mercredi 14 août 2013

Histoire d'un petit garçon

Le bébé n'est plus.

C'est un petit garçon en devenir, qui bien entendu prend le temps qu'il lui faut.

C'est un autre de mes petits mystères. Ni tout noir. Ni tout blanc.  Une étiquette apposée mais impossible à nommer lorsqu'on me pose la question.  En a-t-il vraiment besoin à cet âge-là?

Non.

En fait, la seule raison de l'étiquette est l'attente. La foutue attente si longue.  Déjà 5 mois se sont écoulés, et rien n'a changé. On attend et on  sait qu'on risque d'attendre encore longtemps avec que quelqu'un passe la porte pour peut-être nous offrir un peu d'aide.

Sinon, c'est pour les sous. Parce qu'en attendant, si on veut lui donner une petite chance, il faut payer et CHER.


En dehors de ça, on s'en fou de l'étiquette et c'est un petit garçon de 2 ans et 3 mois qui grandit, à son rythme, tout simplement.


La différence, c'est plus de savoir. Que le rythme différent peut se prolonger plus longtemps, comme ça peut se replacer. La différence, c'est l'incertitude. C'est aussi de savoir qu'on "peut" avoir de l'aide et de l'attendre.

Là, l'étiquette, elle dérange. Parce qu'elle devrait aider, mais pour le moment elle ne fait que nuire. En fait, elle ne fait rien. Même le montant déposé dans notre compte à tous les mois est loin d'être suffisant.

Attendre, payer, ne pas savoir...


Pouvoir revenir à cette époque où je ne savais rien de tout ça, je le ferais. Juste pour ne pas me poser de questions et croire que tout est ok.


Là, je ne sais juste pas. Dans la réalité, dans ma réalité. Tout va bien. On a un petit garçon charmant, coquin, clown, rigolo qui nous fait passer du bon temps.  C'est un petit garçon avec un regard brillant qui adore notre compagnie et les gens.

Ses retards vont-ils persister? Aucune idée.

Déjà 10 mois ont passés.


Heureusement, les 10 mois sont venus avec de beaux progrès qui apportent bien des espoirs. Parce qu'il faut être tout de même honnête qu'il y a quelques-uns de ces mois qui ont été encourageants et décourageants à la fois. Acquis, perte d'acquis, ce n'est jamais plaisant. Des efforts en vain, de l'incompréhension, des situations difficiles... 

Un jour, à son rythme bien à lui et non le nôtre alors que les 4 premiers mois de ses 10 mois peut de choses bougeaient, il a fini par gravir une marche de plus, et une autre.

D'aucuns mots il est passés à 1, puis 2, puis 3.

Aujourd'hui je ne les compte plus, mais j'ai de la difficulté à vraiment le faire.

Bébé dit maintenant plusieurs mots et il a enfin (récemment) commencé à faire de l'écholalie d'apprentissage. Il répète les mots qu'on lui montre, enfin!  Toutefois, les mots ne sont pas toujours clairs alors j'ai l'impression que son vocabulaire est peut-être plus élaboré dans son langage que dans le mien.

Il jargonne beaucoup. Les sons sont de plus en plus variés ce qui me fait croire que de ce côté ça va assez bien. Mais je n'ai pas vraiment les connaissances au niveau de la dyspraxie verbale pour en juger. Seulement, moi je le trouve maintenant très bon.

Dans une journée ses mots principaux pour communiquer sont

toto
doudou
toutou  (les trois sonnent presque identique donc difficile de les différencier hors contexte)

nano
chi   (pour yoshi et mario, mais alors maintenant tous les toutous ont un de ces deux noms)


ça (il pointe en même temps mais comme le mot est général, souvent on ne sait pas du tout ce qu'il veut et on doit jouer à la devinette)

dodo
bain
cour
en haut et en bas

tanion (camion)
l'eau  (pour boire peu importe le breuvage)
jus
kiki (pour biscuits)

nounou
chat
chien

il dit un mot pour avion ou hélicoptère que je ne saurais vous répéter mais il faut être en contexte pour le savoir

jouer (pour la tablette, en fait il m'amène jusqu'au comptoir et répète jouer après moi)
dans l'eau (pour l'eau d'un lac, piscine etc..)
ballon

Non (vous êtes surpris???)
oh non
allo
coucou


La communication se passe assez bien avec les moyens qu'il a. Il sait se faire comprendre de multiples façons bien à lui.

