mercredi 13 avril 2011

Je ne parle pas du TED

Je profite de mon envie de vous partager une petite anecdote triste pour faire un petit rappel sympathique.

En fait, après plus de 300 textes, je ne sais plus si c'est un sujet que j'ai clairement abordé ou bien seulement entre les lignes.

Vous savez, j'ai abordé le sujet de l'isolement des parents dès le début des hypothèses pour un trouble quelconque. J'ai par la suite ajouté des précisions, pour tout ceux qui se sentent attaquer par les propos tenus, parce que c'était important de dire que ce n'est pas la faute à quelqu'un en particulier. C'est une conséquence toute simple, et difficile, qui vient avec la vie "différente". C'est comme un chinois qui essaie de parler avec un québécois, chacun dans leur langue, malgré le bon vouloir des deux parties, il y a de la frustrations et un sentiment de solitude qui peut s'installer si on arrive pas à se comprendre.

Il semble difficile, (en tout cas je parle de moi, et vous?), soudainement, suite aux hypothèses et diagnostic de l'enfant, de parler sans se faire rappeler, régulièrement, à l'ordre sur le fait que le comportement dont on parle, n'est pas nécessairement dû au TED de l'enfant.

Ça m'arrive régulièrement et non ce n'est pas méchant de la part des personnes qui le font. En fait c'est un peu par inquiétude que certains parents ne voient que le TED chez leur enfant, que certains pensent que tout les comportements XYZ, sont associés au trouble tout en oubliant que l'enfant derrière le trouble a sa personnalité bien a lui.

Par contre, c'est fâchant, c'est fâchant parce que j'ai régulièrement l'impression que je dois me justifier et rappeler aux gens, que quand je parle de mes enfants, je parle de mes enfants point. Je ne parle pas de leur trouble, je ne parle pas de leur TED. Je partage des événements du quotidien. Si j'ai envie de vous parler d'un événement X que je crois associé au TED, là je serai clair  dans mes propos, sinon rappelez-vous que je partage  du vécu de mon quotidien tout simplement, sans arrière pensée et sans chercher à tout mettre sur le dos du TED.

Comme je dis, je ne sais pas si le sujet a déjà été abordé, mais de faire un petit rappel c'est toujours bien! Et profitez-en si vous voulez me dire, vous, comment vous le vivez?


Et pour ma petite anecdote triste.

Hier j'ai eu le coeur gros.

Ma petite cocotte a eu une grosse peine soudaine hier, les pleurs, les larmes aux yeux.

Ça commence qu'on était sur le divan, et on regardait la laisse et le harnais du lapin. Puce me demande si c'est pour aller prendre une marche. Je lui explique du mieux que je peux que les lapins ça ne se promènent pas avec nous, c'est pas comme un chien.

Soudainement la puce me parle de la madame de la famille qui ne l'a pas réveillé. La madame de la famille a oublié de me réveiller maman.

Oufff il s'en passe des choses dans ma tête pour arriver à comprendre ce dont elle me parle.

Elle pleure, "maman, je veux pas m'ennuyer"  (qui se traduit je pense par "je m'ennuie"). Et ça continue... la grosse peine.


Je dois revenir en arrière un peu pour vous expliquer, en partie avec l'arrivée du bébé en mai, qu'on a dû se départir de notre fidèle compagnon de la dernière année. Je dis en partie avec l'arrivée du bébé, mais c'était rendu extrêmement difficile de gérer la puce et le chien. Celle-ci était rendue très envahie par tout ce qui l'entoure, et le chien était la goutte qui faisait déborder le vase. Je  ne compte plus le nombre de fois qu'elle était en pleurs juste parce que le chien l'approchait, terrorisé qu'il veuille manger un de ses jouets, ou bien la lècher.

C'était, pour une maman avec une bedaine (et l'impatience qui vient avec), rendu insupportable.

On a pleuré. On a eu énormément de peine de prendre cette décision, mais on avait un chien qui n'était plus heureux, moi n'ayant pas l'énergie à ce moment pour m'en occuper adéquatement, et la puce qui pleurait sans cesse en sa présence.

On a fini par trouver un refuge qui s'occupe de placer les chiens dans des foyers, idéalement, pour le reste de leur vie. On s'est senti coupable, responsable, on a senti qu'on avait "laisser tomber" les anciens maitres..., mais on le faisait pour le bien de toute la famille. Incluant un conjoint qui réagissait légèrement de façon allergique aux poils de chien.

Cela fait maintenant deux mois que pitou est parti....

et c'est hier, que la cocotte a eu une réaction à son départ.

La madame de la famille, c'est en fait la dame qui venait chercher le chien pour l'amener au refuge. On avait expliqué à la cocotte que le chien s'en allait dans une nouvelle famille. Elle semblait avoir bien compris.

Par contre, dernièrement, elle parle du chien comme si il allait revenir. Ce qui fait que je réalise que ce n'était pas totalement clair dans sa tête. Elle n'en parle pas souvent, mais des petites phrases comme "tient, c'est la balle à buddy, on va lui donner plus tard". 

Le départ de Buddy c'est fait un peu rapidement parce c'était tôt le matin. Je me souviens à peine des événements, mais semble-t-il que c'est plus clair dans la tête de ma cocotte, qui hier, m'a dit que la madame de la famille avait oublié de la réveiller pour qu'elle puisse dire bye  bye à son chien.

Et ma cocotte pleurait.... "je  vais pas m'ennuyer" (je m'ennuie) ... et elle pleurait encore... "la madame de la famille m'a oublié".



C'est fou ce qu'une petite conversation, un simple objet peut lui avoir ramener un souvenir, et la réaction tardive. (et non, je ne parle pas du TED aujourd'hui, mais de ma cocotte tout simplement)

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