dimanche 28 septembre 2008

Les sentiments du jour

Cela fait deux trois jours que ça me trotte dans la tête.

Je suis une personne qui a quand même une très bonne confiance en mes capacités. Je considère que je m'occupe très bien de mes enfants et que je fais mon possible. Évidemment personne n'est parfait et je suis loin de penser l'être. Mais je crois que mes enfants sont heureux et on leur donne tout ce qu'on peut, je me dévoue à la tâche de maman 24/7 (dans tous les sens du terme dans mon cas !!!)

Mais je trouve dure la situation actuelle... et je trouve dur ce qui nous attend.

Avoir un diagnostic quelconque pour mes enfants je l'ai déjà dit ça ne me fait pas peur. Je suis bien à l'aise avec ça et nous allons tout faire en notre pouvoir pour les aider à grandir et continuer à être heureux.

Ce que je trouve difficile c'est le regard des autres.

Il faut comprendre. Je suis à la maison à temps plein. La reconnaissance que j'ai du travail que j'accompli c'est ce regard que les gens porteront sur ma famille. Sur mes enfants.

Malheureusement la situation présente me fait constater que le regard des autres est loin d'être celui que j'attends... et que ça risque de nous suivre longtemps.

Imaginez simplement la scène.

Une famille se promène au magasin. Une petite fille de 4 ans court partout, crie (de joie en général) très fort et touche à beaucoup de choses. Ses parents la ramène à l'ordre constamment et elle repart aussitôt. Pendant ce temps un petit garçon est dans le panier alors qu'il tente à tout moment de se lever et risque de tomber en bas du panier. La petite dernière est dans les bras de la maman. Tannés de risquer un accident les parents mettent l'enfant par terre et le laisse se promener. Oups les parents lui ont lâché la main et le garçon part à la course dans une direction alors que la grande repart dans une direction opposée. La maman tente du mieux qu'elle peut d'une main, rattraper le petit garçon et le garder à ses cotés. Il tournoit sur lui-même, autour d'elle, fait le mou, pour finir à 4 pattes sur le plancher du magasin. Elle tente tant bien que mal de le relever mais la même scène se reproduit.

Arrivés à la caisse les parents tentent de remettre garçon dans le panier, qui se relève aussitôt. Ils décident donc de le laisser se promener un peu sous surveillance. Pendant ce temps la grande touche à tout ce qui se trouve près de la caisse, parle et parle sans arrêt... Et la petite dernière commence à pleurer dans les bras, dans le panier.. partout en fait... miss aussi voudrait débarquer et se promener.


Ou bien une autre scène.

Petit garçon à la pharmacie avec sa main, qui se débat comme un diable au moment où celle-ci tente de discuter calmement avec la pharmacienne. Il bouge, donne des coups de pied, cri, tombe par terre, fini assis sur le comptoir et passe près de tomber par terre si la maman ne le tient pas avec dix bras et tout ça pendant qu'il hurle à plein poumons.



Soyons honnête. Même si on ne veut porter aucun jugement je suis certaine qu'il y a plusieurs choses qui vous ont traversé l'esprit lors de la lecture de cette mise en scène.

Cette mise en scène en fait n'en est évidemment pas une. C'est un moment vécu très récent. Imaginez en tant que mère comment cela peut être difficile moralement.

Dans ma situation présente j'ai besoin de me faire dire que je suis bonne. Oui ça m'arrive d'avoir besoin de ce coup de pied, cette reconnaissance qui me permet de continuer. Mais de m'imaginer que ce regard des autres, ces petits jugements même si pas méchants, me suivront pendant un certain moment... je trouve ça difficile. Très difficile.


Autre chose. Tous ceux qui croiront qu'on exagère. Tous ceux qui croient qu'en tant que mauvais parents on cherche des "bibittes" chez nos enfants. C'est beaucoup plus facile que de porter le blâme non ?

Ma fille comme mon gars n'a pas de diagnostic officiel. Le docteur me parlait d'un possible déficit d'attention qui expliquerait beaucoup de choses qu'on vit à tous les jours, à la maison, en sorties. Lorsque le médecin a avancé cette hypothèse j'étais sur le coup soulagée. Je perdais un peu de cette culpabilité qui commençait à me gagner de plus en plus. Malheureusement ce ne fut que de bref durée. Parce que maintenant je me sens coupable autant de son comportement même si je sais que ce n'est probablement pas ma faute, mais aussi encore du regard des autres, de ceux qui penseront que c'est plus facile pour nous de mettre une étiquette à notre enfant et jeter la serviette en disant que nous ne sommes pas responsable. Il y a tellement de cas, tellement de jugements encore face à ce trouble peu connu, que je trouve difficile de faire parti du lot.


Je réalise que malgré moi ... je serai "celle qu'on connait" : "Ah oui je connais une maman avec un enfant ted" etc.. et que je serai possiblement malgré moi pointé du doigt plus fréquemment et négativement plus souvent qu'autrement. Ça me fait de la peine. En 2 mois seulement j'en ai déjà tellement entendu, ce qui se disait dans mon dos avant que l'hypothèse d'autisme soit sortie, avant que l'hypothèse de TDA/h soit avancée.

Malgré moi ça m'affecte même si je sais qu'on ne doit pas se soucier de ce que les gens pensent. Je le répète. Ma seule reconnaissance que j'ai de mon travail est ce regard, de la famille, des amis, des étrangers...

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