Il nous tire par le bras, nous amène à une destination X et nous montre ensuite par exemple son camion qui est coincé sous un meuble pour l'avoir.

S'il veut à boire à l'heure du repas, il pointe un peu partout sur la table, chigne et fini par dire jus ou eau. 

S'il veut quelque chose à manger, il fouille dans l'armoire (chance que les autres n'avaient pas à cet âge parce que ce n'était pas accessible).  Ensuite, je lui offre des choix et il pousse la boite en criant NON jusqu'à ce que je trouve la bonne. Quand j'ai la bonne, il sautille sur place de joie.

S'il veut se faire prendre, il se pointe devant moi, s'accroche à mes jambes et ensuite saute sur place comme s'il essayait de me grimper dessus!


Bref, on se débrouille tout de même bien même si parfois on ne comprend pas du tout ce qu'il veut ou nous montre dans certaines situations qui ne sont pas du quotidien.


Au niveau de la compréhension, maintenant, il comprend toujours les consignes de base, assis, manger, dodo, bain, en haut, on va dehors... Il comprend aussi quelques parties du corps. Où est ta sœur, frère, papa, montre moi le chien, chat, où sont tes doudous...


L'abstrait est plus difficile. Lui-même ne dit pas "Papa", "maman" pour communiquer ou attirer notre attention, aucun "donne", "je veux", "encore" ne sont présents dans son vocabulaire même si j'essaie de provoquer une situation pour lui faire dire le mot il refuse de répéter après moi. Il répète en apprentissage juste quand bon lui semble, ce qui arrive plus souvent mais se fait encore rare selon ses intérêts du moment.

Donc, il ne comprend pas les concepts comme attendre, plus tard, dangereux, trop petit etc..  D'ailleurs, j'ai vu une maman au parc avec son garçon du même âge que le mien lui dire "non tu peux pas aller là tu es trop petit" et le petit garçon a changé de direction. Lui était en haut d'un module de jeu, elle, en bas.

En réalité, on le suit encore à la trace étant donné que sa compréhension est encore limitée. Lui, on l'accompagne dans le module de jeu parce qu'on ne sait pas ce qu'il pourrait faire, et il est encore un peu maladroit de toute façon. Ce n'est pas un grimpeur né.


Dans le quotidien tout est du pareil au même. Il joue avec ses autos, les toutous parfois, les autos encore et la tablette par moment.

Il aime toujours faire rouler ses autos sur une surface rectangulaire, sur une table, le patio, un rebord de fenêtre, ça, ça fait plus d'un an que ça dure. C'est moins envahissant qu'avant mais ça dépend des périodes.

Et c'est dans ce rythme que les jours passent au suivant.



Présentement, nous sommes en attente pour des services de stimulation. Il semblerait que ce ne sera pas pour cette année, et je n'ai aucune idée quand.

On attend et nous n'avons toujours aucune nouvelle du centre de réadaptation. Comme quoi, le privé et d'avoir déjà un pied dans la place n'est pas toujours une bonne chose. 

Le privé vient avec son downside. Un gros. Aucun soutien. Parce que juste faire remplir la demande au CLSC a pris du temps, parce qu'ils ne semblaient même pas pouvoir me diriger à la personne responsable.
Ensuite, la demande du privé, au centre de réadaptation, elle ne passe pas aussi vite au secteur suivant par rapport au public. Bref...

Et comme on connait déjà la routine, semblerait que de donner des nouvelles n'est pas très important. D'ailleurs après plus d'un mois d'attente c'est moi qui ai du appeler (et comme par hasard on me dit "ah, nous allions justement le faire!") pour savoir pourquoi ma demande était retenu sur le bureau d'une personne X.

Ensuite, une lettre et plus de nouvelles.



En attendant je devrai porter le poids des décisions futures. Encore et toujours. Décider si j'attends le début de la réadaptation au public, ou bien si j'investis encore des sous au privé. Beaucoup de sous parce que penser à seulement 2hrs par mois (ce qui est bien peu) est un trou de 230$ dans un budget.

