jeudi 13 juin 2013

Attention... je parle

Aujourd'hui, parlons un peu de moi.  Moi en tant que moi en tant que personne.

Pour parler, je parle.

Je suis une personne qui est loin d'être extravertie. Aussi étrange cela puisse paraitre quand tu écris depuis bientôt 5 ans sur ta vie, publiquement, vu par des milliers de personnes. Non, je suis même plutôt le type gêné.

Pour parler, je parle, et pas qu'un peu.  Assez, qu'après, je regrette, je sens que j'ai trop parler, que j'ai dérangé, que j'en ai trop dit, que j'ai dit des niaiseries, mais... impossible de m'arrêter.

Par passion, par idées qui me passent par la tête, parce que j'aime être honnête (je l'ai dit ne me demandez moi pas "comment ça va" si vous ne voulez pas que je commence un discours!)

Tsé, quand même la caissière de l'épicerie te reconnait et te demande des nouvelles des  rénovations de ta maison! 

Mais j'aime ça, je crois (j'espère) que les gens l'apprécient pour la plupart. Mais bon... naïve suis-je peut-être.

Savez-vous que j'avais une estime de moi bien amochée?  C'est le résultat d'années scolaires difficiles, d'intimidation, d'isolement. Malheureusement, ça ne revient pas d'un claquement de doigt cette estime et pire j'ai tellement mais tellement de peine si j'ai dit quelque chose qui peut avoir blesser quelqu'un et paf, l'estime en reprend un autre coup.


Pourquoi je parle de moi aujourd'hui? 


Parce que hier, c'était la rencontre avec les professionnels de l'école à Tommy. Et... je parle.

Assez, qu'après, j'ai l'impression qu'on va croire de moi que je me fous un peu de ce qu'ils ont à me dire!  C'est pas rien ça!  Pourtant je suis intéressée, mais arrêtez-moi quelqu'un, j'en ai toujours trop à dire.

Je crois tout de même que c'est une partie de ma personnalité qui fait que les gens savent rapidement à qui et à quoi ils ont affaire. Pas de détours je suis honnête et directe.

Bon, je sais me taire, mais encore.

Malheureusement, j'ai fait une gaffe il y a quelques mois lorsque j'ai écrit mon texte suite au plan d'intervention de Tommy. Parce que j'ai "nommé" (sans dire de nom) un exemple d'un professionnel et que malgré moi, c'était tout à fait involontaire, ce qui se voulait une réflexion a pu paraitre méchant. Ce n'était pas mon but et j'ai réexpliqué le tout par après rapidement. Mais le mal était fait. Autant pour la perception qu'on a pu avoir de ma pensée sur l'utilité de l'école que de ma pensée sur les intervenants qui gravitent autour de nos enfants.

On a dit dernièrement que ce que je disais pouvais être déprimante. Que ça démoralisait les parents ou bien leur donnait une image négative de ce qui les attendait (exemple pour le monde scolaire) alors que mon but était de montrer ce qu'on peut vivre, les écarts entre l'école et la maison, les attentes différentes des parents versus les professionnels, la réalité concernant les interventions précoces versus les attentes très élevées des parents.

Peut-être. Parce que j'ai pris une voie différente où j'essaie de montrer la médaille de tout ses côtés sans exceptions avec ses détails remarquables comme ses petites erreurs... 

Le but. Simple. Que les parents puissent savoir qu'ils ne sont pas les seuls avec certains sentiments qui les habitent. Qu'ils ne sont pas des extra-terrestres sur cette terre avec leur enfant. Bien entendu que tous ne vivent pas les mêmes émotions, mais je crois au fil de mes lectures depuis plusieurs années, que ça se ressemble, sur beaucoup de point nous passons par les mêmes inquiétudes, les mêmes étapes, les joies, le découragement d'une régression, l'espoir qui s'amenuise quand on voit que ça ne va pas aussi vite qu'on le croyait, la bouffée de joie quand arrive un progrès inattendu...


Depuis toutes ces années, je parle, j'écris, et je suis honnête. Je ne garde rien, ni le beau, ni le moins beau. Ici, on sait à quoi s'attendre, je ne tiens pas à garder les gens sur un nuage, mais je ne veux surtout pas non plus les démoraliser.

