mardi 27 mai 2014

Des fois, c'est juste ça...

Des fois, c'est juste les idées qui se bousculent mais qui ne sortent pas vraiment.

La réalité, c'est que si on veut faire de notre vie, qu'elle soit la plus normale possible, des fois, c'est juste cette réalité qui nous rappelle qu'elle ne l'est pas.

Mais normale? Qu'est-ce que c'est une vie normale? On pourrait alors en débattre, se comparer au voisin, être pire, ou moins pire que l'autre, mais bon... ici "normale", ce serait des enfants seulement avec un développement "dans les normes".  On s'entend... pas parfait, juste dans la moyenne. Vous savez, le petit garçon qui a hâte à sa fête et adore peut-être les super héros comme superman!

D'ailleurs, ça me rappelle une de ses sorties avec le petit dernier où une madame sortait du magasin avec un objet de spiderman. Le bébé regardait la madame sortir, qui elle, aussi naturellement qu'est "ce qu'on s'attend d'un enfant de 3 ans", a dit "Ah, il aimerait bien l'avoir pour lui hein!".

Je n'ai évidemment pas répondu qu'il n'a aucune idée de ce que sont des super héros... et qu'il n'en avait rien à "f....".  Et ça, c'est dommage. Et ça, c'est juste une réalité. Ce n'est pas une question de comparer avec le petit voisin qui lui non plus n'aime pas les super héros, c'est de savoir que notre enfant de trois ans est encore loin d'être à ce stade de son développement qui se fait au ralenti.

Dame : "Comment tu t'appelles?"
Bébé : "..."
Moi : "Il s'appelle..."

Déjà vu... Parce qu'on a passé par là, avec son frère, et que... malgré tous les espoirs que nous avons pu avoir alors que lui aussi ne connaissait pas les super héros et ne savait pas la réponse à la petite question simple du "Quel est ton nom?" à trois ans... aujourd'hui, la réalité c'est que nous en sommes au même point cinq ans plus tard. Multiplié par deux.

C'est un peu ça notre réalité depuis 2 ans... mais, il y a deux ans, c'était encore peut-être un peu excusable, rattrapable pour le bébé, et "il avait juste deux ans". Maintenant, il en a trois... et le défi est le même depuis un an... Non... Plus.

Comme son frère, il grandit, il est plus habile, il ouvre, il fouille dans le frigo, il prend un banc pour grimper et se servir dans les armoires. Mais il a aussi une tête dure qui peut me garder prisonnière dans la cuisine durant plusieurs minutes lors de mes refus de lui donner ce qu'il veut pour X raisons... Comme qu'il voudrait se promener dans la maison avec philadelphia, juste pour jouer.  Nous aimerions bien aller plus loin dans nos refus, autre qu'un simple non, qui se veut plus sec, plus fort... juste pour le faire réagir. Mais qu'est-ce que ça change bien alors qu'il fini soit en pleurant, soit en continuant d'essayer...

Et ce petit mousse, il demande du temps, beaucoup d'attention, il veut qu'on s'occupe de lui, alors la prise d'otage peut durer assez longtemps et c'est difficile de faire avancer les tâches dans la maison.

Cette semaine, il y avait un détour dans notre rue. Le bébé adore se promener, pousser une poussette par exemple ou apporter des objets durant la marche. Mais essayez de lui faire comprendre pourquoi nous ne pouvions aller marcher parce que c'était trop dangereux?

Si quand je parle, il semble comprendre du chinois par moments, c'est la même chose de son côté alors qu'il nous raconte toutes sortes de choses qu'on ne comprend absolument pas.