Mais le problème, c'est que notre demande d'allocation a été refusé au provincial sous le prétexte que la demande a été fait trop rapidement.

Que pour un retard de langage, 6 mois de stimulation suffisent généralement pour "régler" le problème alors on devra refaire une demande  avec un nouveau rapport.

300-400$ pour avoir un autre rapport du privé.  Parce que mes hypothèses ne sont pas aussi bonnes évidemment qu'un rapport provenant d'un professionnel diplômé.


Alors j'en viens à mes hypothèses. À défaut d'avoir quelqu'un pour me dire les "vraies" choses, j'y vais du mieux de mes connaissances et d'observations.


Source : www.naitreetgrandir.net


Le développement de l'enfant dans les différentes sphères suivantes

Affectif
Motricité fine
Motricité globale
Intellectuel
Social

Je me suis intéressée aux trois principales qui sont affectif, intellectuel et social.

Est-ce que tous les enfants répondent à la description de leur âge, en tout temps? Peut-être pas, mais ça donne une bonne idée du développement moyen. Ensuite, il faut en prendre et en laisser. Je ne me prétends pas spécialiste mais pas du tout.

En italique, ce qui semble acquis chez le bébé.

Affectif

Le développement affectif signifie que l’enfant manifeste plusieurs émotions, de la tristesse à la joie en passant par la colère, et qu’il apprend à les maîtriser. Cette capacité l’aide à bâtir son estime de soi et l’amène à développer des qualités plus profondes, comme la sympathie, la compassion, la résilience, l’affirmation de soi et l’empathie, de même que la capacité d’affronter la vie.


Vers 10-12 mois

À cet âge :
Il est capable d’aller chercher du réconfort lorsqu’il est perturbé, par exemple il tend les bras pour qu’on le prenne. 
Il sait se montrer triste, joyeux, fâché, apeuré, blessé ou mal à l’aise et il sait reconnaître ces émotions chez les autres.
Il se sent coupable lorsqu’il fait quelque chose de mal.

Il sait communiquer son besoin constant d’être vu et entendu par un adulte.
Il témoigne son affection à l’aide de câlins, de bisous, de caresses et de sourires.


Peu à peu, il commence à :
S’opposer de plus en plus, refuser de manger, rejeter tout aliment nouveau, ne plus vouloir faire la sieste et avoir parfois des accès de colère. 

Se montrer indépendant et résister au contrôle des adultes.
Manifester une préférence pour certaines personnes et certains jouets, par exemple en pleurant ou en riant. 

Savoir communiquer son malaise lorsqu’il est apeuré ou stressé, et se mettre à craindre parfois des situations qu’il vivait bien auparavant.


12-18 mois

À cet âge :
Il montre plus d’assurance, il explore, il tente de nouvelles expériences et il prend des risques lorsqu’un adulte de confiance l’accompagne ou le rassure.
Il s’intéresse particulièrement à la musique, aux images contenues dans les livres, aux poissons qui nagent dans un aquarium...
Il se reconnaît dans un miroir ou sur une photo et devient une personne à part entière.
Il donne des câlins et des bisous à ses parents, aux autres personnes de son entourage immédiat et aux animaux de compagnie.
Il aime monopoliser l’attention de son entourage.

Peu à peu, il commence à :
Se montrer jaloux lorsque les autres membres de sa famille reçoivent de l’attention.
Être facilement contrarié. Se montrer possessif avec ses jouets et les personnes de son entourage.


Intellectuel

Le développement intellectuel désigne la capacité de penser de façon créative et abstraite, d’être attentif, de résoudre des problèmes, d’exercer son jugement et d’acquérir pour la vie une bonne disposition d’apprentissage.

12-18 mois

Le langage :
Il pointe une chose de son index pour vous la montrer.

Il comprend beaucoup plus de mots qu’il n’en dit; par exemple, lorsqu’on lui demande « Où est ta bouche? », il peut la montrer du doigt.
Il prononce le mot « non » correctement, souvent en secouant la tête de gauche à droite.

Il sait dire au moins 5 mots pour communiquer ses besoins et ses désirs, ou pour exprimer une idée. Il dit, par exemple: « Partis! »

Il essaie de chanter des chansons.