Une petite mise au point a été faite, parce que je sais que mes écrits sont publics, accessibles à tous avec les risques que ça comporte, surtout, lorsque des gens lisent un texte, sans connaitre le contexte, le style d'écriture et la personne qui se retrouve derrières ces mots.

C'est un risque, disons-le en toute honnêteté, d'écrire publiquement, une partie de sa vie. J'ose tout de même croire que j'ai beaucoup plus aidé les gens que le contraire.


Donc, hier, j'ai parlé, encore... un peu de tout, de mes perceptions, de mes excuses, de Tommy...


On a fait un bilan des apprentissages de Tommy, ses progrès, son année qui a été meilleure que l'an dernier. Bien entendu, on parle en autiste, alors, les progrès se font à un rythme différent, mais l'important c'est qu'ils y soient. Et s'il n'y étaient pas? Honnêtement, parlant de moi moi, ça n'aurait pas changé grand chose. Je n'aurais pas été plus triste ou plus heureuse. L'important c'est qu'il est dans un bon milieu, que je sens qu'il y est heureux et surtout, qu'il apprend à vivre en groupe, en société, qu'il est valorisé à sa façon dans tout ce qu'il fait là-bas.


En attendant, c'est le temps que l'école finisse. Tommy est tanné et tout le monde écope.  On reprendra notre souffle pour une autre année dans le monde de la marmotte! Parce qu'avec un autiste comme Tommy, les années se ressemblent étrangement.

mardi 11 juin 2013

Incompétence parentale

La plupart des personnes que je côtoies ayant un enfant différent ont eu cette première réflexion à l'apparition des premiers signes de la différence de leur enfant.

Un retard de langage.
Un caractère explosif menant à des jouets brisés, des tapes, des morsures.
Un enfant qui ne répond pas aux consignes, fait "tout ce qu'il veut".
Un enfant difficile sur la nourriture.
Un qui n'arrive pas à tenir en place plus de deux secondes...


L'enfant n'est pas différent, c'est nous qui sommes incompétents. De mauvais parents.

C'est une des premières réflexions qui nous  traversent l'esprit bien avant de même penser à la différence.

Je lui parle pas assez.
Je n'ai pas assez d'autorité sur lui, je n'ai pas le tour.
Je le sors pas suffisamment, je joue pas assez avec lui...


Pour les autres ça semble si facile. Ils ont l'air plus patients, ils font plus d'activités, ils arrivent à prendre une marche sans que leur enfant se lance en plein milieu de la rue...


Si, lorsqu'on réalise que finalement, ce n'est peut-être pas une question d'incompétence mais plutôt de différence, ce n'est pas si facile de se sentir "moins incompétent" pour autant.


Qu'est-ce qui est la cause du handicap et qu'est-ce qui est la cause parentale?

Parce que l'enfant différent reste un enfant, alors comment différencier les deux et cesser de se sentir incompétent?!?!

Un vrai casse-tête, en fait, on ne se casse pas la tête réellement, on continue simplement de se sentir pas bon, inadéquat, pas le tour... un autre pourrait faire mieux.

Pas tout le temps, pas pour tout, mais quand même!


Tout autour est là pour ajouter à ce sentiment.

Les petits amis qui font du vélo dans la rue et même la maman là-bas avec aussi un enfant différent qui lui y arrive. Mais pourquoi pas le notre? 

Pas assez de temps, pas assez de patience, pas assez de....


La maman qui s'amuse beaucoup, est super imaginative et fait une tonne de bricolage avec les enfants...

La maison toujours à l'ordre chez l'autre...

Les murmures qu'on entend des autres...  je ferais mieux, je laisserais pas ça passer, c'est pas une raison pour...

Ceux qui se vantent de "guérir" leur enfant...

Ceux qui passent 3-4hrs semaine à aller en thérapie xyz et déboursent de leur poche les montants nécessaires.


En fait, certains disent qu'en se comparant on se console.

Peut-être pas tant que ça finalement!  Parce que nous sommes tous différents, tous compétents et incompétents à la fois!



Mais c'est plus fort... même si dans le fond, on sait que ce n'est pas de l'incompétence... c'est comme ça, les sentiments prennent le dessus sur la raison.


Parce que l'enfant de 7-8-9 ans saute littéralement sur les étrangers en sortie.
Parce que l'autre, lui il mord, démoli sa chambre lorsqu'il est en crise...
Parce qu'un se frappe la tête au sang. Les bras, les jambes, se griffe, se mord.

