vendredi 30 août 2019

Mais qu'est-ce qu'ils ont nos enfants?

Suite concernant la récente étude : Dérive du diagnostic d'autisme

J'ai lu et relu les différents articles concernant la dérive du diagnostic d'autisme (n'oublions pas c'est la même chose pour le TDAH donc on peut en tenir compte aussi).

J'entends encore dans ma tête mes parents, et les parents de mes parents raconter comment eux "dans leur temps", ça n'existait pas tout ça.

En fait, en partant, n'oublions que la population continue de croître. Aussi, rappelons que les "moins bons" à l'école, n'allaient pas nécessairement bien loin et allaient probablement plutôt travailler sur la ferme de papa et maman.  Aussi, enlevons toute l'invasion de la technologie et on avait des enfants qui allaient déjà pas mal mieux!

Mais aujourd'hui, il y a plein de diagnostics, commençant par T ou DYS..  Pleins d'enfants dans le besoin et un manque criant de ressources pour aider ces enfants. L'étude du DR. Mottron parle d'une dérive des diagnostics, qu'il y a plus de diagnostics d'autisme, qu'il n'y aurait réellement d'autistes. Là, on remet en question la méthode de diagnostic et on aimerait rebalancer les choses dans le futur.

Cependant, j'ai peur que la seule chose que les gens vont retenir, c'est "Il était pas autiste finalement, tu vois! Il a rien.", alors qu'au fond, le message se veut "Démêlons les "vrais autistes" du reste, mais surtout, prenons en considération que les autres "pas vrais autistes" ont quand même de réels besoins".

Alors, moi, je veux qu'on retienne une chose. Si on a pas 2,3% d'autistes et qu'on a pas X% de dys, X% de TDAH réellement,  on a quand même tout ce petit monde qui ne va pas bien et c'est là-dessus que j'aimerais qu'on focusse aujourd'hui.

Je ne veux pas entendre des : "tu vois, il a rien ton enfant". Car c'est faux.  Et, le titre original de ce post aurait dû être "Si je n'ai rien, pourquoi je souffre autant?"

Car c'est la question qu'on se pose. Si nos enfants n'ont rien, alors pourquoi est-ce si difficile pour eux.  Pourquoi eux ils rushent autant. Car si les diagnostics n'ont pas augmenté selon les études qui parlent de dérive, alors pourquoi ils vont aussi mal nos enfants?

Pourquoi il y a autant d'enfants dépressifs, suicidaires? Pourquoi il manque de ressources dans les écoles tellement ils sont nombreux à avoir besoin d'un TES pour gérer ses colères, son attention ou d'une orthopédagogue parce que les apprentissages sont difficiles.  Mais, encore plus, pourquoi certains sont si différents des autres, au point où l'intégration sociale est compliqué, où ils se sentent eux même à part des autres, qu'ils ont l'impression de venir un peu d'une autre planète?

Là, je parle des miens. Parce que les miens ne sont pas dans la norme, et là je ne parle pas d'étiquette mais bien d'un fait. Parce que se faire des amis c'est hyper compliqué, parce que trouver la bonne façon de communiquer c'est hyper compliqué, parce que comprendre le message de l'autre, que ce soit verbal ou non verbal, c'est hyper compliqué.

Cette semaine, c'est la rentrée des classes pour pas mal tous les jeunes.  Chez nous, ça a été une rentrée émotive et différente. Après 10 ans à envoyer mes enfants toujours à la même école, cette année on a changé.  Pas parce qu'on a déménagé, mais parce que les dernières années à l'école de quartier ont été difficiles.  Manque de service, manque de soutien, mais surtout une jeune fille de presque 12 ans qui était si malheureuse qu'elle en avait des idées noires. Et la réponse de l'école à ce moment là fut "Ah bon!".  L'année dernière a été tellement longue, tellement remplie de larmes, d'incompréhension du fonctionnement social, de rejet, d'intimidation...  Bref, on repart en neuf. Mais arracher un enfant de 6e année de l'école qu'il fréquente depuis la maternelle, c'est loin d'être simple et de gaieté de coeur.

Alors, je répète, "Si nos enfants n'ont rien, pourquoi souffrent-ils autant?"

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