Les capacités de raisonnement :


Il comprend que les choses continuent d’exister même lorsqu’il ne les voit pas.
Il montre qu’il distingue certaines couleurs et certaines formes; par exemple, il insère des cercles et des carrés aux bons endroits sur une planche trouée.
Il tend le doigt vers ce qu’on lui demande de trouver, quand on lui dit, par exemple, « Montre-moi... » ou bien « Où est... » 

Il explore d’une nouvelle façon le monde qui l’entoure en tentant d’insérer des objets dans toutes sortes de trous; il joue dans le sable : il fait des mélanges, il remplit des contenants, il les empile, les renverse et fait des tas; il empile des boîtes ou des cubes, les fait tomber, puis les empile de nouveau.
Il mémorise de mieux en mieux les choses; par exemple, il se sert de son jouet en forme de tournevis de la même façon qu’un adulte qu’il a vu en utiliser un vrai; il essaie d’insérer une clé dans la serrure d’une porte; il montre qu’il reconnaît certains sons, comme le bruit de pas ou le son de l’eau qui coule dans le bain.


Peu à peu, il commence à :

Le langage :

Nommer ce qu’il voit dans un livre d’images.
Imiter des cris d’animaux.
Prononcer son nom lorsqu’il parle de lui.
Suivre des directives simples sans qu’elles soient accompagnées de gestes, comme « Viens! », «
Montre-moi le... » ou « Va chercher... ».

Les capacités de raisonnement :
 Regrouper des objets similaires, comme des bas et des souliers.
 
Jouer à faire semblant; par exemple, faire manger une poupée, la mettre au lit ou lui donner son bain.
 Utiliser de la pâte à modeler et de la peinture.


Social

Le développement social désigne la capacité de se faire des amis et de s’entendre avec les autres, de travailler en équipe et d’être un bon meneur. Toutes ces habiletés reposent sur l’estime de soi, la confiance en soi et la coopération avec les autres.

10-12 mois

Il sait si son parent approuve ou désapprouve son comportement.
Il veut aider au moment de se faire habiller, par exemple il allonge les bras pour se faire enfiler les manches d’un vêtement ou lève ses pieds pour se faire chausser.
Il aime secouer la tête et dire « non », même lorsqu’il veut dire « oui ».
Il imite les gestes des adultes ainsi que les mouvements et les jeux des autres enfants.
Il répète les sons ou les gestes qui vous font rire.
Il se voit comme une personne distincte des autres.


Peu à peu, il commence à :
Se dandiner au son de la musique. Montrer qu’il connaît la routine et les rituels de la journée, et savoir ce qui s’en vient.
Expérimenter des façons d’attirer l’attention et aimer être le centre de l’univers. Répondre aux demandes, par exemple délaisser un jouet lorsqu’on le lui demande.

12-18 mois

Il commence à faire preuve d’humour.
Il joue mieux seul; il ne veut pas partager ses jouets; il crie « à moi! à moi! » ou il se chamaille avec un autre enfant pour savoir qui pourra s’amuser avec le jouet convoité.
Il aime imiter les adultes qui font certaines tâches, comme épousseter, laver les planchers, mettre le couvert ou tondre la pelouse.
Il s’oppose fortement aux limites que vous lui imposez.
Il vous regarde lorsque vous parlez ou que vous jouez ensemble.

Peu à peu, il commence à :
Collaborer de temps à autre, mais il met parfois du temps à répondre aux demandes ou il fait le  contraire de ce qui lui est demandé.

Jouer aux côtés d’un autre enfant, mais pas avec lui.
Essayer de s’habiller et de se déshabiller seul; par exemple, il remonte ses pantalons ou défait les bandes Velcro de ses souliers.


Alors voilà, mon évaluation non professionnelle mais en attendant il faut bien quelque chose sur quoi se baser.

Au niveau de l'affectif il se situerait donc proche de 12 mois dans son développement. 
Au niveau du langage et de la communication, il gravite tranquillement vers le 18 mois.
Au niveau du développement social, probablement entre 12 et 18 mois, c'est difficile à dire.


Alors c'était le développement d'un petit garçon de 27 mois!

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