Parce qu'il n'arrive juste pas à se concentrer et que nous, on perd patience au fil du temps...
Parce qu'il n'écoute pas, court partout, grimpe sur les tables, cri, hurle en public.

Parce qu'il ne mange pas comme les autres. Qu'il ne mange pas seul, qu'il ne mange pratiquement rien...

Parce que tu dois appeler des secours pour t'en occuper.

Parce qu'il a fallu placer l'enfant en foyer d'accueil pour s'occuper de soi.



Parce qu'on aurait voulu juste faire mieux.




Parce que chez moi, ça se traduit à un enfant de 7 ans difficile à structurer, qui passe des heures à jouer sans arrêt au même jeu et qu'il n'a aucun plaisir à en sortir lorsque nous le forçons à le faire.

Parce que c'est un petit bonhomme de deux ans qui pète des plombs, qui lance tout par terre au lieu de manger, qu'on doit nourrir encore principalement nous-mêmes avec beaucoup d'imagination et que sur l'heure du diner souvent, il dine devant la télévision tout simplement.

Parce qu'à deux ans, il passe sa journée avec ses autos, et que même si on veut essayer de lui montrer autre chose, ça ne lui tente pas et que nous, on manque d'énergie...

Parce que c'est une fillette de bientôt neuf ans qui crie, se fâche, est impolie, tape parfois, ment, qui ne fait pas de vélo à deux roues comme les autres amis. Parce qu'on ne passe pas assez de temps dans les études... qu'on devrait en faire plus.

Parce qu'il y a le garçon de 7 ans qui n'est pas propre... qui nous fait des surprises ici et là demandant ça aussi du temps dans la journée...

Parce qu'il y a une fillette de 5 ans et demi qui se comporte en reine de la place. Qui veut tout, tout le temps, tout de suite... Parce qu'on a l'impression de répondre à ses milles et uns "caprices" qui sont plutôt du à des incompréhensions, malentendus...  qu'on achète parfois la paix au risque d'avoir un bébé qui se fait réveiller par les pleurs de l'autre, qui elle, quand elle pleure, elle peut prendre des heures à arrêter (test fait plusieurs fois!)

Parce qu'on aimerait avoir plus d'énergie, faire plus d'activités, se sentir moins épuisés par moment, investir plus en thérapie, les amener à vélo comme les autres famille le font autour de nous, les amener au cinéma... 

Parce que la grande demande mille et une activités qui demanderaient absolument de faire garder les autres enfants... et que faire garder, ce n'est pas si simple.

Parce que le grand de 7 ans trouve difficilement plaisir à nous accompagner dans nos sorties. Criant lorsque c'est l'heure d'aller mettre les souliers.

Parce que durant la sortie, il court, se sauve, touche à tout, déprogramme des choses, étourdi les vendeurs, caissiers et compagnie.

Parce que le bébé est en retard... tout simplement.


Parce qu'aucun de nos enfants n'a jamais "normalement" à l'âge attendu.





Tous les parents ne sont pas incompétents, la raison le sait, mais le cœur lui, il en prend un coup!



(pas d'inquiétudes, tout va "bien" comme ça peut aller dans une maison de 4 enfants, dont 2 épuisés de l'école et 1 enrhumé!  J'ai pensé à ça seulement ce soir en nourrissant le bébé pour le souper, alors que les monsieur madame tout le monde dirait "les enfants ca se laisse pas mourir de faim!"  et qu'évidemment n'importe qui se permettrait de dire que c'est clairement un problème de parent! Le texte est moche mais ça va inquiétez-vous pas!!!!  Le sourire est toujours présent!)

samedi 8 juin 2013

Déjà vu quand tu nous tiens...

Infirmière  :  "Salut toi!"

Bébé : "..."

Infirmière : "Viens ici..."

Bébé : "..."  et ne bouge pas.

Infirmière : "Est-ce qu'il dit qu'il a mal?"

Maman : "Non, ce n'est pas dans son vocabulaire pour le moment."

Infirmière :  "Attends, ce sera pas long maman.... "

Bébé : "..."  a compris probablement &894ytgekvnd


Docteur :  "Allo toi."

Bébé  : "..."

Docteur : "Est-ce qu'il dit s'il a mal?"

Maman : "Non il ne sait pas encore dire s'il a mal à quelque part."