De l'autre côté, le bébé n'est pas le seul de la maison... et il y a son grand frère, Tommy, qui demande... toujours autant avec les années qui passent. Et la réalité, c'est que ce n'est pas facile et que parfois, on ne se sent pas compétents, on sent qu'on manque d'énergie, d'idées, de bras...  Ça c'est une réalité de bien des parents... sauf que le bébé... reste bébé... et ça, c'est long. Alors que bien des parents voient leurs enfants déjà prendre une certaine/bonne autonomie et compréhension à partir de deux ans. Le notre, à deux ans, il n'avait pas tout à fait un an encore en terme de développement de la compréhension. À trois ans, il fait son chemin, tranquillement pas vite vers le deux ans... mais il y a encore du chemin à faire. Et il y a Tommy, qui lui, le chemin est tellement cahoteux qu'on a l'impression de faire du sur place, et les pentes sont tellement raides, que parfois on déboule.

L'autonomie n'est pas gagnée, les batailles non plus... on revient au front plusieurs fois, parfois, quand on est déjà amochés, brûlés, épuisés... et il faut essayer de se battre. Alors, vient des situations comme celle que Tommy, depuis quelques semaines, est tellement survolté, qu'il ne reste plus assis lors du repas. Incapable de se calmer. Il se sauve entre les bouchées, va sauter sur le divan malgré l'interdiction, tout ça en lançant ses cris d'excitation à réveiller bien des gens, et faire mal aux oreilles par moment quand on aimerait un peu de calme.

C'est ainsi, qu'il faut quand même continuer de vivre, une vie la plus normale possible. À travers les tâches, les changements de saison, l'épuisement des enfants en fin d'année scolaire, les travaux... Et finalement, en essayant de faire "comme tout le monde"... on est épuisé.

Depuis deux fin de semaine, nous travaillons dans la cour, avec les enfants, principalement les garçons, inconscients du danger, qui veulent être "dans les jambes", qui demande énormément alors que, malgré leur 8 et 3 ans, ils en ont plus 2...

Alors, nous avons eu droit à des boîtes renversées, des outils "volés", des tristesses, Tommy qui, ne voulant plus être à l'extérieur avec nous, voulait rentrer dans la maison. Mais qu'une fois le dos tourné, alors qu'habituellement, depuis quelques semaines, il se tenait assez tranquille, il s'est amusé à dévisser des ampoules, les changer de place, en visser d'autres ailleurs, à déplacer les caisses de sons, à ouvrir les fenêtres, enlever les moustiquaires et lancer des objets du deuxième étage...  Et c'est ainsi, qu'on prend conscience que l'été arrive... et que ce ne sera pas si simple.

Tommy grandit, et nous aimerions lui laisser une certaine liberté qu'il désire clairement. Comme lorsqu'il veut entrer dans la maison seulement parce qu'il n'a plus envie de jouer dehors. Mais, nous nous voyons obligés de le forcer... sinon, nous devons tous entrer, au dépend du bébé qui hurle, et lui, ne comprends pas pourquoi nous ne pouvons pas être dehors.

Des fois, c'est juste ça. Vivre, et faire le constat que ce n'est pas simple, et que les retards, parfois, on les maudits....

Et, m'ont traversé l'esprit toutes sortes d'idées... celles où je me sens nulle, pas assez amusante pour le bébé alors que je n'ai pas l'énergie pour m'asseoir au sol avec lui à lui enseigner les couleurs etc... avec les mêmes doutes que j'ai eu pour son frère... même si je sais...

Et finalement, je suis allée les coucher. On a fait notre petite routine de tous les soirs. Le papa couche Tommy, qui lui, adore s'amuser à se sauver à la course dans sa chambre en riant aux éclats et se cacher sous ses doudous. Moi, je couche le bébé, que je berce depuis sa naissance. Maintenant, il ne veut plus se faire bercer, mais nous avons notre routine assis sur la chaise à regarder dehors, les voitures, celle à papa, celle du voisin, un passant dans la rue, les arbres, parfois, on s'amuse à pointer les parties du corps, il fait rouler ses autos sur moi, je le remplis de bisous ou le fais sauter sur mes genoux... On rit et après, c'est l'heure du dodo. Et ça va mieux... un plein d'énergie se refait pour la journée suivante. Avec nos joies et nos peines...



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