mercredi 16 avril 2014

N'aurais-je plus d'inspiration

Avec l'autisme, il y a un début... Il n'y a pas de fin, mais le début nous chamboule, nous vire à l'envers, nous amène dans un univers inconnu, nous apporte des défis qui nous paraissent, par moments, insurmontables.


Une journée... plusieurs journées plus tard, des milliers de jours après le début de cette aventure, on réalise que ce n'est plus le début. Ce n'est plus vraiment la mer déchainée, ni la tornade... C'est seulement devenu notre chemin à parcourir, sans vraiment de comparaisons, sans regarder chez le voisin, sans vraiment d'attentes. Car... avec l'autisme, s'il y a bien une chose... c'est que l'inconnu persiste, mais celui-ci devient moins envahissant, presque connu même.

Ce qu'on ne savait pas, on commence à le savoir... un peu, on se fait une idée... tranquillement pas vite, avec les milliers de jours derrière nous.  Cet inconnu, c'était par exemple de se demander s'il parlerait un jour, s'il serait autonome. Avec le temps, notre connu, c'est de savoir qu'on ne sait pas vraiment. Qu'une journée à la fois est ce qui nous occupe, est notre présent et notre futur un peu à la fois.

Il y a quelques mois, Tommy a été propre. À 100%. Mais le connu, fait qu'on prend une journée comme un succès, et non un acquis qui restera. D'ailleurs, après ces quelques mois propre, malheureusement, à la semaine de relâche, tout s'est reperdu au retour à l'école. L'inconnu, c'est de ne pas savoir quand la propreté reviendra à 100%. Le connu, c'est de savoir que ça peut être long, qu'il faut le prendre au jour le jour... Avec le temps, c'est comme ça. Notre inconnu est notre connu.

Cette prise de conscience c'est aussi réaliser que nous ne sommes plus dans le tourbillon, la tornade, la mer déchaînée, mais seulement dans notre quotidien avec un enfant autiste. On réalise que certains de nos questionnements ne sont plus, nos craintes se sont apaisées et ont laissé place à l'habitude... tout simplement.

Aujourd'hui c'était un autre plan d'intervention. Un de plusieurs, car nous en avons souvent deux pour les filles, et un pour Tommy... Mais ce n'est pas seulement le plan d'intervention, c'est aussi les rencontres avec les éducatrices ou autres intervenants qui font partis de nos vies depuis tout ce temps... Et pour ma part, c'est de réaliser que je n'ai pas vraiment de demandes... Je me suis habituée à notre quotidien, même si je vis toujours des doutes, des remises en question, des tentatives d'interventions parfois réussies, parfois échouées... mais j'ai l'impression d'avoir fait le tour de la question pour le moment.

Peut-être parce qu'on vit le tout multiplié par quatre? Alors les questionnements ont pour la plupart été répondu à travers un autre enfant... un autre rendez-vous, une autre évaluation...

D'ailleurs, on m'a demandé à ce que la minie soit évalué pour un déficit d'attention. Pour la première fois, j'ai même sentie une certaine inquiétude, insistance concernant la possibilité éventuelle, même rapidement si possible, de songer à la médication. Mais je n'ai plus de stress... pas pour le moment. Hier, nous avons rempli les questionnaires, sans vraiment d'attente, d'inquiétudes, de "ça presse", juste un questionnaire de plus dans la pile déjà débordante de tout ceux que nous avons remplis au fil des ans...

Je n'ai plus vraiment de "comment" qui me traversent l'esprit, car au fil de ces milliers de jours, je n'ai pas vraiment trouvé de réponses... J'ai juste appris que le comment était trop différent d'une famille à l'autre, d'un enfant à l'autre pour avoir une réponse absolue... et que tout change si rapidement, que je n'ai pas de solution permanente et qu'on recommence encore, des interventions passées, des interventions échouées à réessayer, des interventions qui ont semblé fonctionner mais de courte durée seulement. Dans le fond... on recommence, encore et toujours, mais c'est seulement devenu normal.




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