Docteur : "Ouvre la bouche on va regarder ta gorge. Fait ahhh"

Bébé : "...", se débat comme un diable!


Maman, manque de bras pour réussir à tenir tous les membres qui se défendent. C'est qu'il est fort celui-là!


Bah! J'en ai vu d'autres! Souvenirs d'il y a 5 ans qui refont surfaces!

mercredi 5 juin 2013

Si c'était aussi simple que ça...

Il y a des choses qui me fatiguent dans le monde de l'autisme et les discours tenus et je ne m'en cache pas parce que j'aime bien amener à réfléchir sur le message qu'on peut transmettre parfois sans le vouloir.

Je le dis et ça peut très bien s'appliquer à moi aussi, parce que moi non plus je ne suis pas parfaite et que tous les gens n'ont pas à être d'accord à 100% avec mes propos.

En fait, je repense (je crois l'avoir déjà mentionné ici d'ailleurs) souvent au discours de mon prof de philosophie au cégep qui disait que nous venions de passer les premières années de nos vies à nous faire dire comment et quoi penser. Que maintenant, on apprenait à penser par nous-même.

Alors je me fais philosophe et je veux que les parents reprennent confiance et pensent par eux-mêmes!


Cette petite introduction n'a pas vraiment de lien avec le sujet d'aujourd'hui qui ne se veut pas philosophique du tout, mais comme la fin d'année achève, que la préparation à l'entrée scolaire suivante est déjà débutée, je trouvais que c'était bien de ramener le sujet, et peut-être en profiter pour dire ce qui me dérange d'un certain discours.


Tout d'abord, revenons 2 ans en arrière, alors que c'était à mon tour de me retrouver dans cette situation qu'est l'inscription à l'école d'un enfant différent.

D'un côté, l'éducatrice du CRDI qui suivait Tommy était si fière et impressionnée de son potentiel, qu'elle penchait vers l'inscription à la maternelle régulière.

Pour ma part... les réflexions ont fait leur chemin, surtout en voyant la grande à l'école et pouvant un peu m'imaginer ce que ce serait pour Tommy.  Mars 2011, je partageais le tout - dans ce texte.

Par la suite, j'ai pris conscience rapidement des lacunes du système. Comment l'entrée dans le monde scolaire ce n'était pas si simple.


Je me considère très chanceuse. Tommy est né dans le bon temps, les bonnes années pour avoir sa place à l'école spécialisée facilement.

Présentement, plusieurs parents ont fait les démarches cet hiver afin d'inscrire leur enfant différent à l'école. Avec le stress que ça comporte, je m'en souviens très bien l'année de l'inscription à Tommy j'ai vu les parents si inquiets, désemparés.

On nous explique que nous devons inscrire notre enfant à l'école du quartier même si on croit qu'il n'y a pas sa place. C'est un protocole.

On nous explique qu'il y a différentes écoles à différents mandats. Classe TED, classe DI, classe langage, classe trouble de comportement. Il y a aussi des écoles spécialisées à mandat régionale, c'est-à-dire que même si elle n'est pas dans notre commission scolaire, notre enfant peut y être inscrit s'il répond aux critères. École spécialisée en trouble de comportement, en autisme, en déficience intellectuelle, en déficience physique.

En tant que parent, on peut très bien croire que notre enfant devrait y avoir sa place.

Si... c'était aussi simple que ça.

C'est l'école de quartier qui doit transmettre la demande à l'école spécialisée.

Et si l'école de quartier refuse, jugeant qu'elle peut accueillir l'enfant sans problème?

Et si l'école de quartier prend l'enfant mais refuse de lui donner de l'accompagnement qu'elle ne juge pas nécessaire?

Et si l'enfant est refusé à l'école spécialisée alors que l'école de quartier ne se sent pas apte à prendre en charge l'enfant?


Si c'était si simple, je ne dénoncerais pas le discours que j'entends trop souvent dans plusieurs sphères concernant l'autisme.

"Fais une plainte."
"Laissez-vous pas faire."
"Vous avez des droits."
"Si votre enfant doit aller dans une école spécialisée faites valoir votre point."
"Lâchez pas."
"Faites pression."
"Exigez l'accompagnement à temps plein."

Si c'était si simple que ça.


