vendredi 18 octobre 2013

La mère que je voudrais être

Un de ces messages, qui parle de moi, juste de moi. 

Je ne parlerai pas des autres.


La journée s'est bien passée.  Ce matin nous avions un rendez-vous avec le bébé pour faire le PEP3, évaluation de son développement. Je reviendrai avec plus de détails dans un autre message, mais je me suis sentie très bien, à l'aise et je connais très bien mon petit dernier loup.

J'ai confiance, sur plusieurs plans. N'ayez crainte. Je sais que mes enfants sont heureux, qu'ils sont bien et que nous leur donnons le meilleur de nous-mêmes, avec parfois, un peu moins meilleur comme tous les parents qui ont des épisodes de fatigue ou d'impatience.

Ça je le sais et je n'ai pas besoin d'être rassurée à ce sujet.

Si ce n'était de la différence, principalement de Tommy et du petit dernier, je n'aurais pas besoin d'écrire ce message.

Je regarderais mes filles grandir et je saurais que j'ai fait un bon travail, même si je ne suis pas la mère que je voudrais parfois être.

Non, vraiment pas.

Si c'était de mes filles, ce ne serait pas grave. La mère parfaite n'existe pas et je le sais.

Une meilleure mère, sur certains aspects peut-être, mais si c'était de mes filles, je n'aurais pas ses pensées. J'en suis sûre. Je le sens.


Ces aspects pour lesquels je ne me sens pas à la hauteur,  me font beaucoup plus mal que l'autisme de Tommy ou le petit dernier pour qui on ne sait pas encore trop ce que le futur nous réserve.

J'en ai déjà vaguement parler et une personne m'a demandé si c'était parce que je n'acceptais pas encore que Tommy ne soit pas un de ces enfants "sauvés". 


Si j'accepte à 100% l'autisme de Tommy, c'est quelque chose qui n'a pas changé, ce n'est pas qu'il n'est pas "sauvé" que je n'accepte pas mais bien que je ne m'accepte pas moi-même en tant que mère d'un enfant autiste.

Je le sentais, j'en parlais, un peu, entre les lignes.  J'ai essayé, vraiment très fort de me convaincre, d'avoir plus confiance, de savoir que je fais le mieux que je peux... mais ce n'est pas suffisant et je n'arrive simplement pas à m'accepter moi.


J'aimerais être de ces mères qui soulèvent des montagnes, coûte que coûte, qui ne baissent jamais les bras et qui ont des idées à ne plus finir de stimulation, de création, d'activités...

J'aimerais avoir cette force, de m'assoir avec Tommy et donner plus que mon 100% mais bien un 200% parce que si c'est naturel chez certains, ce ne l'est pas chez moi. J'aimerais passer des heures à lui apprendre des choses, à faire des recherches pour trouver une petite clé nous aidant à l'amener plus loin.

J'aimerais faire pareil avec le plus jeune... même si les derniers jours m'ont démontrés clairement, sans aucun doute, que celui-là, c'est loin d'être un petit facile et que c'est tout un défi présentement.


Je n'arrive pas à être en paix avec moi, avec mes limites, avec mes si, avec mes questionnements à savoir si j'aurais pu faire plus et mieux. Si j'aurais pu changer quelque chose.


J'ai passé une belle journée, jusqu'à ce que j'aie encore ce rappel, que je ne m'accepte pas. Un petit rien, qui pour moi est devenu gros. Des témoignages, des photos, des vidéos... des activités faites avec les enfants, une maman ouvre les pots de peinture, sans stress... L'autre qui se lance seule à des activités avec tous les enfants, celle qui passe sa fin de semaine en maman monoparentale et à chaque fois, tout ça me rappelle que je ne me sens pas à la hauteur.


Être une mère... je m'en sens capable, tout à fait adéquate avec mes qualités et mes défauts, même si je n'ai pas ce "courage" de sortir la peinture à la table ou la patience de lire une histoire le soir venu.

Être une mère d'enfants différents, principalement l'autisme de Tommy, avec les limites, les besoins plus exigeants, la demande d'une éducation totalement différente...  ça.... à tous les jours, j'ai l'impression de le laisser tomber, de l'abandonner.


C'est une confession, non joyeuse, mais qui mérite d'être dite et je vais terminer celle-ci avec quelques kleenex, un peu de temps pour moi, et demain sera un autre jour où je continue de travailler fort à m'accepter, même si...

1 commentaires:

Anonyme

Moi aussi, ça me rattrape à l'occasion (OK, assez souvent)... Et à chaque fois, je me dis que ça fait parti du "package deal" du "Grand Apprentissage de la Vie" dont ma fille a hérité. Il y en a qui viennent au monde dans des familles riches, d'autres pauvres, dans des familles unies, d'autres déchirées, dans des familles zen, d'autres stressées, dans des familles granos, d'autres fast-food... Ca donne une chance au départ, mais ça ne garanti pas l'arrivée. À un moment donné, l'enfant doit y apporter du sien, avec ses capacités propres et ses limites propres et les événements extérieurs vont venir à leur tour ouvrir et fermer des portes en dehors de toute volonté. Un "package deal" unique avec un résultat unique... Toute ma vie je me suis poussée, je me suis mis de la pression, le maudit "faudrait que je fasse plus"... À l'aube de la quarantaine, j'arrive à relativiser mieux qu'à 10, 20 et 30 ans, mais la différence qui existe encore entre mes intentions et mes capacités me disent que j'ai encore du chemin à faire. Et tout ça, je ne garde pour moi pcq en plus, faut conserver le "front social" de la maman qui est sure d'elle pour empêcher les "autres" de me mettre encore plus de pression!

Il y a pire que nous, on le sait. Il y a mieux que nous, on le sait aussi! Dans l'intervalle, je me console en me disant que cette tendance perfectionniste, c'est quand même mieux de la passer sur son rôle de mère que sur son look ;)

Fofie.

Blogger template 'Colorfull' by Ourblogtemplates.com 2008