vendredi 23 novembre 2018

La souffrance des enfants serait-elle tabou?

Ne répondez pas à la question, je ne la posais pas vraiment.  Dernièrement, les médias sociaux et les journaux me pitchent plein de nouvelles qui me touchent autant les unes que les autres, mais celles qui ont retenu le plus mon attention traite de la souffrance chez les jeunes enfants.

Non, je ne parle pas de souffrance physique, parce que j'en ai déjà parlé ici par le passé, mais peut-être que je peux vous faire un petit rappel. La souffrance physique est prise en pitié, elle se voit, elle se ressent, tsé quand on voit un enfant dans un lit d'hôpital avec une jambe cassé, ou plein d'aiguilles partout, on a presque mal nous aussi. Donc, de ce côté, ça va bien! (Si on peut dire, svp essayer de comprendre mon petit sarcasme qui ne se veut pas drôle mais plutôt le contraire).

En fait, on parle ici de souffrance psychologique. Un peu celle qui ne devrait pas exister ou qu'il est trop facile de faire "acroire" qu'elle n'existe pas. Qu'on l'imagine, ou qu'on la cause, ou qu'on l'encourage, fak finalement ça va juste bien non? Il y a que souffrance psychologique chez un jeune enfant, ça fait peur, on s'entend, ce n'est pas vraiment normal entendre un enfant de 7-8-9-10 ans.. parler de suicide ou dire qu'il est malheureux. À cet âge-là c'est le père Noël, la fée des dents, la saint-valentin, en dehors de l'autorité parentale et des mausus de devoirs, la vie est censée être toute belle toute rose, full cool! Et évidemment, parce que le petit enfant sait encore rire, sourire, alors la vie va bien non?

Il y a des enfants (j'espère une majorité) qui sont nés sur une petite ouate rose... et tant mieux, car c'est comme ça que ça devrait être. Mais, il y en a qui n'ont pas eu cette chance. Pourquoi? Le hasard de la génétique.  Sauf, quand c'est le temps de parler d'eux... c'est préférable de baisser les yeux et faire semblant. 

En fait, ça me ramène il y a un peu plus de 9 ans, suite au diagnostic de Tommy, quand on a annoncé son autisme à la famille et que personne n'a osé vraiment parler. Pourtant on avait fait ça tout cute, pour dédramatiser... mais c'est plus facile de ne rien dire que de dire des bêtises... Sauf que... et si cela avait été physique...... 

J'en viens donc au vif du sujet... cet article publié dans la presse traitant d'une jeune fille de 13 ans qui s'est suicidée, après probablement plusieurs années de souffrances, sans le soutien nécessaire. J'ai retenu plusieurs points à la lecture de celui-ci, principalement que l'aide apporté n'était pas nécessairement à la hauteur des besoins. Parce que se faire donner des cours parentaux, sur comment gérer un enfant souffrant psychologiquement ou plutôt :

"Ici, de l'aide psychosociale, des conseils de discipline pour les parents d'enfants difficiles. Là, une attente de huit mois en pédopsychiatrie où l'avait envoyée un médecin parce que Lili avait des « idéations suicidaires ». Une visite aux urgences pour voir un psychiatre où Fanie se fait dire : « Passez par le CLSC, Madame, c'est du psychosocial... »"

J'aimerais bien leur prêter, notre enfant "difficile" (sérieux, on peut tu dire les vrais mots??? difficile, c'est se mettre la tête dans le sable), à cet pseudo intellectuel qui ont appris dans un livre comment vivre avec un enfant souffrant. Heureusement, eux, à la fin de la journée, ils retournent à la maison, vont se caler dans leur divan sous une belle doudou.  Ok des intervenants en or, il y en a, mais le système va tout croche et si (un autre article lu récemment), on prend pas au sérieux un adulte suicidaire au point de le laisser se passer la corde au cou, c'est mal en point pour les jeunes enfants... 

Bref, après avoir lu l'article de la presse deux fois plutôt qu'une, je l'ai partagé personnellement sur ma page. Mais soit, je suis vraiment très peu populaire et personne ne lit mon facebook personnel (c'est possible qui sait!) soit, c'est plus facile de fermer les yeux plutôt qu'en parler donc personne n'a commenté le sujet. Parce que qu'est-ce que vous voulez dire? Si j'annonce que mon enfant a la leucémie (Attention, je ne banalise pas la cause des enfants malades, je fais seulement un constat et je sais très bien que vivre avec un enfant malade ça aussi, c'est tout un combat, donc svp ne pitcher pas de roche sur ma comparaison) je suis prête à parier sur le nombre de réactions, d'offres d'aide, de messages de sympathies et de courage, d'offres de répit... Mais, que notre enfant est malheureux et souffre dans sa tête... 

Car un enfant qui souffre, j'en ai un à la maison. Et c'est difficile au quotidien de LA voir vivre avec cette souffrance tout en se faisant garocher pleins d'articles de presse qui prouve qu'il n'y a pas vraiment d'aide pour eux... Parce que pour plusieurs, la souffrance psychologique, c'est juste dans la tête (des parents), ou le manque de discipline (des parents), ou juste une passe (de l'enfant)... jusqu'à ce qu'il soit peut-être trop tard pour prévenir.

Alors, maintenant, vous avez le droit de répondre à la question!

Blogger template 'Colorfull' by Ourblogtemplates.com 2008