En réalité, nous sommes dans une grosse machine qui roule tout croche et qui manque d'outils, de fonds, de connaissances, pour bien prendre en charge les enfants handicapés, peu importe le handicap.

Les sous manquent, les ressources manquent.


Une plainte? Faire pression? Exiger?


Si c'était si simple que ça.


Une plainte, c'est bien, ça ajoute une feuille dans un dossier déjà épais pour lequel y a-t-il vraiment quelqu'un qui y porte attention? La question se pose sérieusement.


Si l'école régulière refuse d'inscrire l'enfant à l'école spécialisée, on peut bien faire une plainte, qui va prendre du temps à faire son chemin dans la foutue machine de la commission scolaire qui elle va prendre sans aucune hésitation le bord de l'école, qui va prendre des semaines à analyser la demande pour finalement vous annoncer que .. euhhhhh... il est trop tard, la date limite de la présentation du dossier de l'enfant à l'école spécialisée est passée.

Une plainte par dessus la plainte alors?

Trop tard. L'enfant n'est pas sur la liste et pression pas pression il y a on ne sait combien de dizaines d'autres enfants, avec des parents tout aussi stressés et déboussolés, qui sont sur cette fameuse liste.


Il y a peut-être quelque chose à faire, je ne dis pas le contraire, mais il y a d'autres enfants et il faut être conscients que malheureusement le problème est beaucoup plus loin que la direction de l'école qui refuserait d'envoyer la demande. Il manque de places, il manque de ressources.


Bon, les chanceux ont vu leur demande se rendre à bon port.... pour finalement, se voir refuser la place à l'école spécialisée.

Pourquoi?

Manque de places.
Manque d'argent.
Manque de ressources.
Manque de...

L'année de l'inscription à Tommy, le problème du babyboom n'était pas vraiment encore présent. Cette année, il est à son pire! 

L'an dernier, c'était un  problème de places. 6 places pour on ne sait combien de demandes mais certainement 5 fois plus.

Refus, liste d'attente...  6 enfants ont été accueillis, les autres non.


Fais une plainte. Fais valoir ton point.

Ok...  et on fait quoi des 6 enfants? Parce qu'il y a 24 (chiffre inventé) autres enfants qui ont été refusés. On fait une guerre sanglante pour savoir qui gagnera les 6 places?

La plainte, c'est une feuille dans une pile de problèmes. Je ne dis pas de ne pas la faire, mais...  ce n'est pas aussi simple que ça.


Cette année, année record d'inscription à l'école. Année record d'inscription à l'école spécialisée, et record sur le nombre de places disponibles.

Finalement, rien n'a changé. 14 place pour peut-être 40-50 demandes? (aucune idée je dis ça au hasard).

L'an passé certains enfants étaient sur la liste d'attente, c'est-à-dire que sur les 24 il y en a quelques-uns prioritaires au dépend des nouveaux arrivants.

Des nouveaux arrivants seront eux aussi sur la liste d'attente, au dépend des prochains l'année suivante... et la roue continue de tourner sans fin. Sans ressources, sans argent, sans places...

Des miracles, il n'y en a pas.


En fait, mon message n'est pas pour décourager qui que ce soit de faire les démarches qu'il veut bien pour le bien de son enfant. Mais de se rappeler, qu'il y a toujours un au dépend de l'autre...

Parce que ces temps-ci je vois une tonne de message sur le sujet de l'inscription scolaire, de la demande d'accompagnement... et que les réponses semblent si simple...

"Fais une plainte."
"Laissez-vous pas faire."
"Vous avez des droits."
"Si votre enfant doit aller dans une école spécialisée faites valoir votre point."
"Lâchez pas."
"Faites pression."
"Exigez l'accompagnement à temps plein."


Si c'était aussi simple que ça...


Des belles réussites, des succès, il y en a. Parce qu'il ne faut pas lâcher. Mais il ne faut pas croire qu'une place apparaitra par magie dans une classe spécialisée à ratio réduit. Le parent le plus combattant pourra peut-être, être sur une liste d'attente, mais il ne pitcheront pas un enfant dehors...

Les batailles sont plus faciles (si on peut dire ça comme ça) à gagner dans des écoles régulières... mais encore...  des bâtons dans les roues il y en a plus d'un...


(je sais je suis consciente que c'est direct et cru, désolé...)

samedi 1 juin 2013

Tommy quand...

