mardi 11 juin 2013

Incompétence parentale

La plupart des personnes que je côtoies ayant un enfant différent ont eu cette première réflexion à l'apparition des premiers signes de la différence de leur enfant.

Un retard de langage.
Un caractère explosif menant à des jouets brisés, des tapes, des morsures.
Un enfant qui ne répond pas aux consignes, fait "tout ce qu'il veut".
Un enfant difficile sur la nourriture.
Un qui n'arrive pas à tenir en place plus de deux secondes...


L'enfant n'est pas différent, c'est nous qui sommes incompétents. De mauvais parents.

C'est une des premières réflexions qui nous  traversent l'esprit bien avant de même penser à la différence.

Je lui parle pas assez.
Je n'ai pas assez d'autorité sur lui, je n'ai pas le tour.
Je le sors pas suffisamment, je joue pas assez avec lui...


Pour les autres ça semble si facile. Ils ont l'air plus patients, ils font plus d'activités, ils arrivent à prendre une marche sans que leur enfant se lance en plein milieu de la rue...


Si, lorsqu'on réalise que finalement, ce n'est peut-être pas une question d'incompétence mais plutôt de différence, ce n'est pas si facile de se sentir "moins incompétent" pour autant.


Qu'est-ce qui est la cause du handicap et qu'est-ce qui est la cause parentale?

Parce que l'enfant différent reste un enfant, alors comment différencier les deux et cesser de se sentir incompétent?!?!

Un vrai casse-tête, en fait, on ne se casse pas la tête réellement, on continue simplement de se sentir pas bon, inadéquat, pas le tour... un autre pourrait faire mieux.

Pas tout le temps, pas pour tout, mais quand même!


Tout autour est là pour ajouter à ce sentiment.

Les petits amis qui font du vélo dans la rue et même la maman là-bas avec aussi un enfant différent qui lui y arrive. Mais pourquoi pas le notre? 

Pas assez de temps, pas assez de patience, pas assez de....


La maman qui s'amuse beaucoup, est super imaginative et fait une tonne de bricolage avec les enfants...

La maison toujours à l'ordre chez l'autre...

Les murmures qu'on entend des autres...  je ferais mieux, je laisserais pas ça passer, c'est pas une raison pour...

Ceux qui se vantent de "guérir" leur enfant...

Ceux qui passent 3-4hrs semaine à aller en thérapie xyz et déboursent de leur poche les montants nécessaires.


En fait, certains disent qu'en se comparant on se console.

Peut-être pas tant que ça finalement!  Parce que nous sommes tous différents, tous compétents et incompétents à la fois!



Mais c'est plus fort... même si dans le fond, on sait que ce n'est pas de l'incompétence... c'est comme ça, les sentiments prennent le dessus sur la raison.


Parce que l'enfant de 7-8-9 ans saute littéralement sur les étrangers en sortie.
Parce que l'autre, lui il mord, démoli sa chambre lorsqu'il est en crise...
Parce qu'un se frappe la tête au sang. Les bras, les jambes, se griffe, se mord.

Parce qu'il n'arrive juste pas à se concentrer et que nous, on perd patience au fil du temps...
Parce qu'il n'écoute pas, court partout, grimpe sur les tables, cri, hurle en public.

Parce qu'il ne mange pas comme les autres. Qu'il ne mange pas seul, qu'il ne mange pratiquement rien...

Parce que tu dois appeler des secours pour t'en occuper.

Parce qu'il a fallu placer l'enfant en foyer d'accueil pour s'occuper de soi.



Parce qu'on aurait voulu juste faire mieux.




Parce que chez moi, ça se traduit à un enfant de 7 ans difficile à structurer, qui passe des heures à jouer sans arrêt au même jeu et qu'il n'a aucun plaisir à en sortir lorsque nous le forçons à le faire.

Parce que c'est un petit bonhomme de deux ans qui pète des plombs, qui lance tout par terre au lieu de manger, qu'on doit nourrir encore principalement nous-mêmes avec beaucoup d'imagination et que sur l'heure du diner souvent, il dine devant la télévision tout simplement.

Parce qu'à deux ans, il passe sa journée avec ses autos, et que même si on veut essayer de lui montrer autre chose, ça ne lui tente pas et que nous, on manque d'énergie...

Parce que c'est une fillette de bientôt neuf ans qui crie, se fâche, est impolie, tape parfois, ment, qui ne fait pas de vélo à deux roues comme les autres amis. Parce qu'on ne passe pas assez de temps dans les études... qu'on devrait en faire plus.

Parce qu'il y a le garçon de 7 ans qui n'est pas propre... qui nous fait des surprises ici et là demandant ça aussi du temps dans la journée...

Parce qu'il y a une fillette de 5 ans et demi qui se comporte en reine de la place. Qui veut tout, tout le temps, tout de suite... Parce qu'on a l'impression de répondre à ses milles et uns "caprices" qui sont plutôt du à des incompréhensions, malentendus...  qu'on achète parfois la paix au risque d'avoir un bébé qui se fait réveiller par les pleurs de l'autre, qui elle, quand elle pleure, elle peut prendre des heures à arrêter (test fait plusieurs fois!)

Parce qu'on aimerait avoir plus d'énergie, faire plus d'activités, se sentir moins épuisés par moment, investir plus en thérapie, les amener à vélo comme les autres famille le font autour de nous, les amener au cinéma... 

Parce que la grande demande mille et une activités qui demanderaient absolument de faire garder les autres enfants... et que faire garder, ce n'est pas si simple.

Parce que le grand de 7 ans trouve difficilement plaisir à nous accompagner dans nos sorties. Criant lorsque c'est l'heure d'aller mettre les souliers.

Parce que durant la sortie, il court, se sauve, touche à tout, déprogramme des choses, étourdi les vendeurs, caissiers et compagnie.

Parce que le bébé est en retard... tout simplement.


Parce qu'aucun de nos enfants n'a jamais "normalement" à l'âge attendu.





Tous les parents ne sont pas incompétents, la raison le sait, mais le cœur lui, il en prend un coup!



(pas d'inquiétudes, tout va "bien" comme ça peut aller dans une maison de 4 enfants, dont 2 épuisés de l'école et 1 enrhumé!  J'ai pensé à ça seulement ce soir en nourrissant le bébé pour le souper, alors que les monsieur madame tout le monde dirait "les enfants ca se laisse pas mourir de faim!"  et qu'évidemment n'importe qui se permettrait de dire que c'est clairement un problème de parent! Le texte est moche mais ça va inquiétez-vous pas!!!!  Le sourire est toujours présent!)

1 commentaires:

Anonyme

Et oui... j'avais écris il n'y a pas très longtemps sur ce blog...

ce que vous citez je le vis au quotidien... trois enfants dont c'est officiel maintenant le premier est dans le spectre autistique (il a 4 ans et demi): syndrome d'asperger. Pour les deux autres je ne suis pas rassurée non plus...

Le plus dur ce n'est pas encore de s'occuper de son enfant différent.. . même si des fois ce n'est pas facile mais en plus de subir toutes sortes de critiques: école, famille, passants :-(

En plus, comme vous on me dit qu'il a l'air trop normal pour être autiste... grr

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