mercredi 17 octobre 2012

Sans titre

C'est une journée d'inspiration sans inspiration.

À vrai dire, j'ai plus envie d'écrire pour moi aujourd'hui.  J'ai pensé à quelques titres mais rien qui ne colle vraiment à ce qui se passe dans ma tête.

Premièrement, pour ceux qui suivent par facebook j'ai fait un petit message ce matin et vous allez penser que je suis probablement difficile à suivre.

S'il y a deux ans(déjà!!!!!) j'avais la joie d'écrire que la tornade avait quitté mon foyer, je ne crois pas à ce moment que je m'attendais à ce qu'elle revienne en force... puissance 10.

Pourtant, comme j'ai écrit ce matin, la routine suit son cours, on y est habitué, c'est la deuxième année d'école pour Tommy, j'ai pris le "beat" des matins pressés, des lunchs, des congés, de la hâte d'avoir un petit congé pour moi, pour finalement réaliser l'an dernier que ceux-ci se faisaient rares à travers les microbes et les congés d'école. Ça fait parti de notre vie tout simplement et je l'ai accepté tel quel, même si parfois je vis de la frustration intérieure, d'avoir envie qu'on se soucie peut-être un peu plus de moi, de ma santé, de mon foyer, des enfants, de notre besoin de répit... mais ça c'est une autre histoire.

Je ne peux pas dire que ça va mal, et mon message de ce matin était honnête. Tommy semble content d'aller à l'école, le transport se passe à merveille.  Il réagit incroyablement bien aux travaux dans la maison et même le manque de jeux, d'occupations parce que tout est rangé on-ne-sait-où.

La grande est en forme, elle semble heureuse à l'école et au service de garde qu'elle fréquente trois jours semaine.

La minie puce est elle-même coquine à ses heures et fragrile le reste du temps, nous sommes habitués aux rigidités, nous vivons avec même si ce n'est pas toujours facile, tout comme les "défauts" attentionnels des trois enfants.

Si je vous dis que ça va bien, c'est, je crois, principalement parce que peut-être qu'on était dans l'oeil de la tornade, sans trop le réaliser. Parce que le calme, le vrai, je ne crois pas qu'il existe vraiment dans un foyer comme le nôtre. Tout passe vite, sans trop qu'on ait le temps de le voir...

Mais ces temps-ci, ça tourbillonne, pour reprendre mon ancien message sur le sujet, et ça tourbillonne tellement que je commence réellement à être étourdie. J'ai marché contre vents et marées, mais je sens tout de même que je commence à manquer de force, j'ai parfois seulement envie de m'asseoir... et me laisser aller. (non non pas dans une dépression ou quoique ce soit! plutot le décrochage, l'envie de ne plus faire d'efforts... de laisser ça comme c'est!  Ne partez pas en peur surtout!!)

Ce matin, suite à mon message, je me sentais bien et mal à la fois. Parce que ma tête manque vraiment vraiment de place pour tout absorber, et que dire de mon coeur!

Mon coeur, il souffre vraiment. Je vois ma grande qui a de la difficulté à se contrôler, qui arrive difficilement a éxécuter une simple consigne sans se perdre en chemin. Moi, ma patience du moment est très limite et la grande paye pour malgré elle. Et là je souffre de la faire pleurer, parce que je l'ai chicané fort. Et elle me dit que c'est sa tête le problème, et moi de me sentir encore plus mal dans mon rôle de maman d'enfants différents. Parce que ce rôle il est vraiment difficile!

Si je m'essoufle tranquillement à me battre contre cette foutue tornade qui a repris des forces depuis plus d'un an, je sais pourtant que je ne peux pas me permettre de la laisser gagner, parce que nos enfants ont besoin de nous.

Je peux dire aujourd'hui, que la routine va bien, mais que la tornade frappe fort. Que mon coeur a mal, que ma tête aussi, que mon inquiétude est grandissante. Je pense à tout ce qu'il y a à faire, tout ce qui devrait être fait et j'arrive à la constatation que c'est tout simplement impossible. C'est impossible financièrement et énergiquement sans aide.