Tommy, le petit garçon assez facile et docile dont je parlais hier à quand même parfois des petites cornes cachées. Et parfois, ces cornes se pointent sans avertissement.

Des petites cornes quand même gentilles, pas méchantes... mais qui complexifient tout de même la tâche quand elles sortent.

Tommy, parfois, fait les consignes sans trop se plaindre, rapidement et avec attention.

D'autres fois, il est ailleurs, et a besoin qu'on soit derrière lui tout le long pour toutes les tâches qu'il fait en criant.

Et encore d'autres, il est dans un mode d'énervement soudain qui fait qu'il court partout, devient dans un état de surexcitation particulière qui fait qu'on le retrouve dans des situations bien particulières.

Quand Tommy est dans ce dernier mode, plus on essaie d'intervenir, plus il trouve ça drôle, plus il court vite, plus il se met en danger, plus il devient excité.

Alors, hmmmm des solutions?

Parce que le ton de voix autoritaire n'y change rien. Parce qu'il court de plus en plus vite. Parce que l'avertissement du commis au magasin qui lui dit de faire attention aux tables basses (parfois vitrées) passe dans le beurre et que l'autre gentil commis qui offre patiemment des crayons pour dessiner se voit recevoir en guise de réponse...

"..."


Il y en a des plus gérables que d'autres et il y a eu cette semaine la pire...  et le pire, c'est que j'ai de la misère de ne pas en rire parce qu'il devient tellement rigolo que c'est dur de faire autrement même si...


La semaine dernière j'ai eu droit à Tommy, qui devait s'habiller pour l'école, nu, debout sur le comptoir de la salle de bain, à danser devant le miroir! Qu'est-ce qui lui a passé par la tête? Aucune idée.

Et un soir, je n'avais même plus la force de m'en occupé tellement il ne se laissait pas faire, fou rire inclut.

Il était assis dans la salle de bain par terre, riant aux éclats, faisant toute sorte d'écholalie que je ne comprenais pas nécessairement, refusant de s'assoir a la toilette.

"Tommy c'est l'heure du pipi".

"Non non non."   "Rouge bleu".  "Rouge bleu"  "Ahahaha"  "Tommy eoe tj43t klb00r rouge bleu dos;jg osr" 

Il m'a sorti toute sorte de phrases bizarres de grenouille dans la couche...  que je ne me rappelle plus mais qui me donnait encore plus envie de rire alors qu'il n'écoutait strictement rien de ce que je lui demandais.  Fou fou fou...  il me regardait droit dans les yeux.

Finalement, j'ai réussi, de peine et de misère, après différentes tentatives échouées, de l'assoir de force sur la toilette, lui trouvant ça encore plus drôle, je devais même le tenir parce qu'il laissait tout son corps mou.

Pendant que je m'occupais de cette situation tout de même cocasse, après l'avoir trouvé tout de même debout, sur le rebord de la fenêtre à danser en regardant la piscine (encore nu!)... il y a quand même des idées moins cocasses qui nous  traversent l'esprit.

Le danger d'être grimpé sur un rebord de fenêtre, au deuxième étage, si un jour il lui prenait l'idée d'ouvrir en plus la fenêtre?!?!?

Le vidéo qui nous a été présenté il y a environ 4 ans, par la CRDI, montrant comment des situations comme celles-ci peuvent dégénérées et donc causer bien des problèmes aux parents et intervenants. Parce que les enfants vieillissent, parce qu'ils sont plus lourds, plus grands, plus difficiles à gérer...

Et si, ce moment qui ne se présente heureusement pas trop souvent, devenait plus régulier? Qu'est-ce qu'on fait?

Parce qu'on a un garçon qui n'a pas du tout coopéré du tout ce soir là était sur un HIGH d'excitation incompréhensible. Il n'a rien fait. Nous avons dû le trainer de force, lui couché sur le plancher sur ses doudous, riant aux éclats de me voir le trainer comme s'il était sur un bateau (j'avoue que moi aussi je riais! ;)  ) et dans sa chambre, il se cachait, reste mou, refuse de s'habiller, continue son écholalie rigolote à travers sa langue "autismapolienne".

Nous avons dû être deux pour l'habiller, le tenir de force, lui riant encore plus...  Deux pour réussir à le coucher dans son lit, lui donner ses doudous...


Ça c'est le petit Tommy cornu, qui grandit! 

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