un adulte, qui me faisait penser à Tommy dans sa façon de sautiller de joie. Ma première réaction a été de regarder aux alentours voir si je trouvais ce qui semblait le rendre heureux, parce qu'il souriait en sautillant.

J'ai ensuite cherché autour, les parents.

Au moment où je pensais ne pas les voir, je suis passé à côté d'une dame, assise en retrait pas trop loin de ce garçon. Immédiatement, j'ai su que c'était elle. La mère, ou peut-être une tutrice (ce n'est pas impossible non plus), parce que ce regard, je ne l'ai vu que chez quelques personnes seulement. Je ne le vois pas dans les yeux des mes amies qui ont des enfants "typiques" , parce qu'il est différent, il ne dégage pas la même chose.

J'ai vu cette journée-là, mon miroir, un aperçu du futur... j'y ai vu mon propre regard, à travers les yeux d'une autre mère.

Il brille d'un éclat particulier, il est rempli d'un mélange d'émotions qu'on ne peut retrouver que chez ces parents qui vivent avec des enfants "particuliers", handicapés, malades...  Un mélange de fierté, un mélange de "si...", un mélange de joie et d'inquiétude...  mais surtout rempli d'un amour inconditionnel... parce qu'avoir un enfant qui ne peut pas te retourner de façon "normale" l'amour que tu lui donnes, il faut aimer pour deux!

lundi 20 février 2012

Deux filles

Deux filles c'est :

Une grande qui n'aime pas jeter les choses. C'est dur dur jeter même des bebelles qui n'ont aucuns rapports, des boîtes brisées, des bas trouées, une brosse à dent finie....

Une minie qui n'aime pas garder les choses inutiles.


Ça donne deux filles qui se chicanent, parce que fille no.1 ne veut absolument pas jeter le pot de jus de pomme vide, et la fille no.2 pleure parce que voyons, on peut pas garder les vieilles choses pu bonnes... ça va dans les poubelles ça!

Note à moi-même

Éviter de faire des changements "pour faire plaisir" sans avertissements!!

Hey oui, quelle idée m'est passée par la tête de faire des petits changements comme...  donner un bol de céréales pour déjeuner, des céréales que la grande aimait pourtant il n'y a pas si longtemps, pour faire plaisir.

Résultat très différent de celui escompté.

La grande, les yeux inquiets : "Maman pourquoi tu m'as donné un bol de céréales?"
Maman : "Pour te faire plaisir"
La grande : devant son bol de céréales, figée.
Maman : "Mange sinon tu vas être en retard"
La grande : commence à manger... lentement, très lentement, on examine tous les recroins du bol.
La grande : une bouchée... on tri, une autre bouchée, on tri.
Maman : "Qu'est-ce que tu fais?"
La grande : "J'enlève les guimauves (luckycharms) pour les manger tantôt. Maman pourquoi tu m'as donné un bol de céréales?"
Maman : "Je pensais que ça te ferais plaisir, avant que la minie les mange toutes."
La grande : "Ah".
Maman : "Faudrait que tu manges plus vite tu vas prendre du retard"
La grande, angoisse montante: "Mais maman, fallait pas me donner ça, c'est trop long à manger des céréales, là en plus il faut que j'enlève les guimauves c'est trop sucré pour moi les guimauves".


Il y a eu aussi cette fois où j'ai mis une petite surprise dans sa boite à lunch et que cocotte est arrivée à la maison, disant qu'elle avait trouvé une surprise dans sa boite à lunch. 

La grande : "Mais maman pourquoi il y avait ça dans la boite à lunch".
Maman : "Pour te faire plaisir ma cocotte"
La grande : "Ah c'est toi qui avait mis ça dans ma boite à lunch?"
Maman : "Bien sûr  cocotte pour te faire une surprise".
La grande : "Mais pourquoi maman tu as mis ça? C'est vraiment toi qui l'a mis dans ma boite à lunch?"
repeat X 3

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