Mais quelle aide? Ici je ne connais pas vraiment ce mot. On a les services du CRDI, on vit avec la réalité des travaux de la maison qui rend la tâche organisationnelle encore plus difficile, on vit aussi avec la réalité que lorsque l'école est commencée, on est laissé à nous-même malgré le besoin réel. Ce n'est pas l'école qui va éduquer nos enfants aux comportements en société, aux nuances, au non-verbal, à la compréhension des autres, à ne pas se sauver, à savoir répondre son nom à la question, à savoir ne pas jouer et parler à n'importe. La tâche nous reviens à 100% comme tous les parents d'enfants, mais avec un seuil de difficulté à son maximum.

On pourrait dire que j'ai "courru" après ce qui m'arrive. Le débordement ne serait peut-être pas si pire sans l'arrivée du petit dernier, mais c'était un défi que j'étais prête à affronter. Mais, qu'on soit prêt ou pas, ça ne rend absolument pas la tâche plus facile ni moindre le besoin de compassion. Quelque chose que les gens oublient parfois.  Le coeur n'en souffre pas moins...


Qu'est-ce qui me bouleverse donc autant si "tout va bien" comme ça peut aller dans un foyer différent? C'est un surplus de besoins...  c'est de savoir ce qu'on doit faire mais qu'on arrive pas à faire.

Par exemple, je sais que la grande aura besoin de services éventuels en ergothérapie. Je n'ai pas les moyens actuellement pour le faire, mais un jour je devrai bien arriver à cette étape de ma longue liste.

Je dois penser, réfléchir et convaincre éventuellement le papa pour la médication. Mais papa a peur que ça "bousille" sa petite fille. Donc c'est un gros défi devant moi.

Tommy devra subir une anesthésie générale pour se faire réparer les dents. Feuille qui traine sur le coin d'un bureau parce que je n'ai pas encore eu le coeur d'appeler.

Papa et moi on s'obstine plus souvent, la fatigue se faisant sentir, principalement par le manque de répit, de temps pour soi, de temps de couple, de temps pour réfléchir à nos travaux, parce que pour simplement magasiner une céramique on se voit dans l'obligation d'amener les quatre enfants avec nous dans le magasin, avec le défi que ça implique (je vous laisse imaginer la scène).  Sur une autre note, je nous trouve quand même "hot" de le faire! 

La grande vit de l'angoisse extrême face à l'humeur de ses deux parents. Parce que pour une raison qui m'est inconnu elle a une énorme peur que son papa quitte la maison. On essaie de la rassurer mais c'est à peine si on peut argumenter sur la couleur de céramique que la grande a les larmes aux yeux.

J'ai vu ma grande partir cette semaine à l'école en larmes, et je n'y pouvais rien. Parce que mes paroles n'étaient pas suffisantes pour rassurer son coeur de petite fille.

Mon portefeuille a eu mal la semaine dernière avec les factures d'ergothérapie et d'orthophonie qui ont monté à près de 1,000$ pour se faire dire exactement ce qu'on savait déjà de toute façon mais qu'on devait confirmer par des professionnels.

Je prends conscience que le regard que j'ai sur mes enfants n'est pas le même qu'un autre parent. Parce que notre regard est rempli d'amour, d'inquiétude, de questionnement, de remise en question... sur le présent, sur le futur, sur le passé...

Parce que je dois décider... privé, public, thérapies tout de suite ou pas, assez d'argent ou non?  (la réponse est non en partant), on s'endette ou on demande de l'aide?

Parce que bébé, est le dernier, mais non le moindre, parce que je souffre de le voir toujours malade, parce que je ne VOULAIS PAS entendre l'ORL me dire qu'il devra fort probablement avoir des tubes (et une autre intervention sous anesthésie... et là mon coeur pleure encore!) . Parce que cette intervention qui est soi-disant banale, est comme une goutte de trop, une livre de plus sur une pile qui est déjà branlante...  Parce que je dois réfléchir une fois de plus à ce qui est mieux pour le bébé, parce que je n'ai pas envie de me présenter à l'hôpital la journée qu'ils nous appeleront. Parce que j'avais vraiment envie de verser des larmes lorsque la dame m'a appeler pour confirmer qu'elle transferrait le dossier à la liste d'attente de chirurgie.. parce que je n'ai pas envie qu'il soit sur cette foutue liste.

Parce que ses retards grandissent, et l'inquiétude aussi par le fait-même. Parce qu'il est merveilleux tout en étant difficile. Parce que des jours où il se frappe sans arrêt je me sens dépourvu... et le pire, c'est quand ça ne marche plus avec la tête parce que je l'ai dans les bras, et qu'il se frappe alors à coups de poings au visage.

