dimanche 25 novembre 2012

Et si on parlait...

Il y a peu de temps il y a eu un reportage concernant la vie avec des enfants autistes. C'était un petit segment, malheureusement trop court, sur le témoignage d'une maman concernant son vécu avec ses enfants.

J'ai été intriguée du contenu de l'émission principalement parce que celle-ci traiterait du jugement. Et je me demandais, jusqu'où ce serait poussé puisque j'ai déjà expliqué ici dans beaucoup de cas on "choisit" de se sentir jugé ou non.

Si mon enfant fait une crise à l'épicerie et que les gens me regardent, je "décide" de penser qu'ils le font par jugement...  peut-être est-ce le cas, peut-être est-ce de l'empathie, peut-être ont-ils simplement tourner leur regard vers le bruit...

Donc, vous comprenez comment le titre de l'émission a pu m'interpeller.

Vous savez, personnellement, même la séquence qu'ils ont montré au parc, voulant démontrer l'intolérance des autres, ne me semblait pas "si pire". 

Les gens, ne peuvent pas deviner. Justement, on met assez l'emphase sur le problème du handicap INVISIBLE qu'il faudrait peut-être se le rappeler à nous-même.

Et supposons, que je suis au parc moi aussi, et qu'il arrive un événement avec un de mes enfants et que je réagis. Sa maman me "lance" "ben il est autiste".  Sincèrement, j'essaie de me mettre dans la peau d'une maman d'enfants "normaux" et il se peut que je n'ai pas le temps de réagir de la façon appropriée sur le coup. Par intolérance? Pas nécessairement.

Vous savez un peu comme la future mère qui se dit en voyant une amie intervenir avec son enfant comment ELLE elle ferait mieux, autrement, différemment.  Jusqu'au jour où cette future mère devient mère, et comprends, et le vit.

La différence, c'est que les gens en majorité ne le vivent pas, donc ils peuvent être bloqués dans cette phase du "je ferais mieux".

Du jugement, il y en a. De l'intolérance aussi. Je crois toutefois qu'il y a une très grosse part d'incompréhension tout simplement.

Si j'ai vécu quelques déceptions, des commentaires que je n'ai pas apprécié, je sais qu'il faudrait le vivre pour comprendre.

Je donnerai un exemple que j'ai déjà donné auparavant.  Les parents d'un adolescent autiste dans "Aimer son enfant malgré tout".  Ils disaient avoir été des semaines à manger seulement ce que leur enfant décidait parce qu'ils étaient simplement tannés de se battre, qu'ils avaient besoin de lâcher prise...  Et un moment donné on se relève.  Ce serait facile de dire qu'ils ne devraient pas, même les parents d'autistes entre eux peuvent se juger vous savez!  Voyons, j'aurais jamais laissé passer ça, mauvaise intervention etc...

Mais qui sommes-nous pour parler? Et le jour qu'on se retrouverait dans la même situation, notre discours changerait peut-être. Et même si notre discours ne changeait pas, il y a plusieurs autres facteurs entrant en ligne de compte, comme notre personnalité, notre vie professionnelle , amoureuse...


Je n'ai pas envie de mettre de l'énergie sur ce que je ne considère pas comme un problème de société en soi plus qu'une évidence... une évidence qu'on peut améliorer mais je ne crois pas qu'on peut la changer totalement. Il faut apprendre à vivre avec cette évidence, que les gens ne peuvent pas savoir, que les gens ont leur vie, que les gens n'ont pas toujours le temps à prendre à se poser la question si le petit garçon impoli a un "trouble" l'amenant à avoir ce comportement. C'est dommage, je comprends aussi...


Alors, si, ici, une petite minute, on parlait de ces gens, ceux qui vous apportent du bien, ceux qui ont fait un petit geste montrant qu'il compatis, qu'il pense à vous... 

Juste avant, on pourrait parler du magasin, vous sortez et la personne devant vous ne vous ouvre pas la porte malgré que vos mains sont pleines.  On peut se révolter tout de suite de l'égoisme de cette personne comme on peut réfléchir à la  raison, parce qu'on peut être tracassé par quelque chose, on peut être dans la lune...  en tout cas vous comprennez l'image.

Alors, plutôt que de parler de cette personne ne vous ayant pas ouvert la porte, parlons des autres.


Pour ma part, je parlerai de mes voisins. Toujours prêts à prendre des nouvelles des enfants. Qui me font des compliments sur mon travail de maman. Même quand je m'excuse d'avoir crié fort dehors et qu'ils me répondent seulement qu'ils comprennent, que ce sont des enfants...

Je pense à CE voisin en particulier, plus loin, que je ne connais pas vraiment, mais que j'ai croisé l'an dernier à l'Halloween. Celui-ci ayant tout de suite remarqué la différence de Tommy, qui regardait avec joie le ventilateur au plafond.  Ce même voisin, que j'ai recroisé encore à l'Halloween, et que Tommy qui voulait absolument regarder le fan du plafond, qui reculait dans la cour pour mieux le voir, et que ce même voisin, a allumé le ventilateur pour faire plaisir à Tommy et lui a même offert de rentrer dans la maison pour mieux le voir.

Je pense aux regards un peu incrédules, gênés, des autres maisons où nous avons cognés, parce que Tommy s'étirait la tête pour voir dans la maison à la recherche de ventaliteur, et des sourires sans trop comprendre quand j'expliquais qu'il cherchait des ventilateurs...

Je pense à ces éducatrices du CRDI qui ont souvent fait plus que leur travail ne leur en demandait avec mes enfants. Qu'elles faisaient parfois du 3 pour 1, juste pour me laisser une petite pause à moi.

Je pense au personnel de l'école de la grande, qui s'est bien adapté à ses particularités. Et aux enfants qui apprenent déjà tot, la tolérance.

Je pense à l'école à Tommy là où j'ai mille histoires à raconter et que je les trouvent même trop patients envers moi!


Parce que, ces gens, ils méritent aussi, sinon plus, qu'on parle d'eux!

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