C'est d'avoir vu Tommy cette semaine pleurer parce que son nez était bouché et qu'il ne comprennait pas ce qui lui arrivait et c'est de l'imaginer, dans la même situation, dans quelques années.

C'est de vouloir le mieux pour nos enfants mais de voir les limites financières, humaines, physiques et psychologiques qu'impliquent les soins de quatre enfants différents.

C'est aussi la plus jeune, dont les troubles de sommeil (s'endormir) ont repris de plus bel. On a donc commencé la mélatonine afin d'aider à la situation...

C'est d'avoir vu les regards se tourner vers moi au CPE, une journée(ou plutot toutes les fois) où j'allais chercher la plus jeune, où je suis seule avec les 4 enfants, dont une lunatique-hyperactive-je touche à tout et je grimpe debout sur les bancs même après de multiples avertissements-j'oublie de surveiller le bébé qui se sauve alors que maman m'a demandé de le suivre gentiment le temps qu'elle habille la lunatique-no2-qui n'arrive pas à se concentrer à la tâche-qui panique parce qu'elle échappe le toutou par terre-qui s'obstine pour un x ou y pour aller voir quelque chose là-bas-qui après n'arrive pas à mettre une botte sans arrêter pour regarder ailleurs qu'on ne peut surtout pas essayer de pousser un peu plus parce que sinon ça va être une crise d'angoisse et de larmes et on ne sera pas plus avancé, tout en surveillant tommy-je touche à tout-je déplace tout ce que je peux-j'allume et j'éteins les lumières-je vais où je n'ai pas d'affaire-je ne reviens pas à l'appel de mon nom parce que je suis trop distrait par tous les stimulis de l'endroit et je cris "s'en va à l'auto" lorsque maman m'a enfin attrapé, avec le bébé je ne reste pas dans les bras de toute façon maman ne peut pas courrir après Tommy si j'y suis pour après essayer de revenir mettre la foutue botte à la lunatique no2 pendant que je me sauve un peu partout dans le hall d'entrée et que maman a peur que je suive un parent qui s'en va dans un local mais qui ne m'aurait pas vu passer la porte en même temps que lui- et que ma grande soeur oublie de me surveiller ou bien me tiens tellement fort que je pleure et que maman doit hausser le ton une fois de plus pour ramener toute cette petite gang à l'ordre.



Alors, je peux affirmer que notre vie est une grosse grosse tornade, mais que j'y suis habituée. Alors, si la tornade se maintient tel quel, on peut dire comme j'ai dit ce matin, que ça va bien! Ça va bien oui, dans notre réalité à nous.

Et pour ma part, j'essaie d'évacuer le trop plein de choses à faire et à penser, en accomplissant à mon rythme les étapes de la longue liste qui s'allonge sans arrêt...  mais comme j'ai dit, si ça va bien, ce n'est pas facile pour autant, loin de là. En attendant, je m'excuse à un peu tout le monde, pour mon manque de concentration, pour mes oublis de paiement, pour mes oublis de papiers à remplir que je me vois toujours remettre à plus tard faute de temps...  au moins, je sais qu'ils comprennent.

1 commentaires:

Anonyme

Ton texte tombe à point ce matin. RV avec la pédo-psychiatre hier matin pour obtenir une "confirmation" de diagnostique. Elle insistait sur la nécessité d'envoyer ma fille à l'école pour "lui apprendre les conventions sociales". Je ne suis pas contre l'idée de l'intégrer à l'école, à priori, mais pas pour ça. Je ne m'étendrai pas sur le sujet mais j'ai parfois l'impression que les "spécialistes" idéalisent la réalité scolaire... Merci un million de fois de me confirmer ce que je pensais!

Pour les histoires de dentiste - ma princesse doit y passer dans 3 semaines. Je comprends ton angoisse - j'en fais des cauchemars depuis que le dentiste a prononcé les mots "anesthésie générale". Ceci dit, je sais qu'à Québec, les délais sont d'à peu près 3 ou 4 mois (ce qui est franchement mieux que le 6 mois par chez nous). Mais en "magasinant" un peu, j'ai trouvé un centre à Montréal dont le délai d'attente est de 1 mois. J'ai été très satisfaite de la visite "diagnostique". Si tu veux des coordonnées, fais-moi signe.

Fofie.

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